Le lac du Maine où les crocodiles ont élus domicile est maintenant un site protégé, entouré d’énormes clôtures électriques. Reba (Lake Placid 3) est chargée de la surveillance du site avec le shérif. Malheureusement, le cauchemar a lieu encore une fois lorsqu’un bus plein d’étudiants se retrouve là bas par accident après qu’un groupe de chasseur se soit infiltré.
Avis de Rick :
Syfy ne lâche jamais un filon, et surtout, n’en a jamais marre des films d’animaux tueurs. Depuis 2002 avec Sabretooth (Jurassic Tiger en France, par le réalisateur des Enfants du Maïs 3 tiens), les productions se succèdent à un rythme effréné. Le budget lui, reste la plupart du temps extrêmement bas (entre 1 et 2 millions). Pourtant, selon certaines sources, ce Lake Placid : The Final Chapter en aurait coûté 9… On ne saura jamais le fin mot de l’histoire, mais en tout cas, il faut avouer que le budget a du être plus élevé que sur les précédents, vu les quelques progrès effectués en effets numériques. Bref, depuis Lake Placid 2, la saga est entre les mains de Syfy. On aura eu le remake un peu navet du premier opus avec le second film, le nanar très drôle avec le 3, on a droit au chapitre final (syndrome Vendredi 13 ?) pour ce quatrième opus.
Les supers crocos sont de retour, happy?
Le début nous fait d’ailleurs croire à une vraie évolution scénaristique. Malheureusement, on tombe vite de haut, et il faut se rappeler que le scénaristique, David Reed, avait déjà écrit le troisième opus. Donc on retourne dans le lac du Maine, en réalité, un lac de Bulgarie, puisque les Lake Placid, ça se tourne là bas. A présent, c’est devenu un lieu protégé, entouré d’une grille électrifiée et surveillée, façon Jurassic Park, pour préserver à la fois les crocodiles qui vivent dans le lac et les pauvres humains qui voudraient se baigner tout nus. Une idée pas si mauvaise que ça, qui malheureusement, n’amènera pas grand chose de neuf, puisque passé cette introduction et celle des personnages (on retrouve Reba, rescapée du troisième opus, toujours armée de son fusil), le film retourne à une histoire classique et déjà vue trois fois.
Les héroïnes du film. Oui, c’est un film de blondes!
Ainsi, d’un côté, on aura une bande de jeunes qui partent pour un barbecue en bus, et grâce au chauffeur occupé à regarder une fille se déhancher sur son téléphone (alors qu’il conduit, c’est du beau), ils vont se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. De l’autre côté, une bande de braconniers ici pour capturer un crocodile, guidés par nul autre que Robert Englund, venu apporter de la crédibilité à l’ensemble, en fournissant un jeu très proche d’un Freddy Kruger dans ses répliques (« Come to papa » ou encore quand il appelle le crocodile « Kitty Kitty »). Et encore d’un autre côté, nous aurons notre shérif blonde qui partira à la recherche des enfants perdus avec Reba et son adjoint. Aucune surprise, tout ce bon monde finira par se retrouver pour finir l’aventure ensembles. Les crocodiles, eux, sont de plus en plus gros (bientôt, Lake Placid : Megacroco…. Faite qu’aucun producteur ne lise cette chronique et aime l’idée…), et sans doute grâce à un budget plus élevé (mais je ne confirmerais pas les 9 millions lus sur internet, cela semble énorme venant de Syfy), sont de qualités bien plus honnête que dans les précédents opus. On n’atteint bien évidemment pas la qualité de l’original et de ces animatronics, mais les crocodiles sont ici un poil plus crédibles que dans les opus Syfy. Mieux, on aura tout de même droit à quelques animatronics pour quelques séquences avec des gros plans, pas trop mal foutues. Mais le film ne mise comme toujours pas tout sur ses animaux, et entre deux attaques, on s’ennuie un peu, d’autant plus que l’histoire et les personnages n’ont rien de neuf, et que l’on sait à l’avance qui va mourir et qui va survivre. Un peu d’inventivité ne serait pas de refus.
Mais son manque d’inventivité au niveau de l’écriture n’est pas le seul défaut de ce Lake Placid dernier du nom. Contrairement au troisième opus qui jouait la carte de la dérision bien souvent, et du grotesque, ce nouvel opus restera plus sobre et tentera la plupart du temps de rester réaliste. On aura tout de même droit à un crocodile coursant une voiture lors de la scène d’ouverture. Ça court vite ces bêtes là apparemment… Mais à côté de ça, le reste du métrage tente de rester sérieux. Pour preuve, si vous voulez voir des seins, ce ne sera pas dans cet opus. Quelques idées fun et stupides seront tout de même présentes dans le métrage, notamment lors des meurtres, avec un super crocodile qui saute en l’air pour décapiter une victime pendue à un arbre, ou croquant les parties intimes d’un pauvre monsieur. On aura même droit à un hommage à Jurassic Park 3 avec un téléphone portable, sonnant à l’intérieur même d’un crocodile cette fois.
Mais à part quelques éclats de « génie », le film se veut plus sérieux, et donc devient quelque peu longuet. Mais on ne pouvait pas en attendre trop venant du scénariste de Lake Placid 3 et du réalisateur de Mission Alcatraz (oui oui, le film avec Steven Seagal). Ce chapitre final (mais pas si final que ça vu le final du film justement) est dans la moyenne des productions Syfy, voir un peu au dessus. Ses effets spéciaux ne sont pas excellents, mais meilleurs que les autres productions du style, on a Robert Englund, quelques giclées de vrai faux sang (je me comprend) et quelques scènes rigolotes.
Un nouveau Lake Placid, hourra !!! Regardable mais toujours assez mauvais. En attendant Robocroc l’année prochaine…
Titre : Lake Placid: The Final Chapter
Année : 2012
Durée : 1h26
Origine : U.S.A
Genre : Crocodiles géants
Réalisateur : Don Michael Paul
Acteurs : Elisabeth Röhm, Yancy Butler, Paul Nicholls, Poppy Lee Friar, Robert Englund et Benedict Smith