Un groupe de routards se rend en Irlande pour découvrir l’idyllique île d’émeraude. Bientôt, ils découvrent que l’une des légendes les plus célèbres d’Irlande est une réalité terrifiante.
Avis de John Roch :
Leprechaun Origins, en voila un drôle de reboot de la saga, si il l’est réellement. Une chose est sur, le film a été conçu par la WWE, via sa filiale cinéma WWE Studios, comme un véhicule pour propulser sur les écrans Dylan Postl, alias Hornswoggle sur le ring, comme ce fut le cas pour John Cena, Kane, Dwayne Johnson, The Big Show et d’autres catcheurs, avec plus ou moins de succès. En dehors du fait qu’il s’agit d’une co-production avec Lions Gate, qui détenait alors les droits du Farfadet, rien, mais alors rien ne justifie l’appellation de reboot. Pour situer l’idée, c’est un peu comme si la Warner annonçait un énième reboot de la franchise Batman sans y mettre Batman, ni même y faire référence un seul instant. Alors volonté de faire de la saga autre chose au point d’absolument tout effacer et de repartir sur des rails flambant neufs, ou simple coup de pub pour attirer les fans de cinéma d’horreur à qui la franchise parlera ? Je penche pour la seconde option tant Leprechaun Origins sent le titre qui tient de l’arnaque pure et simple. Déjà le film aurait pu s’appeler Leprechaun sans cette tentative de raccorder ce métrage à la saga, non seulement le look de la créature ne reprend rien du design original, et leprechaun n’est pas un mot déposé jusqu’à preuve du contraire. Puis Origins c’est bien beau, mais quels origines ? La réponse est simple, aucune ! Dans Leprechaun Origins, il n’y a ni Leprechaun, ni origines. Mais il y a une série B tout ce qu’il y a de plus banale, en plus d’être un bien mauvais film qui ferait presque regretter l‘entièreté de la saga (sauf le 5 bien évidement, faut pas trop déconner non plus).
Point de farfadet à la recherche de son or dans Leprechaun Origins, mais quatre jeunes touristes qui sont offerts en sacrifice à un leprechaun (qu’ils disent, mais j’y reviendrai) par les habitants d’un village Irlandais perdu au milieu de nulle part. Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? Car ils ont découvert la grotte du leprechaun et ont dilapidé son or, et une dette ça se paye en viande fraîche, du coup les villageois, pas cons, ont passé un deal avec lui et offrent sur un plateau des touristes comme ça il ne les attaque pas. Vous les sentez les origines promises dans le titre ? Alors sur le papier pourquoi pas, un leprechaun qui fait payer à tout un village le vol de son or, mais le coté sacrifice n’a pas de sens. Le farfadet ce qu’il veut c’est son or, alors pourquoi il aurait accepté de se faire rembourser en bouffe, d’ailleurs il bouffait quoi avant ? Et les villageois il en ont foutu quoi de son or, il se le sont fait voler à leur tour ? Non parce que là on est plus dans un village de redneck à la sauce Irlandaise clichée comme il faut (Tout les Irlandais ont toujours une cannette de bière sur eux et le maxi pack sur le siège avant de leurs véhicules c’est bien connu) plutôt qu’à des nouveaux riches. Mais passons, sur un malentendu l’histoire peut passer, ce qui n’est pas le cas du scénario dans son intégralité, assez paresseux puisqu’on a un script dont les situations se répètent. Le jeune poursuivi par le leprechaun qui tombe sans que ses enfoirés de potes ne viennent le secourir, on y a le droit deux fois ; le villageois pas si méchant qui aide lesdits jeunes à s’échapper, on y a le droit deux fois ; les lieux visités qui se résument à deux maisons, on y a le droit deux fois. Bref, ça tourne rapidement en rond en plus d’être parfois un peu débile, comme de vouloir affronter le farfadet comme ça sans raison alors que la minute d’avant le plan était de fuir, de faire traduire à l’héroïne qui a visiblement sécher des cours de langue Celtique Tuatha De Danann par leprechaun, ou de conclure le film avec une facilité déconcertante qui enfonce un peu plus l’histoire, car vu comment l’héroïne se débarrasse du leprechaun, on se demande bien pourquoi les villageois ne lui ont pas tout simplement collé une balle entre les deux yeux et ainsi évité de lui donner à becter des touristes. Oui, sans ça il n’y aurait pas eu de film, mais ça n’aurait pas été si mal.
Le leprechaun justement, dites adieu au design folklo et au farfadet adepte des vannes réussies ou vaseuses aux pouvoirs aléatoire selon le film de la saga, celui-ci n’en a d’ailleurs aucun et ne parle pas (mais il a une vision nocturne couleur jaune pisse), c’est à se demander comment les villageois ont passé un pacte avec lui, en jouant au Pictionary ? Ici la volonté n’est pas de faire dans la comédie horrifique mais dans l’horreur pure. Le lutin nouvelle génération a été retravaillé dans ce sens et que dire si ce n’est qu’il est foiré. Non seulement son design est générique, mais il est en plus d’une laideur sans nom. Pour vous donner une idée imaginez une créature souterraine de The Descent qui aurait partouzé avec des rats taupe, du moins pour ce qu’on en voit. Car si l’attention de Dylan Postl était de ne pas voir d’opus de la saga pour ne pas être influencé par Warwick Davis et de livrer sa propre interprétation du farfadet est louable, encore aurait-il fallu que Zach Lipovsky le filme correctement. C’est tout le contraire et le réalisateur a visiblement eu honte de la bête car il ne la montre tout simplement pas, il y a en tout pour tout trois plan à peu près visibles pour admirer le carnage du design. De carnage, il en est également question concernant la mise en scène, le réalisateur livre quelques plans sympas, mais vrille complètement lorsque l’action s’emballe, filmée à la shaky cam tenue par un épileptique parkinsonien. On y voit rien, des plans n’ont aucun sens et rien n’a été trouvé de mieux que de caler un filtre qui floute carrément la tronche du leprechaun, pour un résultat qui risque de faire perdre un dixième à chaque œil des plus fragiles. Leprechaun Origins est un échec. Mal écrit, mal filmé, s’écartant trop de la saga si tant soit peu que le film ait un rapport avec, on tient ici un DTV médiocre qui a enterré la franchise Leprechaun pour de bon jusqu’au récent Leprechaun Returns, un film qui lui est fun, gore, drôle et bien foutu techniquement.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’affiche est sympa | ⊗ La mise en scène ⊗ Le scénario ⊗ Le leprechaun hideux ⊗ Le titre trompeur ⊗ Un reboot qui n’en a que le nom ⊗ Au final c’est un DTV de plus qui prend la poussière sur une étagère estampillé Leprechaun |
Gare au titre trompeur, Leprechaun Origins est un reboot qui n’en a que le nom. Mal écrit, mal réalisé, ce film n’est pas une nouvelle aventure du farfadet mais un DTV horrifique générique comme il en existe tant. |
Titre : Leprechaun origins
Année : 2014
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Bouse
Réalisateur : Zach Lipovsky
Scénario : Harris Wilkinson et Sholom Gelt
Acteurs : Dylan « Horneswoggle » Prostl, Stephanie Bennett, Andrew Dunbar, Melissa Roxburgh, Brendan fletcher, Garry chalk, Teach Grant