Dans la nuit, Sung Wen-Yang, un vieux maître est attaqué en pleine rue par une bande de voyous mais ces derniers s’enfuient lorsque le disciple de Sung, Zao Ziao arrive sur place. Le lendemain, le vieux maître reçoit la visite de Da Ming, un ancien élève de celui-ci devenu disciple du maître Chen Pei, pour parler d’un imminent tournoi d’arts martiaux. C’est alors que Zao et Da, se voyant déjà en finale l’un contre l’autre, décident de s’affronter dans un combat amical. Les deux hommes ne parviennent pas à se départager. Quelques temps plus tard, Sung se confie à son disciple à propos de la nette progression de Da, de son incapacité à égaler maintenant l’enseignement du maître Chen et surtout de l’agression dont il a été victime, avouant à son élève qu’il s’agissait des membres du clan de l’odieux Chan. Sur les conseils insistants de son maître, Zao Ziao se rend à l’école de Chen afin de se perfectionner en vue du fameux tournoi…
Avis de Laurent :
Véritable pépite des vidéoclubs, La Main de Fer marque le premier véritable événement du Kung Fu Pian en occident. Et ce, en se démarquant radicalement de la norme en vigueur à l’époque dans les studios de la Shaw Brothers. La Main de Fer (ou King Boxer) n’invente pourtant rien dans sa thématique. On retrouve une trame classique du cinéma d’arts martiaux, à savoir l’apprentissage, le respect du Sifu, la défaite, la mise en valeur d’une technique spécifique et la vengeance. Le tout accompagné d’une galerie de personnages stéréotypés.
Ce qui différencie La Main de Fer du reste de la production c’est son lifting. Cheng Chang-Ho, jusque-là un honnête faiseur, épure un maximum sa réalisation, ses décors, ses costumes et sa trame pour offrir un diamant brut au spectateur à la mise en scène aussi inspirée qu’enragée. La Main de Fer sera le précurseur de toute une nouvelle manière de transposer le Kung Fu à l’écran. Le phénomène Bruce Lee n’a pas encore éclaté que Cheng Chang-Ho propose un style moyennement technique mais compensé par une énergie et une efficacité redoutable. Fini le maniérisme et l’observation, La Main de Fer cogne sans se poser de questions. Interprété par un Lo Lieh en état de grâce, dont c’est bien évidemment son plus grand rôle, on est stupéfait par une telle prestance à l’écran. Sa carrure imposante est impressionnante de puissance et à l’opposé d’un Bruce Lee tout en agilité.
Le style de Cheng Chang-Ho se démarque aussi dans sa mise en scène travaillée et son montage épileptique. Les combats, qui ne sont pas spécialement spectaculaires, sont dynamisés par des plans courts énergiques qui révolutionnent le genre. La réalisation énervée de cet artisan coréen, tout juste reconnu dans son pays, est très hachée sans pour autant nuire à la visibilité de l’action. Cette rupture cinématographique sera aussi accentuée par une bande son travaillée où Chan Wing Yuk alterne musique traditionnelle chinoise et sons rythmés très seventies. Cette facette totalement assumée est magnifiée par un score mémorable dont le thème principal, récupéré de L’Homme de Fer, sera de nouveau plagié par Tarantino dans son Kill Bill. Le côté rétro de La Main de Fer ne souffre pas du poids des années et lui donne actuellement un charme des plus sympathiques.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Mise en scène inspirée ♥ Des combats très énergiques ♥ Le meilleur rôle de Lo Lieh |
⊗ Trame classique |
 |
|
| Œuvre culte, violente et révolutionnaire, La Main de Fer n’a pas pris une ride et reste l’un des plus grands films de Kung Fu, tout juste dans l’ombre des meilleurs films de Bruce Lee. Une date à retenir dans le cinéma hongkongais car il sera le premier film du genre à être distribué en occident, devançant de quelques mois le petit dragon. | |
Titre : La Main de Fer / King Boxer / Five Fingers of Death / 天下第一拳
Année : 1972
Durée : 1h32
Origine : Hong Kong
Genre : Kung-Fu
Réalisateur : Cheng Chang-Ho
Scénario : Patrick Kong
Acteurs : Lo Lieh, Wang Ping, Wong Gam-Fung, Tien Feng, Tung Lin, Fang Mian, Ku Wen-Chung, James Nam, Yau Lung, Chen Feng-Chen, Chan Shen, Kim Ki-Ju
