[Film] Lady Blood (2008)

15 ans après avoir accouché d’un monstre sanguinaire, Yanka a refait sa vie. Mariée à Paul, le médecin-psychiatre qui l’a guérie de ses névroses, elle est l’heureuse maman de Carla. Désormais, on l’appelle capitaine Mansotti, car Yanka est devenue fonctionnaire de police dans le Sud de la France. Mais une série de meurtres inexplicables va la confronter de nouveau à son passé sanglant. Des corps mutilés, liquéfiés, méconnaissables sont retrouvés aux quatre coins de la ville. Qui est l’auteur de ces meurtres atroces ? Pourquoi des indices troublants laissent-ils penser que l’assassin se rapproche de Yanka ? Le cauchemar recommence, car s’il est revenu et la cherche, c’est qu’il a décidé de se reproduire…


Avis de Rick :

En 1990, Baby Blood avait marqué les esprits. Production étrange au sein du monde cinématographique français, le métrage, gore et drôle, est rapidement devenu culte. Tout le monde, du moins les spectateurs de l’époque, se souvient du métrage comme étant le premier film gore de l’histoire du cinéma français (les films de Jean Rollin ou de Jess Franco ne comptent pas vraiment !). Et tout le monde se souvient des apparitions sanglantes de Alain Chabat et Jacques Audiard, entre autre. Bien qu’imparfait sur bien des points (la voix du monstre bien kitch, un côté amateur prononcé par moment, certains acteurs qui ne jouent pas très bien), le film a, oui, marqué! Presque 20 ans après, l’actrice principale, Emmanuelle Escourrou, remet le couvert, en étant à l’origine du projet. Une suite, se déroulant 15 ans après. Emmanuelle coécrit le scénario, et reprend le rôle de Yanka. Alain Robak ne revient pas à la mise en scène, et c’est Jean-Marc Vincent qui s’y colle, en co-signant également le scénario. En presque 20 ans, qu’est ce qui a changé ?

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Pratiquement tout. Yanka s’est remise des événements du premier film grâce à un médecin qu’elle a épousé, et elle est maintenant dans la police. Mère de famille heureuse, mariée, avec un travail, tout semble lui réussir. Mais lorsqu’avec son nouveau coéquipier elle doit enquêter sur des meurtres étranges, dont les victimes sont en parties mangées, l’affaire se corse. Car oui, le monstre est de retour, et il l’a cherche, afin de se reproduire. Sur ce pitch plutôt alléchant, apportant du sang neuf plutôt qu’une simple redite (ce que les suites tardives ont tendance à faire, il faut avouer), quasiment tout dans le métrage va s’enfoncer progressivement vers le mauvais film qui endort. Le premier film était un simple film gore, au scénario minimaliste, mais qui fonctionnait plutôt bien. Yanka était une femme enceinte d’un monstre et elle devait tuer pour le nourrir. Son chemin était parsemé d’hommes tous dépeints comme des enfoirés. Malgré le ton comique employé, appuyé par le côté fauché, le fond du film était sombre.

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Ici, le scénario a déjà bien plus d’ambitions. Trop d’ambitions justement, puisque rapidement, on se perd dans toutes ces intrigues et on ne comprend plus où le réalisateur veut en venir. Défaut du scénario dès le départ, ou choix de mise en scène et de montage ? Aucune idée, et honnêtement, cela ne vaut pas le coup de se pencher dessus. Le monstre, lui, est de retour, et on n’aperçoit pas grand-chose de lui. Juste finalement une sorte de langue, ou plutôt un bout de tentacule, que l’on ne verra que lorsque la créature veut passer de corps en corps, façon Hidden. Et pour que la personne qu’il « emprunte » passe inaperçu, le réalisateur décide de toujours lui faire porter des… lunettes de soleil. Comme quoi, l’équipe n’a pas oublié totalement l’humour du premier film, mais ça ne fonctionne pas. À côté de cette intrigue simple qui aurait pu donner un film classique mais rythmé, l’équipe du film préfère ajouter de nouvelles intrigues, et de nouveaux personnages. Yanka, sa famille, et le monstre, ça ne suffit pas. Son coéquipier va donc devoir enquêter, et en faisant cela, il va avoir droit à sa propre intrigue, où il va plonger dans les événements du premier film, à coup de rencontres avec des acteurs peu concernés, ou trop concernés, suivant le personnage. Et pour compléter le tout, comme le film se veut néanmoins plus sérieux et donc plus sombre, une autre intrigue prend l’apparence d’une intrigue policière dans le milieu des truands, avec en grand méchant Serge Riaboukine (Angel-A de Luc Besson, La Tour Montparnasse Infernale), qui ne s’en sort pas trop mal d’ailleurs, lui, au moins.

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Le casting, parlons en, puisque l’on retrouve quelques têtes connues, comme Philippe Nahon qui n’est pas à sa première apparition dans le cinéma de genre français (Calvaire, Haute Tension), Bruno Solo dans l’une des « enveloppes » du monstre, Shirley Bousquet dans un petit rôle de flic, que l’on connaît surtout pour la série Caméra Café (ou la série Sous le Soleil…), le reste du casting est totalement à l’ouest. Peu concernés, surjouant parfois, ça ne passe pas. Emmanuelle Escourrou elle, est fidèle à elle-même, livrant une bonne prestation en reprenant son rôle culte. Toutes ces intrigues et ces acteurs souvent peu concernés donnent à Lady Blood un aspect un peu fourre-tout fait à l’arrache, ce que la réalisation vient confirmer.

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Le réalisateur, Jean-Marc Vincent, réalise souvent son film comme un clip. Les poursuites sont filmées caméras à l’épaule et sont peu compréhensibles, les nombreuses scènes dans une boite de nuit sont archi découpées pour coller à la musique de fond énervante, j’en passe et des meilleures. Avec tout ces éléments, le film se traîne alors en longueur malgré sa courte durée (moins d’une heure 30), et c’est l’ennui qui guète alors. L’ensemble se veut trop sérieux et le scénario trop brouillon pour intéresser. Le monstre lui sera trop peu présent, et donc, les effets sanglants également. Si ceux-ci sont d’honnêtes factures, la mise en scène ne laisse que rarement le temps d’en apprécier les subtilités. Si bien que lorsque le film se décide enfin à bouger, nous restons de marbre devant le résultat, et on est bien content quand ça s’arrête. Aucune surprise, le film fut un désastre commercial, et il n’y a, heureusement, peu de chances de voir un troisième opus un jour.

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Lady Blood est une suite assez catastrophique. Réalisation bordélique, scénario confus, interprétation peu convaincante, rythme mal foutu, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

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Lady BloodTitre : Lady Blood
Année : 2008
Durée : 1h26
Origine : France
Genre : Zzzzzzzz
Réalisateur : Jean-Marc Vincent

Acteurs : Emmanuelle Escourrou, Matthias Van Khache, Philippe Nahon, Serge Riaboukine, Shirley Bousquet, Luc Shiltz, Frans Boyer, Christopher Buccholz, Philippe Chaine, Sophie Chamoux, Xavier Gens, Christophe Lemaire et Bruno Solo


 Gallerie d’images:

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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