Jonathan Harker se rend dans les Carpates chez le comte Dracula qui l’a engagé comme bibliothécaire. Mordu par une femme-vampire, il devient vampire à son tour. Son ami Van Helsing va libérer son âme et pourchasser Dracula, afin de le détruire.
Avis de Rick :
Alors que la Hammer avait relancé le succès de Frankenstein en 1957 avec Frankenstein s’est Échappé, ils décident alors de s’attaquer à un autre monstre sacré du monde du cinéma et de la littérature : Dracula ! Aucune surprise à retrouver la même équipe devant et derrière la caméra. Terence Fisher rempile à la mise en scène (avant de signer la même année La Revanche de Frankenstein, puis l’année suivante Le Chien des Baskerville puis La Malédiction des Pharaons), Jimmy Sangster revient pour signer le scénario, tout comme James Bernard à la musique. Et après avoir joué Frankenstein, Peter Cushing se retrouve à jouer Van Helsing, tandis que Christopher Lee passe d’un monstre à l’autre. Moins de maquillage, si ce n’est donc forcément des crocs et des lentilles de contact. Le budget lui augmente un poil, passant de 65 000 livres à 81 000 livres (soit environ 120 000 euros). Avec cette équipe solide et un budget un poil plus confortable, la Hammer tente de remettre le célèbre vampire sur le devant de la scène, en respectant le livre de Bram Stoker, et en restant sérieux du début à la fin, en restant fidèle à leurs choix artistiques. Heureusement, car malgré le statut de film culte du Cauchemar de Dracula, il faut également avouer que le film se traîne quelques défauts, comme un certain manque de rythme et les apparitions du comte Dracula, plutôt rares.
Reprenant dans ses grandes lignes l’histoire du livre, Le Cauchemar de Dracula nous invite dans un premier temps à suivre les aventures de Jonathan Harker (John Van Eyssen) au château du comte Dracula (Christopher Lee). Comme tout le monde le sait à présent, le jeune homme se fera mordre. Là où le métrage change quelque peu de l’histoire originale et de pas mal d’autres adaptations, c’est que Jonathan devient un vampire et qu’il sera éliminé par Van Helsing (Peter Cushing). Van Helsing se lancera alors à la poursuite de Dracula afin de mettre un terme à sa vie. Une intrigue certes classique bien que s’éloignant parfois du roman, mais agréable à suivre malgré quelques égarements. Le rythme sera loin d’être parfait, et on notera par-ci par-là quelques moments où l’intrigue semble patiner. Fort heureusement, Terence Fisher fournit à côté un excellent travail, tout comme les acteurs, et la direction artistique, qui émerveille les yeux.
Il faut le dire, visuellement, la Hammer est en plein âge d’or, et c’est absolument sublime, avec ces décors gothiques, ses arrières plans peints qui donnent un charme indéniable à l’ensemble. Et comment ne pas parler bien entendu de Dracula, Christopher Lee en personne. Il est impressionnant et par moment terrifiant dans ce rôle. Chacune de ses apparitions est marquante, mais malheureusement beaucoup trop rares face au potentiel du personnage et de l’acteur. Christopher Lee ne reviendra pourtant pas au rôle de Dracula avant 1966 et Dracula Prince des Ténèbres, une nouvelle fois signée Terence Fisher. Le tournage s’était avéré plutôt pénible pour l’acteur, avec des lentilles qui l’empêchaient finalement de voir. Et alors que le film se traîne quelques longueurs que le spectateur peut facilement oublier s’il adhère à l’ambiance gothique du métrage, on pourra pester une nouvelle fois contre ce final, plutôt réussi finalement, mais beaucoup trop expéditif.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une mise en scène classe ♥ Christopher Lee en Dracula ♥ De très bonnes scènes |
⊗ Quelques baisses de rythme ⊗ Un final expéditif |
Bien qu’imparfait, Le Cauchemar de Dracula permet pourtant de retrouver le personnage dans un film sérieux de bout en bout, et sera un grand succès. |
Titre : Le Cauchemar de Dracula – Horror of Dracula
Année : 1958
Durée : 1h22
Origine : Angleterre
Genre : Fantastique
Réalisateur : Terence Fisher
Scénario : Jimmy Sangster d’après Bram Stoker
Acteurs : Peter Cushing, Christopher Lee, John Van Eyssen, Melissa Stribling et Michael Gough