On adjoint un nouveau détective au quatuor Riggs, Murtaugh, Cole et Getz pour les besoins d’une enquête sur une série de crimes dans lesquels des faux-monnayeurs sont impliqués. Leurs investigations les conduisent à Wah Sing Ku, un membre de la mafia asiatique…
Avis de Iris :
Cette quatrième et, pour le moment, dernière incursion dans la saga L’Arme Fatale clôt ma séance de rattrapage et je suis à la fois fière et satisfaite d’avoir pu me prouver et prouver au monde entier que je peux aller au bout des choses. Je remercie mes parents, ma famille qui m’a toujours soutenue dans l’adversité, mon mari pour son amour, ses conseils et son épaule accueillante. Mais qu’est-ce que je raconte ? Bref, j’ai vu L’Arme Fatale 4 et je pourrai dorénavant briller dans les soirées mondaines en remerciant le projet d’un cinquième volet de la remettre prochainement au centre des discussions. Et si je m’attendais à une baisse continue de qualité et donc à un opus en deçà encore du troisième film, j’ai été plutôt agréablement surprise et ma foi, j’ai un peu de mal à comprendre les critiques les plus négatives dont ce dernier volet fit l’objet en son temps.
On garde tous les aspects qui ont fait de cette saga ce qu’elle est et autant en action, qu’en cascades, qu’en effets spéciaux, on en prend toujours autant plein les yeux et les oreilles grâce à une BO signée du même trio que dans les films précédents. Mais il y a de nets progrès à mon sens. En effet, c’est comme si certains des défauts que j’avais reprochés au 3 avaient été gommés et c’est franchement pour un mieux indéniable. Tout d’abord le scénar est beaucoup plus limpide, l’histoire est amenée de très belle manière avec la découverte de clandestins à bord d’un cargo lancé à balle dans le port de Los Angeles et, dès les premières scènes, on apprécie toujours le soin porté aux scènes d’action et aux effets pyrotechniques. Mention spéciale à l’envoi sur orbite du camion-citerne ! Mais voilà, dès le départ, on sait à qui on a affaire et sincèrement ça fait du bien. Et comme on part sur une histoire de traite humaine avec le trafic de clandestins chinois, on gagne encore une fois en profondeur un peu à l’instar du deux et de sa dénonciation (oui c’est un peu fort j’en conviens) de l’apartheid. Du coup on comprend la réaction de Murtaugh, toujours visiblement touché par le sort réservé aux esclaves d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur histoire et dont les afro-américains sont pour certains issus. Et quand la cause est bonne et forte, on se sent forcément proche du combat et on va suivre l’intrigue avec le plus grand plaisir puisqu’elle aura en plus le mérite de nous amener dans l’univers des triades de Hong Kong et de leurs affaires un peu particulières convenons-en. On est content d’avoir échappé à l’idée de Jeffrey Boam qui était derrière le 2 et le 3 et qui proposait à notre duo de flics de lutter contre un gang de néonazis qui voulait faire péter Los Angeles.
Et qui dit triades dit asiatiques et qui dit asiatiques dit acteurs asiatiques et qui dit acteurs asiatiques dit kung fu et faudra bien le reconnaitre, alors on va lui coller une tenue bien traditionnelle qui n’est même plus portée à Hong Kong mais au moins on saura bien qu’il est de par là-bas (*ceci est issu des compte-rendu de réunions pré-production et casting en amont du tournage). Alors oui c’est caricatural mais c’est une des marques de fabrique du ciné d’action des années 90 aux États-Unis. Et d’un méchant très méchant, le retour ! Que ça fait du bien ! Jackie Chan avait été pressenti au début mais, comme il refusait d’incarner un méchant à l’écran, c’est Jet Li qui a accepté le job. Et il est juste parfait en Chinois mutique mais ô combien pêchu. Les chorégraphies des combats martiaux sont tout de même de bonne facture, avec notamment aux manettes Corey Yuen qui a pas mal œuvré à Hong Kong et que l’on retrouve souvent dès que Jet Li pointe son nez aux States (Roméo doit mourir, Le Baiser Mortel du Dragon, The One) et Ku Huen-Chiu (Fist of Legend, Iron Monkey, The Tai-Chi Master). Vraiment il y a peu à reprocher à cet aspect du métrage. C’est fluide et l’action se suit très très facilement. On apprécie.
