Avec son équipe de terroristes, le colombien Luis Cali essaie d’obtenir la libération de son père, un baron de la drogue. Arrivé aux États-Unis, Cali et ses hommes prennent en otage une école spéciale pleine de fils de sénateurs, de juge ou de PDG mais aussi d’élèves à problèmes, indisciplinés ou allergiques à l’autorité. Cali pose des bombes partout dans l’école et menace de la faire sauter avec tous les élèves si son père n’est pas rapidement libéré. Tandis qu’à l’extérieur, les autorités cherchent un moyen de faire entrer un commando dans l’école, à l’intérieur, le jeune Billy Tepper et sa bande de copains téméraires essaient aussi d’aider les autorités et de neutraliser la bombe.
Avis de Cherycok :
Daniel Petrie Jr. commence sa carrière en tant que scénariste avec Le Flic de Beverly Hills. Le film est un énorme succès et sa carrière semble lancée. Il va enchainer entre autres avec les scénarios de randonnées pour un tueur, Turner & Hooch, et bien entendu Le Flic de Beverly Hills 2 et 3. Mais il a envie de s’essayer à la réalisation et on lui donne les rennes en 1991 de L’Ecole des Héros, Toy Soldiers en VO, un petit actionner / thriller sans grosse tête d’affiche au budget de 10M$US dans l’espoir de lancer sa carrière. Les résultats au box-office seront très mitigés, 15M$US, soit même pas de quoi rembourser le film et le budget promo, et ses ambitions sont tuées dans l’œuf. Il réalisera bien par la suite quelques autres films et/ou téléfilms, mais Daniel Petrie Jr. restera l’homme d’une seule réussite (du moins au poste de réalisateur). Car oui, L’Ecole des Héros est une petite réussite, clairement pas un grand film, mais un petit divertissement sympathique qui permet de passer 1h50 plutôt agréables.
Le succès de Die Hard en 1988 a popularisé le film de prise d’otages. C’est sans doute ça qui a décidé Daniel Petrie Jr et ses producteurs d’adapter le roman Toy Soldiers de William P. Kennedy sorti début 1988 et dans lequel des méchants terroristes du Moyen-Orient prennent en otage des élèves d’une école privée américaine en Italie, obligeant les pères, puissants sur le plan politique et industriel, à faire pression sur le gouvernement américain pour qu’ils accèdent à leurs demandes. On délocalise tout ça dans un lycée privé américain, on remplace les terroristes du Moyen-Orient par des terroristes d’Amérique du Sud, on prend une troupe de jeunes acteurs prometteurs qui vont se défendre à leur manière et emballé c’est pesé, Toy Soldiers le film était né. Alors il est clair que l’idée de départ n’est pas des plus crédibles, voire un peu stupide, avec un scénario qui, si on y réfléchit, mais pourtant le film fonctionne. Il fonctionne tout d’abord grâce à son casting, et particulièrement à cette troupe de jeunes acteurs. A l’exception de Sean Astin (Les Goonies, Le Seigneur des Anneaux) qui s’en sort plus qu’honorablement, aucun d’entre eux n’est réellement bon acteur. Certains textes font parfois un peu récités, il y a parfois un énorme surjeu, mais ils sont tellement plein d’entrain et ont tellement envie de donner vie à leurs personnages de rebelles qu’ils en deviennent rapidement attachants. Leurs personnages sont complémentaires, l’alchimie entre les acteurs est bien là, et on prend réellement plaisir à les voir parader au milieu de ces terroristes surarmés e très bien organisés. Si je dis que le scénario n’est pas réellement crédible, c’est surtout parce qu’il est difficile de croire que ces branleurs arrivent à organiser tout ce qu’ils mettent en place pour aider les forces de l’ordre à les libérer. Mais à l’instar d’un Maman j’ai raté l’Avion sorti un an auparavant où il était difficile de croire à ce gosse de 8 ans qui malmenait ces deux cambrioleurs, le résultat est amusant. Pas amusant de la même façon puisque pour ce dernier nous étions dans une pure comédie, mais amusant dans les péripéties et dans l’action pour L’Ecole des Héros.
Bien qu’il y ait pas mal d’humour dans le film, en particulier dans sa première partie, L’Ecole des Héros se fait rapidement plus sombre et même parfois assez violent. Qui dit terroristes surarmés qui font une prise d’otage dit qu’à un moment ça va dégénérer. La deuxième partie du film se montre bien plus violente et va enchainer les scènes d’action où gunfights et explosions seront de mise. Bien que le film soit classé aujourd’hui Tout Public par IMDB, il était Rated-R (les mineurs doivent être accompagnés d’un adulte) à sa sortie aux Etats-Unis en 1991 car les impacts de balles sur des corps sont assez nombreux, bien que cette violence ne soit au final ni excessive, ni trop graphique. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de remarquer les aspects sombres du film, à commencer par sa scène d’ouverture. Le réalisateur sait gérer son suspense dans la dernière partie du film, bien aidé par un travail de caméra souvent très intéressant, surtout pour un premier film. La production value du film est plutôt bonne, surtout avec un budget malgré tout assez limité, et bien qu’aujourd’hui certains gunfights pourraient sembler bien dans leur époque, un peu vieillots diront certains, ils restent malgré tout agréables. Bien entendu, difficile lors de plusieurs scènes de ne pas penser à Piège de Cristal, L’Ecole des Héros y faisant clairement référence lors deux des personnages s’aventurent dans des couloir d’aération, mais le film de Daniel Petrie Jr. trouve malgré tout sa propre voie avec toutes les manigances de cette joyeuse petite troupe d’ados rebelles. On regrettera que le film se traine parfois en longueur, et il aurait été sans doute plus judicieux de le raccourcir un peu (1h51 tout de même) en réduisant le laps de temps dans lequel se déroule l’histoire et en mettant les lycéens un peu plus au cœur de l’action. Mais en mettant en avant la camaraderie entre les personnages principaux et en essayant de détourner la thématique de l’affrontement entre deux camps, L’Ecole des Héros, sans jamais être marquant, permet clairement de passer un sympathique moment.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des personnages attachants ♥ Des scènes d’action agréables ♥ Plutôt bien mis en scène |
⊗ Le jeu de certains acteurs ⊗ Un peu trop long |
Film aujourd’hui oublié, L’Ecole des Héros fait pourtant partie des bons clones de Piège de Cristal. Certes, il n’y a rien de vraiment mémorable, mais ce qu’il fait, il le fait bien et on passe un bon moment en compagnie de cette troupe d’adolescents rebelles confrontés à des terroristes. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Andrew Divoff (Air Force One, Wishmaster) a déclaré que son rôle de Luis Cali était son préféré.
• La scène où Billy mange une banane et jette la peau à la poubelle est improvisée, y compris la réponse de Dean Parker : « Ramasse cette banane ». Avant que les caméras ne tournent, Sean Astin a demandé une banane à un accessoiriste et l’a mangée pendant la prise, ajoutant même un roulement des yeux lorsqu’on lui a demandé de ramasser la peau.
Titre : L’Ecole des Héros / Toy Soldiers
Année : 1991
Durée : 1h51
Origine : U.S.A
Genre : Prise d’otages en lycée privé
Réalisateur : Daniel Petrie Jr.
Scénario : Daniel Petrie Jr., William P. Kennedy, David Koepp
Acteurs : Sean Astin, Wil Wheaton, Keith Coogan, Andrew Divoff, R. Lee Ermey, Mason Adams, Denholm Elliott, Louis Gossett Jr., George Perez, T.E. Russell