L’histoire de Billy Halleck, avocat rondouillard à qui tout réussit, jusqu’au jour où, par accident, il percute une vieille gitane avec sa voiture, la tuant sur le coup. Halleck ressort vainqueur du procès truqué qui s’en suit. Les gitans décident alors de faire leur propre justice et un sort est jeté sur Halleck qui commence alors à perdre du poids de façon incontrôlée, le conduisant vers une mort certaine
Avis de John Roch :
Publié en 1984, la Peau sur les Os a sa petite importance dans la bibliographie de Stephen King. C’est avec ce roman qu’un employé de librairie a fait le lien entre l’auteur et Richard Bachman, pseudonyme utilisé par King pour d’une part voir si ses livres se vendent pour son talent ou sur son nom et d’autre part sortir plus d’un livre par an, rythme imposé par son éditeur. Une fausse identité percée à jour qui aura profité à La Peau sur les Os, puisque le roman a vu ses ventes multipliées par 10. Rapidement, La Peau sur les Os se retrouve sur la longue liste des adaptations cinématographies des œuvres de King. Dès 1986, Dino De Laurentiis tente de produire le long métrage avec le trio Sam Raimi-Scott Spiegel-Robert Tappert, alors occupés sur Evil Dead 2, qui déclinent l’offre. Tom Holland lui arrive sur le projet en 1990 lorsqu’il récupère un scénario qu’il réécrit une dizaine de fois avant d’avoir le feu vert de la production. Tom Holland et Stephen King, on y avait déjà eu le droit avant la Peau sur les Os, avec l’interminable, ennuyeux et pas très heureux visuellement Les Langoliers. Heureusement, Il s’en tire bien mieux ici.
Pas forcément au niveau de la mise en scène. Nanti d’un budget de 15 millions de dollars et destiné aux grands écrans aux USA, le métrage ressemble davantage à un téléfilm plus qu’à un film destiné au cinéma. La réalisation n’est pas forcement déshonorante, mais s’avère être trop sage et bien que La Peau sur les Os ne soit pas un film à l’action très présente, elle peine tout de même à insuffler un rythme aux dialogues. Paradoxalement, le film n’est jamais chiant et est justement très bien rythmé grâce à un scénario qui reprend la trame du roman, hormis la fin qui a été modifiée suite à de mauvaises réaction aux projections test. Le script prend son temps pour développer ses personnages, tous aussi pourris les uns que les autres, dont certains vont être frappés par une malédiction gitane suite à un procès truqué. S’il est dommage que les effets de ladite malédiction ne soient pas plus développés chez les personnages du juge et du flic, elle est en revanche pleinement illustrée sur le corps de Billy, avocat obèse responsable de la mort de la fille d’un gitan pratiquant la magie noire, qui va fondre comme neige au soleil. C’est alors une course contre la montre qui démarre et qui va crescendo, entre scène onirique et escalade dans la violence dès lors qu’un ponte de la mafia, ami de l’avocat, intervient dans une histoire qui se suit vraiment sans déplaisir.
Le scénario est la première qualité de La Peau sur les Os, la seconde c’est les effets spéciaux qui ont encore de la gueule aujourd’hui. D’abord obèse, puis gros, svelte, maigre, et enfin la peau sur les os, la transformation physique de Billy est crédible de bout en bout. Aux commandes de ces changements corporels on retrouve Greg Cannom, spécialiste en la matière qui a entre autres métamorphosé Gary Oldman en Dracula, Jim Carrey en The Mask, ou encore Robin Williams en Madame Doubtfire qui fait ici à nouveaux des merveilles. Sous les kilos de fausse graisse, Robert John Burke (oui, Robocop 3 en personne) parvient à rendre son rôle intense, entre pourriture qui refuse d’admettre ses responsabilités et être qui sombre peu à peu dans la folie. De quoi donner encore plus de crédit à La Peau sur les Os. Si le métrage n’est pas dans le haut du panier aux cotés de Carrie, Christine, Cujo, Misery ou la première adaptation de Simetierre, on est également loin d’une arnaque tel que Le Cobaye ou des films destinés à la vidéo et des fausses suites à la Vengeance Diabolique ou les Démons du Maïs. On est ici dans la bonne moyenne, une série B à ranger avec la Créature du Cimetière, Les Ailes de la Nuit et autres Bazar de l’Épouvante.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les SFX crédibles ♥ Le scénario ♥ Robert John Burke |
⊗ La mise en scène digne d’un téléfilm |
En dépit d’une réalisation digne d’un téléfilm, La Peau sur les Os est un métrage prenant de par son scénario et ses effets spéciaux réussis. Un film qui certes n’est pas dans le haut du panier des adaptations cinématographiques de l’œuvre de Stephen King, mais qui se révèle être une série B tout à fait convenable. |
La Peau sur les Os est disponible en Combo Blu-ray DVD chez Rimini Editions. En plus du film, on y trouve un livret de 24 pages écrit par Marc Toullec. |
Titre : La peau sur les os / Thinner
Année : 1996
Durée : 1h33
Origine : U.S.A
Genre : Régime
Réalisateur : Tom Holland
Scénario : Tom Holland et Michael McDowell
Acteurs : Robert John Burke, Joe Mantegna, Lucinda Jenney, Bethany Joy Lenz, Time Wonters, Howard Erskine, Kari Wuhrer, Michael Constantine