Un jeune homme déçu que son père ne veuille pas lui enseigner les arts martiaux alors qu’il dirige une école, trouve un substitut en la personne de son nouveau précepteur, en apparence un sympathique et timide lettré mais en réalité un redoutable combattant japonais venu espionner leurs techniques de combat, ce qui ne l’empêchera pas de former le jeune homme à sa façon…
Avis de Postscriptom :
Un kung-fu un peu oublié de Yuen Woo-Ping qu’on va certainement redécouvrir et réévaluer, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit sans aucun doute d’un de ses meilleurs films « old school » (pour moi le meilleur tout court), non seulement au niveau du scénario et des arts martiaux, mais aussi et surtout parce qu’il comble un énorme vide en nous parlant d’un des plus grands héros chinois qu’on a très peu vu au cinéma (et pour cause, voir plus bas…) obligeant de plus Yuen Woo-Ping à changer radicalement son style de mise en scène tel qu’on le connaissait jusque-là !
Situé au début du 20ème siècle, alors que les Chinois colonisés viennent de signer les fameux « traités inégaux » et sont considérés par les autres pays asiatiques comme les « malades de l’Asie », LEGEND OF A FIGHTER nous décrit l’enfance puis la jeunesse du vénérable Ho Yuen-Chia, grand maître d’arts martiaux ayant réellement existé, qui non seulement a redonné fierté et honneur à son pays humilié en battant de nombreux champions étrangers, mais a également été ensuite un des grands réformateurs des arts martiaux puisque, à la manière du moine San Te qui avait ouvert l’enseignement du temple de Shaolin aux laïcs (cf. LA 36EME CHAMBRE DE SHAOLIN), il a permis à tous les Chinois qui le souhaitaient de s’initier aux arts martiaux (transmis encore essentiellement par l’hérédité ou à quelques privilégiés soigneusement choisis) en disséminant dans tout le pays des écoles ouvertes à tous, quel que soit leur niveau…/p>
L’ironie de l’Histoire est que ce grand héros chinois est demeuré quasi-inconnu du grand public occidental, mais aussi de beaucoup de fans de films d’arts martiaux (si, si, j’ai les noms…) alors qu’il a fait l’objet d’au moins trois films dont deux sont mondialement célèbres ! Le premier est LE CHAMPION DE TAIJIN, film chinois qui a précédé de peu sur les écrans le premier TEMPLE DE SHAOLIN avec Jet Lee, et qui en France a connu une distribution confidentielle. Les deux autres vont forcément vous dire quelque chose puisqu’il ne s’agit rien moins que de FIST OF FURY / LA FUREUR DE VAINCRE de Lo Wei avec Bruce Lee, et FIST OF LEGEND de Gordon Chan (chorégraphié par Yuen Woo-Ping) avec Jet Lee. L’amusant étant que Bruce et Jet n’incarnaient pas Ho Yuen-Chia mais ses élèves, celui-ci étant en fait ce fameux personnage du maître, disparu mystérieusement avant le début du film… A signaler que dans la réalité il ne serait pas mort en combattant, mais après un combat : invité à dîner par une école concurrente dont il venait de vaincre le champion, il a été pris de convulsions et meurt quelques heures plus tard, les coupables n’ayant jamais été retrouvés, d’où les interprétations (fantaisistes ?) vues dans FIST OF FURY et FIST OF LEGEND… Donc Yuen Woo-Ping n’a certainement pas choisi ce personnage par hasard, cherchant à échapper à l’époque aux dizaines de copies qui inondaient le marché suite au succès de son DRUKEN MASTER. Mais littéralement obligé d’adopter un ton plus sérieux vu le contexte et le personnage, il réduit ici considérablement la comédie cantonnaise lourdingue (sauf dans la scène de combat sur le bateau, à laquelle le héros ne participe pas et qui semble sortie d’un autre film…) et surtout les chorégraphies sont nettement moins alambiquées que d’habitude (c’est flagrant si on compare avec TIGRE BLANC, LE HEROS MAGNIFIQUE ou DRUNKEN MASTER et sa vraie suite DANCE OF THE DRUNKEN MANTIS), les combattants cherchant avant tout le coup qui fait mal pour mettre l’adversaire KO immédiatement, un parti-pris réaliste logique et qui fait mouche, les nombreux et excellents combats étant d’autant plus intenses…
