[Film] La Mascotte, de Matthew Goodhue (2023)

Emily Young, étudiante en dernière année d’université, souhaite être élue présidente de sa confrérie. Lorsqu’elle adopte un adorable paresseux, elle réalise que l’animal peut devenir la nouvelle mascotte de la maison et l’aider à gagner des votes. Le nouvel animal de compagnie est très apprécié dans la maison jusqu’à ce qu’une série de décès le désigne comme le principal suspect des meurtres


Avis de John Roch :
Toujours posé avec un sourire idiot sur le visage peu importe la situation, mignon tout en ayant une tête de con et une capacité à déféquer une fois par semaine. Je ne parle pas de moi, quoiqu il pourrait être mon animal totem après réflexion, mais du paresseux. Vu le manque complet de réactivité de la bête, il est difficile de l’imaginer en tant que tête d’affiche d’un film d’attaque animale. Ce serait oublier que le genre est devenu une porte ouverte à tout et surtout n’importe quoi, entre les chiens, les chats, les insectes, les vertébrés, les invertébrés, les requins à 36 gueules ou la nouvelle vague d’animaux cocaïnés ou crackés, le paresseux n’était qu‘une question de temps. Et pourquoi pas après tout, mettre en scène un paresseux dans ce qui est dans le fond un slasher movie classique qui se déroule dans une sororité, c’est finalement pas plus con que les autres productions du genre. Seulement Slotherhouse, titre original de La Mascotte, est un film qui trouve vite ses limites et n’est qu’un pétard mouillé de plus dans un genre qui n’en manque pas.

Pour une fois, ce n’est pas du coté de l’animal qu’il faut chercher. le concept est plutôt bien exploité et le réalisateur de la chose, Matthew Goodhue, mise un maximum sur le paresseux et celui-ci est bien présent à l’écran. Un paresseux qui d’ailleurs n’est pas irradié, possédé par des extra-terrestres ou soumis à des tests ou expériences qui tournent mal. Ici, l’animal est un paresseux tout ce qu’il y a de banal, si ce n’est qu’il est capable de défoncer un crocodile et qu’il est loin d’être con. Il s’adapte même très bien au monde des humains, source de moments drôlement débiles. Alpha, c’est son sobriquet, participe aux activités de la sororité, conduit une bagnole, poste ses méfaits sur les réseaux sociaux et sait se faire comprendre, entres autres capacités parfois étonnantes. Il a même des flashbacks pour appuyer le fait que le braconnage, c’est pas bien, et c’est même ça qui le fait devenir un psychopathe en puissance. L’animal en lui-même fait plaisir à voir car il n’ y pas de CGI à l’ horizon, Alpha est une marionnette trop mignonne, avec de grosses griffes dont il se sert pour trucider de la pimbêche insupportable. Et c’est là où le bât blesse.

Malgré un bodycount généreux, le métrage est bien trop soft. Le hors champ est ici roi, il n’ y a donc rien à voir pour les amateurs de gore. Pas une griffure, ni même une égratignure est montré dans La Mascotte, dommage car les différentes mises à mort sont parfois sympas et le délire est présent. Mais ce serait oublier un script globalement mal écrit et ce que le métrage gagne en paresseux, il le sacrifie au prix de la cohérence. Rien ne tient debout dans la Mascotte, les incohérences et les facilités sont nombreuses et trop grosses pour ne pas être remarquées, mais c’est surtout du coté des personnages que le film se vautre. Il y a pourtant quelques prémices de personnalités délirantes, mais celles-ci sont à peine esquissées. Quant au reste, de faire des personnages détestables et obnubilés par la popularité (et question pouffiasse land, ça se pose là) est une chose, en faire des personnages insupportables qui braillent sans cesse en est une autre. De plus il est difficile de s’ y retrouver dans ce festival de blondes et de brunes interchangeables, au point de les confondre et finalement de les subir dans une succession de baisses de rythme tant le film n’arrive pas à jongler entre teen comedy chiante et déjà vue qui manque de mordant vu le sujet et film d’attaque animale débile et parfois fun. La Mascotte avait du potentiel, le paresseux est bien mis en valeur et est la vraie star du métrage, c’est mis en scène sans éclats mais subsistent quelques fulgurances (la scène où le paresseux s’approche d’une victime paralysée dans la pénombre au rythme des éclairs est bien foutue), d’autant plus que c’est tourné pour un budget de 350,000 Dollars et le délire est bien là. Dommage que tout le reste ne suive pas, pour au final se retrouver face à un film faussement fun mais vraiment long et par moments insupportable.

LES PLUS LES MOINS
♥ Alpha le paresseux
♥ C’est parfois débilement drôle
♥ Le potentiel est là
♥ Un bodycount généreux
⊗ Des personnages insupportables
⊗ Un scénario incohérent et rempli de facilités
⊗ C’est soft de chez soft
⊗ Le rythme mal géré

La Mascotte avait du potentiel. L’idée du paresseux tueur est là et est assez bien exploitée, dommage que tout le reste ne suive pas pour au final se retrouver face à un film faussement fun mais vraiment long et par moments insupportable.



Titre : La Mascotte / Slotherhouse
Année : 2023
Durée : 1h33
Origine : USA
Genre : Paresseux
Réalisateur : Matthew Goodhue
Scénario : Bradley Fowler et Cady Lanigan
Acteurs : Lisa Ambalavanar, Sydney Craven, Andrew Horton, Bianca Beckles-Rose, Olivia Rouyre, Tiff Stevenson, Sutter Nolan
Slotherhouse (2023) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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