Dans cette nouvelle aventure Axel Foley va mener l’enquête dans le célèbre parc d’attractions de Wonderworld à Beverly Hills. Il recherche le dangereux commanditaire d’une bande de voleurs de voitures responsable de la mort de son ami Todd.
Avis de Cherycok :
Après mes chroniques du premier et deuxième opus, je n’allais pas en rester là et j’allais forcément parler de ce troisième opus tant décrié de la saga Le Flic de Beverly Hills. Décrié, oui, le film remportant même le prix de la « Pire » Suite » aux Stinkers Bad Movies Awards de 1994, et nominé dans les catégories « Pire remake, adaptation ou suite » et « Pire réalisateur » pour John Landis aux célèbres Razzie Awards en 1995. Même pour les fans de la première heure, il s’agit de l’opus le plus faible, certains le considérant comme un très mauvais film. Qu’il soit l’opus le plus faible, c’est certain, mais comme je suis toujours à contrecourant de tout le monde, je ne dirais pas qu’il est un mauvais film. Mieux encore, Le Flic de Beverly Hills 3 reste un divertissement convenable, qui certes est le moins mémorable des trois mais qui ne mérite pas le bashing qu’il a subi, ni même le four au box-office aux States, 42M de recettes pour un budget de 50 (le film se rattrapera néanmoins avec l’international). Sans doute est-il arrivé un peu trop tard par rapport au deuxième volet, en pleine période où les gros blockbusters d’action régnaient en maitre à Hollywood ?
S’il arrive sept ans après, c’est parce que la préproduction du film a été un peu compliquée. Dans les premières ébauches du scénario, les personnages de John Taggart (John Ashton) et Bogomil (Ronny Cox) devaient être présents. Mais à cause de soucis de calendrier, ils ne feront finalement pas partie du casting, une petite pirouette le temps d’un dialogue expliquera d’ailleurs l’absence de John Taggart. Différentes idées plus ou moins saugrenues arrivent même sur le tapis, comme de faire de ce troisième opus un crossover avec la saga Crocodile Dundee, idées constamment rejetées soit par les producteurs, soit par Eddie Murphy lui-même. Le temps file et c’est finalement le scénario de Steven E. De Souza, décrivant le film comme un Die Hard dans un parc d’attraction, qui est retenu, avec un budget de 70M$US. Mais l’échec au box-office en 1992 du film Mr Le Député fait que Eddie Murphy n’est plus forcément en odeur de sainteté auprès des producteurs et la Paramount dit OK au scénario de De Souza mais avec un budget de 50M$Us « seulement ». Certains des producteurs, comme Don Simpson et Jerry Bruckheimer, jettent l’éponge. Joel Silver est contacté mais refuse l’offre. Bref, c’est un bien beau bordel mais le film finit par se faire, avec à la barre un John Landis sortant de l’échec commercial de son film précédent, la comédie horrifique Innocent Blood (1992). La recette de ce 3ème film est à peu près la même que celle des deux premiers. Axel Foley va résoudre une enquête avec des méthodes bien à lui, pas toujours très conventionnelles, avec humour et carambolages. On reste sur une formule bien connue des amateurs de la saga et des amateurs de comédies policières tout court tant la formule à la moitié des années 90 a été vue et revue. Mais comme dit plus haut, Le Flic de Beverly Hills 3 mérite un meilleur traitement car tout n’est pas à jeter.
