[Film] Le Continent des Hommes Poissons, de Sergio Martino (1979)

Après le naufrage d’un navire qui se dirigeait vers le bagne de Cayenne avec une cargaison de déportés, le lieutenant Claude De Ros a la chance avec quelques-uns d’entre eux de gagner une île mystérieuse. Alors qu’ils recherchent de quoi manger, Claude et deux de ses compagnons tombent entre les mains d’Edmond Rackham. Ce dernier vit dans une villa protégée par des indigènes surveillant la séduisante Amanda. Mais sur cette île, des hommes poissons rôdent…


Avis de Rick :
Pour se lancer dans un film s’appelant Le Continent des Hommes Poissons, deux solutions. Soit l’on se dit que l’on va tomber sur un nanar rigolo et on n’en attend rien, soit l’on pense aux hommes poissons façon Lovecraft et on en attend trop ! Perso, je m’attendais à un nanar en mode Lovecraft. Quelle erreur ! Enfin, plus ou moins ! Le Continent des Hommes Poissons n’emprunte finalement pas grand-chose à l’univers de Lovecraft (même s’il y a les ruines d’une ancienne cité), mais emprunte plutôt à l’univers de l’île du Docteur Moreau. Plusieurs personnes arrivent en effet sur une île ou un homme est en quelque sorte le chef, et dirige une armée d’hommes poissons. Ici, ceux-ci sont en fait le résultat d’expériences menées par un scientifique voulant faire évoluer l’espèce humaine. La majeure partie du temps donc, le métrage s’axe vers l’aventure et l’exotisme. Le métrage nous propose donc de suivre quatre naufragés, arrivant sur une île qui semble d’abord vide. L’un d’eux sera attaqué furtivement par un homme poisson, avant que les autres ne trouvent refuge chez Edmond Rackham (Richard Johnson), arrivant à cheval avec son fusil, et protégeant la belle Amanda (Barbara Bach). Le métrage pose alors son rythme et nous donne des révélations au compte goûte, pile quand il faut pour ne jamais ennuyer le spectateur.

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Arrivé au terme de la première demi-heure, plusieurs évidences sautent à la tête du spectateur. Oui, Le Continent des Hommes Poissons n’est pas un nanar, même s’il flirte plusieurs fois avec le genre. Oui, Sergio Martino a réalisé son film avec le plus grand des sérieux et cela s’en ressent, il nous livre d’ailleurs par moment de très beaux plans bien trouvés. Oui, Barbara Bach est très séduisante. Oui, le film joue sur le mystère et le fait plutôt bien, et s’avère la majeure partie du temps plus un film d’aventure, avec indigènes, île perdue et inconnue qu’un film de monstres géants qui vont tuer des humains. Et c’est bien de là que viendra le principal souci du métrage. C’est-à-dire les monstres en eux-mêmes. L’histoire se tient, on a envie de croire en cette expérience visant à changer les hommes pour leur permettre de vivre sous l’eau, seulement dés qu’ils sont à l’écran, ça tombe à l’eau (oui, blague facile !). Les costumes sont d’un kitch, avec leurs grands yeux, et l’aspect acteur en costumes, que le métrage perd alors toute crédibilité. Et c’est dommage, puisque même si au final, les hommes poissons ne sont pas présents tout le long du film, ils sont au centre du récit.

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Leurs apparitions viennent alors décrédibiliser un métrage qui pourtant a tout du très sympathique film d’aventures mâtiné d’un peu de fantastique. Heureusement, comme leurs apparitions sont donc rares, vu que les victimes le seront également, on arrive à passer outre ce défaut la majeure partie du temps. Sauf pour le final, où ils passent clairement sur le devant de la scène, puisqu’il faut conclure l’histoire. Le final tente probablement d’en faire beaucoup trop d’ailleurs, entre des dizaines d’hommes poissons à l’écran, une irruption volcanique filmée soit avec des maquettes un peu trop voyantes, soit avec des images d’archives ne fonctionnant pas totalement. Oui, Sergio Martino a vu les choses en grand pour cette année 1979 (il signait également Le Grand Alligator, encore un film exotique avec des indigènes et un gros méchant monstre), peut-être bien trop grand vu son budget, mais son Continent des Hommes Poissons n’est pas le nanar annoncé. Il aurait sans doute même pu être un excellent divertissement, mais au final, reste une agréable série B, lorgnant à plusieurs occasions dangereusement avec le Z.

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LES PLUS LES MOINS
♥ Un film d’aventures sympathique
♥ Une relecture de l’île du Docteur Moreau
♥ Barbara Bach séduisante
♥ Beaucoup de bonnes intentions
⊗ Un final qui veut en faire trop
⊗ Les hommes poissons, juste kitch
Pas réussi dans tous les domaines, Le Continent des Hommes Poissons possède une intrigue pleine de mystères empruntant à d’autres grands écrits et films, et mixe le tout très bien. Il y a juste au final le look des hommes poissons qui fait tâche !

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Continent des Hommes PoissonsTitre : Le Continent des Hommes Poissons – L’Isola Degli Uomini Pesce
Année : 1979
Durée : 1h35
Origine : Italie
Genre : Fantastique
Réalisateur : Sergio Martino
Scénario : Sergio Donati, Cesare Frugoni, Luciano Martino et Sergio Martino

Acteurs : Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Richard Johnson, Beryl Cunningham, Franco Iavarone et Joseph Cotten

 Screamers (1979) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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