
Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves.
Avis de John Roch :
Américain ayant fait l’essentiel de sa carrière en Italie, Dick Randall est une figure bien connue des amateurs de cinéma d’exploitation. Le producteur n’avait pas son pareil quand il s’agissait de surfer sur toutes les modes possibles : érotisme, sous-James Bond qui a fait découvrir au monde Weng Weng, Brucesploitation, Super Héros… et bien évidement le slasher movie avec Le Sadique à la Tronçonneuse, Don’t Open Til Christmas et ce Jour Des Fous. Le film se nommait à la base April Fools Day, mais par pure coïncidence, la Paramount avait également mis en chantier une production ayant également pour date le 1er avril (Week-End De Terreur en France). Le titre original sera donc Slaughter High, les trois réalisateurs Anglais voulant se faire une place dans un paysage cinématographique horrifique British moribond depuis les chutes de la Hammer et de l’Amicus ayant eu peur que leur métrage ne se retrouve bloqué pour une question de droits. Ce qui n’empêchera pas Le Jour Des Fous de prendre la poussière sur une étagère pendant deux bonnes années avant d’être distribué en vidéo (et une sortie limitée aux USA), la fin des galères pour un film dont le tournage a été pour le moins compliqué. Outre le budget limité et le temps de tournage très serré, l’équipe a du faire face au décès de l’acteur Simon Scuddamore, dont c’est la seule et unique apparition à l’écran, peu après la fin du tournage et avant quelques reshoot pendant lesquelles c’est l’un des trois réalisateurs qui portera le masque de bouffon derrière lequel se cache Marty, le boogeyman de Slaughter High.
Pas d’inquiétude, ce n’est pas un spoiler, le film en plus d’être un slasher qui se base sur une date connue du calendrier est également de l’ordre de ceux dans lesquels celui qui se faisait humilier plus jeune revient des années après pour se venger. Et question humiliation, Marty il subit fortement le 1er Avril de la part d’une bande de jeunes cons typiques du genre. Enfin jeunes, ils tournent tous autour de la trentaine avec un pic à 35 ans pour la belle Caroline Munro qui a bien du mal à jouer l’adolescente dans les premières scènes du métrage, à l’image d’un casting qui a du mal à jouer tout court, mais passons. Le poisson d’avril tourne mal quand ces abrutis sabotent une expérience chimique de Marty, qui fini mal dans une explosion. Des années plus tard, le même groupe de jeunes qui cette fois font leur âge se réunissent pour la réunion des anciens lycéens organisée nul autre que par Marty qui va les massacrer un à un. Voilà pour l’histoire, simple et efficace, prétexte pour un massacre en règle dans un film qui ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit. Mais c’est tout de même assez con comme film si on se penche sur un script qui fait des efforts pour n’être jamais crédible. Prenons le jour où tout a basculé pour Marty, c’est sur qu’en plaçant une bouteille d’acide nitrique au sommet d’une étagère branlante, il ne faut pas s’étonner qu’un accident arrive. C’est pas triste non plus par la suite avec le groupe de futures victimes qui arrivent devant leur ancien lycée délabré et forcement fermé, ce qui ne les empêchera pas d’attendre jusqu’à la tombée de la nuit sans s’étonner d’être les seuls à être là devant un bâtiment en ruine, au contraire ils se décident à rentrer pour la simple et bonne raison qu’il se met à flotter.
Plus le film avance, plus il fait fort. Une nana vient de voir le bide de l’un de ses potes exploser, elle part prendre un bain pour se nettoyer le visage plein de sang. Une autre profite que son mari est occupé pour chauffer et coucher avec l’un de ses anciens camarades. Le sexe est un remède anti-stress soit, mais quand juste avant on a vu sa copine dont il ne reste que les os, ça a de quoi couper la chique. Des moments qui ne sont là que pour apporter le quota de boobs à l’écran, quitte à donner dans le débile mais Le Jour Des Fous se rattrape avec des meurtres plutôt sympathiques. Au programme : bière coupée à l’acide, bain à l’acide, électrocution, déchiquetage à la tondeuse entre autres joyeusetés aux effets spéciaux pas très jojos mais parfois sympas. C’est parfois assez inventif mais ça a aussi un coté « ça fait partie du plan » (ce moment impayable où une survivante tombe dans une fosse sceptique) jamais cohérent avec ce tueur qui semble se téléporter d’un endroit à l’autre dans une succession de scènes mal raccordées entre elles. Reste que si le film n’est jamais cohérent et que ça met tout de même sacrément son temps avant de vraiment démarrer à la quarantième minute, Le Jour Des Fous n’est jamais désagréable grâce à l’originalité de ses meurtres, ses quelques petites scènes gores rudimentaires mais qui font le job, son lieu à l’obscurité bien exploité qui permet d’iconiser le boogeyman dans quelques plans plutôt classes et la mise en scène à la caméra mobile est assez soignée pour un produit du genre. Un slasher dans la norme donc, tout juste sympa pour devenir ce petit classique des vidéo-club qu’il est.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Caroline Munro ♥ Des meurtres sympas ♥ Le lieu bien exploité ♥ Un produit soigné dans son genre |
⊗ Des incohérences de partout ⊗ C’est parfois très con ⊗ Ça met son temps avant de vraiment démarrer ⊗ Des scènes gores aux effets rudimentaires ⊗ Un casting qui a un peu de mal |
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Malgré des faiblesses évidentes, Le Jour Des Fous n’est jamais désagréable et fait preuve d’assez de qualités pour être un slasher movie des plus sympathiques. |
Titre : Le Jour Des Fous / Slaughter High
Année : 1986
Durée : 1h30
Origine : Angleterre
Genre : Poisson d’avril
Réalisateur : George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten
Scénario : George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten
Acteurs : Caroline Munro, Simon Scuddamore, Carmine Iannaccone, Donna Yeager, Gary Martin, Billy Hartman, Michael Safran, John Segal, Kelly Baker