Il est clair que John Landis, en voulant mettre en avant le personnage de Eddie Murphy quitte à délaisser les personnages secondaires (Judge Reinhold, qui interprète Billy Rosewood, est bien moins présent) met un peu en retrait le scénario du film. Sauf que le personnage d’Axel Foley est ici bien plus calme, bien moins cabotinant que dans les deux films précédents, alors qu’il en était le ressort comique principal avec ses nombreuses joutes verbales parfois improbables. Nous allons être ici dans quelque chose de plus familial, comme en témoigne un des lieux principaux de l’action : un parc d’attraction façon Disneyland, et certains n’y trouveront du coup pas leur compte. Pourtant, l’humour n’en pâtit pas pour autant, il joue dans un autre registre certes, mais le film comporte bon nombre de scènes très amusantes à l’instar de cette petite danse « improvisée » ou la présentation de « l’annihilateur 2000) avec le retour du personnage de Serge. Les scènes d’action sont toujours là et, une fois de plus, sont des plus sympathiques. John Landis tente d’apporter quelque chose de plus impressionnant, en témoigne le sauvetage dans la grande roue, et le résultat, bien que différent dans la manière d’aborder l’action, reste des plus agréables même s’il n’est pas toujours crédible avec des méchants qui n’ont aucune notion de ce qu’est la visée. Il ne faut par contre clairement pas s’attendre à de la nouveauté ou à une quelconque tentative d’apporter quelque chose de différent à la saga. On navigue en terrain ultra connu, dans une formule prévisible de bout en bout jusque dans ses rebondissements. C’est peut-être ça qui n’a pas plu au public, à l’heure où des John McClaine et autres Sarah Connors, bien plus badass, sont rentrés immédiatement dans le cœur du public. Néanmoins, Le Flic de Beverly Hills 3 est une comédie policière des plus agréables, certes peut-être un peu trop familiale, un peu trop pleine de bons sentiments, un peu trop le cul entre deux chaises, celle de l’action et celle de la comédie. Mais, je ne sais pas, il se dégage une légèreté, un côté « feel good » dont on a parfois besoin. Et puis c’est l’opus que j’ai le plus vu durant ma jeunesse donc il porte une place particulière dans mon cœur qui m’empêche de le voir comme un film foncièrement mauvais. Car de toute façon, pour moi, il ne l’est pas, mauvais.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des scènes d’action funs… ♥ Eddie Murphy ♥ Certains seconds rôles ♥ Un humour bon enfant |
⊗ … bien que jamais crédibles ⊗ Scénario mis de côté ⊗ Très prévisible |
 |
|
| Bien que divisant les foules, ce troisième opus de la saga Le Flic de Beverly Hills, clairement le moins bon de la série, reste un divertissement léger, inoffensif, certes pas mémorable, mais permettant néanmoins de passer un bon moment. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Comme dans plusieurs films de John Landis, plusieurs cinéastes sont venus faire des petits cameos. Le temps d’une scène, on peut croiser les réalisateurs Georges Lucas (Star Wars), John Singleton (Boys n the Hood), Barbet Shroeder (Kiss of Death), Joe Dante (Gremlins) ou encore le spécialiste des effets spéciaux Ray Harryhausen (Le Choc des titans).
• Dans une interview de 2005, John Landis a affirmé qu’Eddie Murphy a joué « contre la comédie du film » en faisant exprès de ne pas être drôle. Landis savait que le scénario n’était pas très bon, mais il s’est dit que Murphy pourrait le sauver avec sa routine comique. Cependant, Murphy a estimé que son personnage d’Axel Foley était devenu adulte et l’a joué beaucoup plus sérieusement, contournant délibérément la comédie. Landis a déclaré que le film « était une expérience très étrange », et « un film bizarre ».
• Dans une interview accordée à The A.V. Club en 2009, Bronson Pinchot a affirmé qu’Eddie Murphy « était vraiment déprimé » au moment du tournage du film, affirmant que Murphy était de mauvaise humeur et avait peu d’énergie. Il était déprimé par le fait que la plupart de ses derniers films vedettes n’avaient pas donné les résultats escomptés ou avaient fait un bide.
Titre : Le Flic de Beverly Hills 3 / Beverly Hills Cop III
Année : 1994
Durée : 1h44
Origine : U.S.A
Genre : Aquouelle Foli !
Réalisateur : John Landis
Scénario : Steven E. De Souza
Acteurs : Eddy Murphy, Judge Reinhold, Bronson Pichot, Theresa Randle, Hector Elizondo, Joey Travolta, Timothy Carhart, John Saxon, Stephen McHattie
