Jack Foster, ex-agent de la CIA, est utilisé à son insu par des collaborateurs corrompus pour faire sortir des États-Unis un virus mortel. Pendant cette mission, sa fille est kidnappée…
Avis de Cherycok :
Après Millennium Films, on revient chez Sony Pictures pour ce 2ème des trois films de l’année 2006 de Steven Seagal. Nouveau réalisateur pour Panda Bouffi en la présence de Michael Keusch avec qui il réalisera rapidement deux autres bobines, à savoir Attack Force (2006) et Vol d’Enfer (2007). Sauf que cela fait déjà plusieurs films qu’un nouveau réalisateur ne signifie pas que le film va être meilleur et L’Affaire CIA ne va pas remonter le niveau même si, il faut savoir être un minimum honnête, il y a du mieux. Non pas que le film soit réellement meilleur, mais au moins on a un Steven Seagal qui semble en avoir un peu moins rien à faire et, rien que ça, c’est déjà une petite victoire.
Lorsque le projet a vu le jour, il s’intitulait Shadow of the Sun et était écrit par Bey Logan, scénariste de plusieurs films de Hong Kong, et il avait une intrigue totalement différente. Il s’agit au départ d’un film d’époque dans lequel Steven Seagal jouait un officier des renseignements qui dirigeait une clinique médicale au Japon après la Seconde Guerre Mondiale. Finalement, Bey Logan est écarté du projet, le scénario arrive dans les mains de Joe Halpin, scénariste de plusieurs films de Seagal de cette époque, et l’intrigue a pris sa forme actuelle, changeant de nom pour l’occasion, ce qui a suscité la déception des fans qui se réjouissaient de voir enfin leur star changer de registre en s’éloignant des films d’action qu’il avait tourné ces dernières années. Alors que dans le précédent film, Mercenary, Seagal assurait la quasi intégralité des scènes, il retombe ici dans ses travers et L’Affaire CIA a été critiqué pour l’utilisation excessive de doublures, souvent très évidentes, pour Steven Seagal, jusque dans la scène de leçon d’aïkido d’introduction. Car oui, le film commence par une leçon d’aïkido, comme pour nous rappeler que, dans un lointain passé, Panda Bouffi était un maitre en la matière et était surnommé Saumon Agile. Mais ça, c’était avant qu’il prenne son abonnement au Burger King du coin et qu’il se mette à enchainer les grosses bousasses. Comme beaucoup des derniers films de Seagal, la narration est chaotique. Seagal passe d’une scène à l’autre, sans qu’on sache toujours pourquoi et l’ensemble manque de cohésion alors que le scénario reste au final relativement simple. On reste ici dans de l’ultra-classique, avec des rebondissements prévisibles au possible, et heureusement que l’action est là à intervalles réguliers parce que les scènes d’exposition sont, il faut l’avouer, assez ennuyeuses. Mais il y a assez de combats, de gunfights ou de courses poursuites pour arriver à maintenir malgré tout un minimum l’intérêt.
Il y a d’ailleurs une course poursuite voitures / motos pas inintéressante, avec des cascadeurs qui font bien leur job, l’ensemble est malheureusement gâché par un montage affreux et une mise en scène qui tente d’être dynamique mais qui ne sait pas forcément comment faire. On pourra également souligner qu’il y a un peu plus d’arts martiaux que dans les derniers films de Seagal qui se contentaient bien plus d’aligner gunfight sur gunfight. Rapidement, on constate que, autant on fait appel à la doublure de Saumon plus très agile lors des prises de vues inversées ou lointaines, autant il semblerait que ce soit bien lui qui assure une grande partie des combats. Et rien que pour cela, c’est un plus non négligeable pour le film, et surtout pour qui apprécie Seagal. Son affrontement seul contre un groupe de gangsters russes ou la grande violence de certains moments nous renvoient direct au Seagal d’antan. On se rend compte que, quand il le veut, il lève encore la gambette suffisamment haut et qu’il prend encore plaisir à balancer des sbires sur des meubles en verre ou à faire des clefs de bras, ce qui nous fait bien comprendre que c’était essentiellement de la fainéantise dans ses films précédents s’il utilisait des doublures pour les scènes d’action. Le personnage de Seagal ne se distingue d’aucun autre qu’il a déjà joué, toujours ce surhomme invincible, ici capable de fabriquer un shotgun avec de la tuyauterie ou d’improviser une bombe avec un gramophone et de la ficelle. On ressent une baisse d’un cran en termes de production value par rapport au film précédent, avec un tournage en Roumaine qui fait production au rabais, ou encore des fonds verts absolument dégueulasses et une photographie bas de gamme. Pourtant, certaines choses sont un minimum travaillées, comme la bande son car certains semblent encore croire qu’il est encore possible de faire une bonne série B avec Steven Seagal.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Bien rythmé ♥ De l’action qui se regarde ♥ La bande son |
⊗ La doublure de Seagal ⊗ Le jeu de Seagal ⊗ Un scénario lambda et brouillon ⊗ La photographie |
Dans L’Affaire CIA, Steven Seagal se ressaisit un peu et assure de nouveau un minimum lors des scènes d’action. Mais le film n’en demeure pas moins un nouveau petit naveton de tonton Panda Bouffi. La descente est vraiment amorcée, et Seagal n’a pas de frein. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le cheval que l’on voit à la fin du film était l’équidé personnel de Steven Seagal.
Titre : L’Affaire CIA / Shadow Man
Année : 2006
Durée : 1h31
Origine : U.S.A / Roumanie
Genre : Seagal casse du russe
Réalisateur : Michael Keusch
Scénario : Steven Collins, Steven Seagal, Joe Halpin
Acteurs : Steven Seagal, Eva Pope, Imelda Staunton, Vincent Riotta, Michael Elwyn, Skye Bennett, Garrick Hagon, Alex Ferns, Michael Fitzpatrick, Elias Ferkin