Après une altercation avec trois malfrats qui tentaient de lui dérober son vieux sabre, Shih Hai Lung regagne la forêt pour se reposer. Mais dans les bois, l’attendent des hommes du clan Wei Wu, le chef tentant d’acheter puis d’échanger ce même sabre, se voit refuser sa proposition. Le jeune sabreur Shih est vigoureusement attaché à ce vieux sabre. Devant ce refus, le clan Wei Wu tente de prendre le sabre de force mais Shih les bat aisément. Le vieux chef du clan avoue une fois vaincu qu’il est rançonné par le clan Tien Lung et que de nombreux assassins sont à la recherche du sabre. A peine l’explication dite que deux tueurs surnommés le Deadly Duo, arrivent…
Avis de Laurent :
Poon Man Kit est le genre d’artisans qui ont fait la réputation du cinéma populaire de Hong Kong, dans l’ombre des grands maîtres, à la fois rigoureux et décomplexé. A travers cette romance sous la forme d’un triangle amoureux savoureux, Le Poison et l’Epée est le témoignage d’une glorieuse époque révolue.
Ce wu xia pian sous acide raconte les aventures de Wu, jeune marchand, qui s’allie à la mystérieuse, mais non moins ravissante, Yuen (au passé obscur) ainsi qu’à Ching l’experte dans l’art des poisons. Le poison et l’épée ose tout, que ce soit tant dans le fond que visuellement avec un détonnant mélange de violence et de romance. La violence peut se résumer en une scène : une mère qui éventre son jeune fils pour garder la face, et la douceur se résume dans une mémorable séquence d’une sensualité rare dans laquelle Wu et Yuen caramélisent littéralement. Au niveau de l’action, Poon Man-Kit s’est s’entouré d’excellents chorégraphes : Yuen Sheung-Yan (toujours dans l’ombre de son frangin) et surtout Ma Yuk-Shing au style très proche de son mentor Ching Siu Tung. Il n’est alors pas étonnant de retrouver des chorégraphies ultra cuts au montage épileptique. Bien que visuellement confuses dans une première partie, elles gagnent au fur et à mesure en cohérence. Une longue séquence dans un couloir étroit vient même confirmer que Tsui Hark n’a rien inventé dans son Seven Swords.
Le rythme ne faiblit pas d’une seconde et les nombreux personnages, tous plus barrés les uns que les autres, viennent dynamiser un ensemble déjà bien assez nerveux. On retiendra un Leon Lai des grands jours avec à ses côtés une Sharla Sheung tantôt sublime, tantôt … heu … chauve ainsi qu’une Michelle Reis toujours aussi craquante de fraîcheur et de spontanéité. Une galerie de seconds rôles vient compléter un tableau déjà consistant avec, entre autres, un Elvis Tsui en papa poule cruel, un nain mangeur de scorpions ou encore une tribu de lutteurs au physique pachydermique.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le visuel du film ♥ Des combats ultra punchy ♥ Très bien rythmé |
⊗ Au final assez classique |
Le Poison et l’épée est, en définitive, un film révélateur d’une époque révolue, qui ne se pose pas de questions et se place bien au-dessus de la moyenne générale de l’époque. Nostalgie, quand tu nous tiens… |
Titre : Le Poison et l’Epée / The Sword of Many Lovers / 飛狐外傳
Année : 1993
Durée : 1h46
Origine : Hong Kong
Genre : Wu Xia Pian
Réalisateur : Poon Man-Kit
Scénario : Lee Ying-Git, Johnny Mak, Stephen Shiu
Acteurs : Leon Lai, Sharla Cheung Man, Michelle Reis, Elvis Tsui, Kingdom Yuen, William Ho, Jassie Lam