[Film] La Malédiction, de Richard Donner (1976)


Robert Thorn est ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni. Plusieurs décès tragiques et étranges ont lieu dans son entourage à Londres. Keith Jennings, un photographe, et le père Brennan finissent par convaincre Thorn que Damien, son fils de cinq ans, un orphelin aux origines obscures qu’il a adopté le jour de sa naissance à l’insu de sa femme, celle-ci venant de mettre au monde un enfant qui est mort peu après sans aucune explication, n’est autre que l’Antéchrist.


Avis de Cherycok :
Si vous nous suivez depuis quelques temps, vous savez que j’aime bien raconter ma vie en introduction. Bah oui quoi, c’est mon site après tout, je fais ce que je veux. Me revoilà donc encore et toujours à rattraper mes lacunes dans les films cultes hollywoodiens qui sont sortis de mes radars à cause de ma tendance, et ce depuis tout jeune, à m’intéresser à des films bien moins connus que ceux dont tout le monde parle. Comment croyez-vous que j’en suis venu à me jeter corps et âme dans le cinéma asiatique il y a 25 ans ! Mes amis me parlaient de Heat ? Je leur parlais de O.C.T.B. Ils me parlaient de The Rock ? Je leur parlais de The Killer. Vous voyez ce que je veux dire ? Bref. Et du coup, j’ai raté un sacré paquet de classiques comme ça et je n’ai jamais pris le temps de les voir. C’est ainsi que 45 ans après sa sortie, je découvre enfin La Malédiction de Richard Donner grâce à ma femme qui, elle, est tout à fait normale en matière de cinéma. Alors merci à elle car c’était vraiment très bien.

La Malédiction, c’est le film qui a fait connaitre Richard Donner, jusque-là abonné aux séries TV et autres téléfilm. Les critiques ont beau être mitigées à la sortie du film en 1976, le film est un énorme carton commercial à travers le monde avec plus de 60M$US de recettes pour un budget d’à peine 2.8M. Le film est même nominé trois fois aux oscars. C’est grâce à ce succès populaire que Richard Donner se vit confier les rênes de Superman deux ans plus tard. Sa carrière était lancée. Forcément, avec un tel succès, une franchise était née et une première suite vit le jour en 1978, intitulée Damien : La Malédiction 2, réalisée par Don Taylor. Le succès est moindre, 26M$US récoltés pour un budget de 6.8M, mais suffisant pour qu’un troisième film arrive en 1981, La Malédiction Finale de Graham Baker. Des romans adaptés des scénarios des films sortent en parallèle, ainsi que des suites uniquement disponibles en bouquins. Alors qu’on croyait la franchise terminée, un quatrième opus voit le jour, directement à la télévision en 1991, La Malédiction 4 : L’Éveil. Après ça, c’est le calme plat, les années 90 n’étant pas propices du cinéma horrifique. La saga refait parler d’elle au début des années 2000 avec un documentaire, The Omen Legacy (2001), qui parle des histoires vraies qui ont donné naissance à l’étrange récit de Damien. Comme les années 2000 ont été synonymes de remakes, La Malédiction n’a pas échappé au phénomène et c’est ainsi que voit le jour en 2006 le film 666 La Malédiction, remake donc du premier film qui du haut de ses 25M$US de budget arrivera à rapporter pas moins de 120M. Pas de nouvelle suite/reboot/remake à ce jour, si ce n’est une série en 10 épisodes intitulée Damien, sortie en 2016, racontant la vie de Damien Thorn, désormais adulte, et quelques films s’inspirant fortement de l’histoire originelle tels que Little Evil sorti en 2017 où un homme découvre que le fils de sa nouvelle femme pourrait être l’Antéchrist. Voilà pour l’historique / héritage de La Malédiction, parlons maintenant du film en lui-même.

