Bienvenue à Telleria, un petit village charmant au coeur du Pays Basque. Malheureusement, son existence est menacée depuis des années. En effet, depuis plus de 700 ans, le village n’obtient pas d’être officiellement un territoire du Pays Basque. Toutefois, tout bascule lorsque des archéologues découvrent un document montrant que cette petite ville a appartenu à Guillaume Tell. Apparemment, aucun acte n’est venu modifier cela… Par conséquent, les habitants espèrent bien devenir Suisses !
Avis de Cherycok :
Après une petite pause dans mon exploration du cinéma espagnol et la découverte de très chouettes bobines telles que Anacleto Agente Secreto, La Sainte Equipe, Perfectos Desconocidos, Malveillance ou encore la première saison de la série Alta Mar, j’ai décidé en cette fin d’année 2019 de m’y replonger gentiment afin de dénicher d’autres bobines valant le détour. Certes, ce n’est pas forcément un cinéma qui attire l’amateur de peloches qui traine en ces lieux, mais j’ai l’habitude de chroniquer des films qui n’intéressent que moi et trois autres pauvres pelés qui se battent en duel. Et puis, je suis d’origine espagnole et, qui plus est, de nature curieuse. J’active le sous menu Netflix sur le cinéma espagnol, je prends le premier choix qui m’est proposé, un film dont le titre est La Petite Suisse (2019). Oui, il est tard, et je n’ai pas envie de passer deux plombes à fouiller. Et puis, on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise ! Bon, la surprise y était, le scénario du film étant complètement farfelu. De là à dire qu’elle était « bonne », c’est autre chose. Disons que c’est le genre de film qui n’est ni bon, ni mauvais, sans réel intérêt.
L’histoire est celle des habitants de Telleria, petit village castellan enclavé en plein milieu du pays basque. Sentant qu’ils sont délaissés par le gouvernement espagnol, les habitants n’ont qu’une envie : faire partie à part entière du Pays Basque, mais le gouvernement basque le leur refuse. Lorsque des archéologues découvrent le tombeau de Walter Tell, fils de Guillaume Tell, dans la crypte de l’église du village, et qu’un parchemin stipule très précisément que Telleria est une ancienne province suisse, il leur vient l’idée farfelue que leur village perdu pourrait, pourquoi pas, devenir une enclave suisse en plein milieu du pays basque espagnol. La petite Suisse en quelques sortes. L’idée ne plait forcément pas aux vieux de la vieilles, ainsi qu’à quelques dissidents basques pur souche, mais cela pourrait mettre leur village sur le devant de la scène et le faire connaitre du monde entier, apportant gloire et argent. C’est ainsi qu’une délégation part en Suisse pour apporter la bonne nouvelle au gouvernement suisse. Plein d’enthousiasme, ils ne sont malheureusement pas reçus comme ils le pensaient. Néanmoins, un « ambassadeur » va dans 3 mois être envoyé sur place afin de voir les lieux et réfléchir à la proposition. Le village a donc trois mois pour se mettre aux couleurs suisses, et tout ce que ça comporte d’us et coutumes et autres traditions. Sauf que certains réticents vont venir s’en mêler et essayer d’empêcher cette annexion.
Avec un scénario aussi improbable, on était en droit d’attendre quelque chose de farfelu, avec des ressorts comiques jouant sur le décalage Suisse / Pays Basque. Sauf que le réalisateur basque Kepa Sojo (El síndrome de Svensson) ne pousse à aucun moment les choses assez loin. On sourit, certes, mais ça ne va jamais au-delà. Le film aurait pu verser dans le politiquement incorrect, mais il ne s’y emploie jamais. Sa grande force, c’est sa galerie de personnages des plus sympathiques et haut en couleurs. Il y a le triangle amoureux entre le héros et ses deux prétendantes, à base de quelques gags sympathiques, mais ce sont les personnages secondaires qui tirent leur épingle du jeu. Mention spéciale au duo de vieux formé par Kandido Uranga (Erremantari, Intemperie) et Enrique Villen (Le Jour de la Bête, Mes Chers Voisins). Sauf que là aussi, ils sont sous exploités, un peu comme si le réalisateur avait eu peur de partir dans ses délires. Un peu comme s’il n’avait pas voulu assumer un côté complètement barré qu’aurait dû avoir son film. C’est très dommage car, sans imaginer un grand film, il y avait matière à faire une comédie bien plus poussée.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des personnages pittoresques ♥ Quelques gags font mouche |
⊗ Assez plat ⊗ Manque de folie |
La Petite Suisse est un film assez plat. On le regarde sans déplaisir, mais sans entrain particulier. Ce genre de film qui n’est pas mauvais, mais qui n’est pas bon non plus. Une chose est sûre, c’est que c’est un film vite vu, vite oublié. |
LE SAVIEZ VOUS ?
La Petite Suisse est un remake du film Passeport pour Pimlico (1949) de Henry Cornellius. Dans ce film, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les habitants de Pimlico, quartier du centre de Londres, découvrent, après l’explosion tardive d’une bombe larguée par l’aviation allemande, un parchemin démontrant que leur quartier est en droit une dépendance du duché de Bourgogne, qui avait perdu son indépendance depuis 1482.
Titre : La Petite Suisse / La Pequeña Suiza
Année : 2019
Durée : 1h26
Origine : Espagne
Genre : La petite comédie
Réalisateur : Kepa Sojo
Scénario : Alberto Lopez, Daniel Monedero
Acteurs : Jon Plazaola, Maggie Cirvantos, Secun de la Rosa, Lander Otaola, Mikel Losada, Ramon Barea, Kandido Uranga, Enrique Villen, Pêpê Rapazote