On renoue également avec un humour un peu moins gaguesque. Que l’on se comprenne bien, tous les défauts n’ont pas disparu et Leo Getz est toujours présent (il a même valu à Joe Pesci une nomination au prix du pire second rôle masculin aux Razzie Awards 1999. Quoi que je la trouve un peu exagérée pour le coup au regard de son rôle dans le 3) mais il a un rôle un peu nuancé et c’est pas dommage. On ajoute en prime un Chris Rock dont visiblement on ne savait pas trop quoi faire puisque le personnage de Lee Butters devait initialement être un policier homosexuel mais finalement il sera modifié un peu avant le début du tournage. Encore une fois ces deux personnages ont été inclus sur le tard et on se demande toujours autant pourquoi. Mais, mais… il faut tout de même reconnaitre que c’est plus fin, moins « j’te fourre ma blague dans la gueule à grand coups de rangers ». On retrouve des punchlines plus nombreuses et mieux écrites. De même, Riggs est plus soft et ça fait du bien. On peut toutefois avoir l’impression de s’éloigner de l’intrigue pour des moments plus ancrés dans le côté amitié/famille mais je trouve que cela nous offre un lien plus étroit entre les protagonistes et on est content de revoir péter la maison de Roger (c’est sadique mais c’est traditionnel quoi). Le duo vieillit tout comme ses acteurs et Riggs ressent les premiers effets de l’arthrose. Ils seront donc deux à être trop vieux pour ces conneries mais la vie est ainsi faite et 11 ans séparent tout de même ce film du premier de la saga, difficile de faire comme si non. Et même s’il faut bien admettre que la toute fin est un tantinet guimauve, on a l’impression finalement que la barre est redressée, enfin !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les effets spéciaux ♥ Le rythme ♥ Les courses poursuites ♥ Les gunfights/fights sans gun ♥ La musique ♥ La photographie et la mise en scène |
⊗ Les sidekicks toujours superflus ⊗ Le côté caricatural des Chinois |
Tel un Jean-Michel Blanquer le lendemain d’un discours de Macron je dois bien reconnaitre que ce que j’avais envisagé ne s’est pas produit. Contre toute attente et contrairement à toutes les prédictions, ce quatrième et dernier volet de la saga nous permet de retrouver les émotions et le plaisir éprouvés lors du visionnage des deux premiers opus. Bashé à sa sortie par la critique et succès plus timoré au box-office, ce film mériterait vraiment d’être réhabilité. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Richard Donner a demandé à Jet Li de ralentir pendant les séquences d’action, car il bougeait plus vite que la vitesse d’obturation de la caméra, et cela n’était pas enregistré sur la pellicule.
• La poursuite en voiture et la bagarre entre Riggs et le Chinois dans la caravane ont été filmées sur la I-215 à Las Vegas, Nevada. Apparemment, ils n’ont pas pu obtenir d’autorisation de tournage ailleurs, mais le maire de Las Vegas a été très arrangeant. Tous les conducteurs étaient soit des cascadeurs, soit des membres de la Driving Team de Bill Young.
• Quand Riggs et Lorna ont discuté du fait qu’elle avait entendu une rumeur selon laquelle Murtaugh était « sur le coup », Riggs dit en plaisantant : « J’ai essayé de le convaincre de prendre de l’argent. » Dans L’Arme fatale 2 (1989), lorsqu’ils étaient tous les deux coincés dans un container rempli de l’argent des dealers, Riggs a essayé de le convaincre de prendre une partie de l’argent et d’en faire quelque chose de bien.
• Chris Tucker, Will Smith, Eddie Murphy et Larenz Tate ont été considérés pour le rôle de Lee Butters. Chris Tucker jouera par la suite un détective sarcastique similaire aux côtés de Jackie Chan (qui était également pressenti pour ce film) dans leur propre buddy movie, à commencer par Rush Hour (1998), sorti la même année que ce film.
Titre : L’Arme Fatale 4 / Lethal Weapon 4
Année : 1999
Durée : 2h07
Origine : U.S.A
Genre : Sursaut fatal
Réalisateur : Richard Donner
Scénario : Channing Gibson, Jonathan Lemkin
Acteurs : Mel Gibson, Danny Glover, Rene Russo, Joe Pesci, Chris Rock, Steven Kahan, Jet Li, Eddy Ko, Kim Chan, Darlene Love, Traci Wolfe, Ebonie Smith