La Malédiction est un film qui malgré ses 45 ans n’a pas beaucoup vieilli. Bien entendu, le look des personnages, aussi bien leurs tenues vestimentaires que leurs coiffures, tout comme les différents véhicules du film, trahissent son âge. Mais malgré cela, il se dégage toujours une grande puissance. Bien que le jeu de certains acteurs, comme celui de Lee Remick, soit un peu théâtral, le casting est tout bonnement parfait, à commencer par le jeune Harvey Stephens, qui incarne Damien, 6 ans à l’époque, qui est vraiment impressionnant et effrayant lorsqu’il appuie son regard. Il est l’incarnation même du mal. L’ambiance du film, tout en douceur au début, vire peu à peu à l’inquiétant au fur et à mesure que le côté diabolique de l’enfant se révèle, avec une mise en scène qui va suivre cette évolution, aussi bien visuellement, via certains plans ou cadrages, qu’au niveau de la musique avec des thèmes qui résonnent aux oreilles comme un cri d’alarme. Certaines scènes sont tout bonnement impressionnantes et dégagent une puissance folle comme lorsque les éléments se déchainent sur le prêtre avant qu’il ne passe de vie à trépas, lorsque la voiture se fait attaquer par des dizaines de singes au zoo, ou lorsque les nombreux molosses passent à l’attaque dans le cimetière. Des scènes qui deviennent vite fascinantes qui accentuent l’atmosphère froide de malheur qui règne tout le long du film, dans lequel on comprend vite (nous, aussi bien que les personnages) que le chaos va se répandre autour de Damien, attendant fébrilement le prochain personnage qui passera l’arme à gauche à cause de l’aura du petit garçon maléfique. Certaines scènes violentes et autres mises à mort, pas forcément gores mais très graphiques malgré tout, sont réellement marquantes (la décapitation). La Malédiction joue avec notre intellect, il est également souvent effrayant pour ce que l’on ne voit pas. Il capte efficacement l’intérêt du spectateur et l’entraîne dans un monde au bord du désastre ultime : la naissance de l’antéchrist. L’intelligence du film, ses effets visuels crédibles, sa musique à couper le souffle et sa photographie luxueuse ont contribué à en faire un classique.

LES PLUS LES MOINS
♥ Très bonne mise en scène
♥ L’ambiance étrange et inquiétante
♥ Le casting
♥ Excellente bande son
♥ Des scènes très puissantes
⊗ Le jeu théâtral de certains acteurs
Quarante-cinq ans après sa sortie, La Malédiction garde toute sa puissance cinématographique. Le film qui a fait connaitre Richard Donner du grand public est une pièce maitresse du cinéma horrifique des années 70 et sa réputation est clairement méritée.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le tournage fût marqué par d’horribles évènements au point que la production a cru que le film était frappé par une malédiction. L’avion de Gregory Peck et celui de Mace Neufeld furent frappés par la foudre. Une bombe explosa dans le restaurant où plusieurs membres de l’équipe devaient manger. L’avion qui devait transporter une partie de l’équipe de tournage, finalement affecté à un autre client, s’est écrasé, et personne n’a survécu à l’accident. Et ce ne sont que quelques exemples parmi plusieurs autres…

• La musique du film est composée par Jerry Goldsmith. Pour la première fois, le compositeur avait recours à des chœurs maléfiques, chantant une messe en latin à la gloire de Satan, sous le titre d’Ave Satani. Il obtient l’Oscar de la meilleure musique de film en 1977.

• Il s’agit du seul long métrage du jeune Harvey Stephens. On ne le revit à l’écran que pour un petit cameo dans le remake de 2006.

• Le plus gros problème du tournage avec le chien sinistre de Mme Baylock était que l’animal ne ressemblait en rien à la créature qu’il était censé incarner. Il voulait lécher et jouer avec ses co-stars plutôt que de les menacer.



Titre : La Malédiction / The Omen
Année : 1976
Durée : 1h51
Origine : U.S.A
Genre : L’enfant diabolique
Réalisateur : Richard Donner
Scénario : David Seltzer

Acteurs : Gregory Peck, Lee Remick, Harvey Stephens, David Warner, Billie Whitelaw, Patrick Troughton, Martin Benson, Robert Rietty, Tommy Duggan

 La Malédiction (1976) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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