[Film] La Morsure, de Federico Prosperi (1989)

Après qu’un jeune homme ne soit mordu à la main par un serpent radioactif, sa main se transforme en tête de serpent venimeuse qui s’en prend à quiconque s’approche de trop près. Il va tenter coûte que coûte de protéger son entourage.


Avis de John Roch :
Malgré son titre original The Curse II: The Bite, La Morsure n’a aucun rapport avec The Curse premier du nom, titré La Malédiction Céleste chez nous. C’était le coté malin des Italiens ça car en plus de piller les grands succès du moment, ils se sont aussi amusé à créer des sagas purement fictives. Ainsi Evil Dead devient La Casa qui comptait déjà quatre opus avant même la sortie de L’Armée des Ténèbres, il y a eu deux Massacre à La Tronçonneuse 3 subtilement nommés Aprite Quella Porta 3 et Aprite Quella Porta – Parte 3, histoire de différencier le film de Jeff Burr et Night Killer de Claudio Fragasso, et le Zombie de Romero a quatre suites. La malédiction Céleste ayant très bien marché, le producteur Ovidio G. Assonitis (producteur de Piranha 2 : Les Tueurs volants et réalisateur de Tentacules) a décidé d’en faire une saga composée de quatre films : The Curse, La Malédiction Céleste donc, puis The Curse 2: The Bite qui est le film qui nous intéresse ici, The Curse 3: Blood Sacrifice sorti chez nous sous le titre Panga, auquel se greffe enfin The Curse 4: The Ultimate Sacrifice qui n’est autre que le Catacombs de David Schmoeller. Une saga qui n’en a donc que le nom, les métrages la composant étant tous indépendants et n’entretiennent aucun lien. Si La Malédiction Céleste était une adaptation de « La Couleur tombée du ciel » de Lovecraft en réponse aux cartons de Re-Animator et From Beyond, La Morsure est une histoire originale bien que sous influence de la Mouche.

Du film de Cronenberg, La morsure en reprend la lente transformation du protagoniste et l’histoire d’amour, ainsi que quelques idées ici et là. Une très lente transformation d’ailleurs puisque La Morsure est avant tout un genre de road movie dans lequel il ne se passe pour ainsi dire pas grand-chose si ce n’est donc une relation amoureuse peu encourageante et répétitive (en gros ils s’embrouillent et se rabibochent) mise à mal par la morsure d’un serpent radioactif. Et la radioactivité elle a sévèrement déraillé le non vertébré dont la morsure a pour effet de combiner son ADN avec qui a reçu du venin. La main de monsieur se mute en serpent, mais on en verra pas grand-chose avant un long moment puisqu’elle reste bandée dans du gaze. Pour le reste, ce n’est pas avec un VRP qui pense avoir administré un mauvais sérum au mordu et qui se lance à sa poursuite pour éviter un procès à l’aide de ses potes routiers que La Morsure gagne en intérêt, au contraire c’est tout aussi répétitif dans les dialogues et dans les situation que l’histoire d’amour bateau qui fait office d’intrigue principale. De plus, La Morsure est un métrage aux scènes trop étirées pour insuffler un rythme, tout comme la mise en scène plate de Federico Prosperi dont la carrière se résume à la réalisation de ce film et la production du dingue Les Bêtes Féroces Attaquent mis en boite par Franco Prosperi, passé à la postérité pour Mondo Cane.

La Morsure n’hésite d’ailleurs pas à faire dans le snuff animalier, ici dans une scène hallucinante où une voiture roule à toute allure écrasant sur son passage une centaine de serpents. Une scène purement gratuite, qui fort heureusement ne résume pas à lui seul les moments chocs de La Morsure qui dès qu’il se réveille au bout d’une heure de film tient ses promesses dans une poignée de scènes et surtout dans un final qui rattraperait presque l’intégralité du métrage. Dans ses dix dernières minutes, La Morsure part dans un délire cradingue avec des effets spéciaux orchestrés par un Screaming Mad George au top de sa forme. Le film vend un homme qui se transforme en serpent, le film remplit largement son contrat quand il se décide à donner dans un gore aussi dégueulasse pour ceux atteints d’ophiophobie que jouissif pour les amateurs de SFX. C’est juste dommage que ce qui précède est un road movie chiant qui tourne rapidement en rond.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le final
♥ Les effets spéciaux
⊗ Le rythme
⊗ Ça tourne très vite en rond
⊗ La mise en scène plate
⊗ Le snuff animalier

La Morsure vend un homme qui se transforme en serpent, le film remplit largement son contrat quand il se décide à donner dans un gore aussi dégueulasse pour ceux atteints d’ophiophobie que jouissif pour les amateurs de SFX. C’est juste dommage que ce qui précède est un road movie chiant, sans réel intérêt et qui tourne rapidement en rond.



Titre : La Morsure / The Curse 2: The Bite
Année : 1989
Durée : 1h38
Origine : Italie
Genre : La mouche, avec un serpent
Réalisateur : Federico Prosperi
Scénario : Susan Zelouf et Federico Prosperi
Acteurs : Jill Schoelen, J. Eddie Peck, Jamie Farr, Savina Gersak, Marianne Muellerleile, Al Fann, Sydney Lassick, Terrence Evans
Curse II: The Bite (1989) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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