L’ironie de l’Histoire est que ce grand héros chinois est demeuré quasi-inconnu du grand public occidental, mais aussi de beaucoup de fans de films d’arts martiaux (si, si, j’ai les noms…) alors qu’il a fait l’objet d’au moins trois films dont deux sont mondialement célèbres ! Le premier est LE CHAMPION DE TAIJIN, film chinois qui a précédé de peu sur les écrans le premier TEMPLE DE SHAOLIN avec Jet Lee, et qui en France a connu une distribution confidentielle. Les deux autres vont forcément vous dire quelque chose puisqu’il ne s’agit rien moins que de FIST OF FURY / LA FUREUR DE VAINCRE de Lo Wei avec Bruce Lee, et FIST OF LEGEND de Gordon Chan (chorégraphié par Yuen Woo-Ping) avec Jet Lee. L’amusant étant que Bruce et Jet n’incarnaient pas Ho Yuen-Chia mais ses élèves, celui-ci étant en fait ce fameux personnage du maître, disparu mystérieusement avant le début du film… A signaler que dans la réalité il ne serait pas mort en combattant, mais après un combat : invité à dîner par une école concurrente dont il venait de vaincre le champion, il a été pris de convulsions et meurt quelques heures plus tard, les coupables n’ayant jamais été retrouvés, d’où les interprétations (fantaisistes ?) vues dans FIST OF FURY et FIST OF LEGEND… Donc Yuen Woo-Ping n’a certainement pas choisi ce personnage par hasard, cherchant à échapper à l’époque aux dizaines de copies qui inondaient le marché suite au succès de son DRUKEN MASTER. Mais littéralement obligé d’adopter un ton plus sérieux vu le contexte et le personnage, il réduit ici considérablement la comédie cantonnaise lourdingue (sauf dans la scène de combat sur le bateau, à laquelle le héros ne participe pas et qui semble sortie d’un autre film…) et surtout les chorégraphies sont nettement moins alambiquées que d’habitude (c’est flagrant si on compare avec TIGRE BLANC, LE HEROS MAGNIFIQUE ou DRUNKEN MASTER et sa vraie suite DANCE OF THE DRUNKEN MANTIS), les combattants cherchant avant tout le coup qui fait mal pour mettre l’adversaire KO immédiatement, un parti-pris réaliste logique et qui fait mouche, les nombreux et excellents combats étant d’autant plus intenses…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les nombreux combats ♥ Le scénario bien écrit ♥ Le casting et les personnages |
⊗ … |
Et si on veut encore en rajouter un peu sur ce film séminal qu’est LEGEND OF A FIGHTER, on peut décrire l’extraordinaire combat final (là aussi le karaté et le judo ont rarement été aussi bien montré dans un film chinois) qui se déroule dans un dojo : non seulement il rappelle celui dans lequel arrive Bruce Lee dans LA FUREUR DE VAINCRE, annonce celui de FIST OF LEGEND quelques années plus tard, mais aussi celui de MATRIX (!), impression renforcée par le kimono blanc que porte Yasuaki Kurata (identique à celui de Keanu Reeves), et si on ajoute que dans cette même scène Leung Kar-Yan se met à courir sur un mur le temps d’un plan très bref, à la manière de Carrie-Anne Moss dans la scène d’ouverture contre les policiers dans le film des Wachowski, on conclue que non seulement on est contents d’avoir vu un des meilleurs films d’arts martiaux de tous les temps, mais que Yuen Woo-Ping, à sa façon, est aussi un auteur et pas seulement un extraordinaire chorégraphe-réalisateur…. |
Titre : Legend of a Fighter / 霍元甲
Année : 1982
Durée : 1h35
Origine : Hong Kong
Genre : Arts Martiaux
Réalisateur : Yuen Woo-Ping
Scénario : Ng See-Yuen, Leung Lap-Yan, Wong Jing
Acteurs : Leung Kar-Yan, Yasuaki Kurata, Yuen Yat-Choh, Phillip Ko Fei, Brandy Yuen, Lau Hok-Nin, Charlie Chan, Lee Ka-Ting, Huang Ha, Fung Hak-On