[Film] La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide, de Ethan Spaulding (2015)

Après la tentative d’invasion de la Terre par Darkseid, le monde est en paix, ou ce qu’il paraît. Quand un sous-marin nucléaire disparaît mystérieusement, la Ligue des Justiciers découvre l’existence de l’Atlantide. Tandis que les Atlantes les plus radicaux, conduits par Ocean Master et Black Manta, appellent à venger de la mort de leur roi en attaquant la Surface, la reine cherche à retrouver son fils Aquaman, mi-humain, mi-atlante afin de d’assurer la paix entre les deux mondes.


Avis de John Roch :
Après la parenthèse Le Fils De Batman, le DCAMU repart sur les rails du reboot instauré par les événements dépeints dans La Ligue Des Justiciers: Le Paradoxe Flashpoint en puisant dans la série de comic book « The New 52 » qui a servi de recréation de l’univers DC. La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide est un nouveau film réunion qui fait suite à La Ligue des justiciers : Guerre. Ce dernier était spectaculaire, mais au détriment d’un scénario qui ne racontait au final rien de consistant et ne développait pas ses personnages, si ce n’est celui de Cyborg qui était introduit de manière nécessaire car jusqu’ici il n’était pas membre fondateur de la Justice League. Un reproche que l’on ne fera pas à ce nouveau film du DCAMU, du moins pas totalement. Il y a ici une volonté d’approfondir la personnalité des super-héros si ce n’est que, d’une part, la courte durée d’un métrage qui file à vitesse grand V ne permet pas de les exploiter totalement, d’autre part, certains sont laissés sur le carreau.

Il y a pourtant de bonnes idées, telles une Justice League qui n’en a que le nom puisque chacun fait cavalier seul, Cyborg qui lutte contre son coté cybernétique pour ne pas se réveiller d’un rêve dans lequel il est 100% humain et Wonder Woman qui ne trouve pas sa place parmi les terriens, que Superman prend sous son aile pour l’aider à s’intégrer dans un monde où ils sont ni des dieux ni des êtres humains, point de départ d’une histoire d’amour entre l’amazone et le Kryptonien. Pour le reste, Shazam ne sert à rien, Green Lantern fait office de sidekick comique et Flash fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir filer plus vite que l’éclair, autant que la personnalité du super héros. Quant à Batman, il est appréciable que ce soit son coté détective qui soit mis en avant plutôt que de le mettre face au nouveau roi des Atlantes dont la puissance met même à mal Superman. Mais le gros morceau scénaristique de La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide, c’est l’introduction de Aquaman. On retrouve Arthur Curry en pleine crise identitaire qui va découvrir qu’il est héritier du trône de l’Atlantide, également convoité par son demi frère Orm, qui avec l’aide de Black Manta met en scène de toute pièce une attaque des humains pour convaincre sa mère, la reine Atlanna, de rentrer en guerre avec la surface pour venger la mort de son père. Personnage souvent considéré comme ridicule (la faute en grande partie au dessin animé des années 70-80 Le Plein de Super) et peu intéressant, Aquaman n’est ici jamais risible. La quête d’identité et la tragédie familiale qui sont au centre de son introduction lui donnent un minimum de background et le métrage met la pédale douce sur sa capacité à communiquer avec le peuple des mers, qui est d’ailleurs utilisée de manière inattendue et à mourir de rire dans un moment disons du genre Asylumesque.

Si scénaristiquement parlant il y a du mieux par rapport à La Ligue des justiciers : Guerre, les quelques bonnes idées de La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide ouvrent quelques pistes qui pourraient être intéressantes pour la suite mais ne dépassent jamais ce stade d‘ébauche, car tout est rushé et certains éléments de l’intrigue qui arrivent comme un cheveu sur la soupe auraient pu être évitées puisqu’elles n’apportent finalement rien, à l’image d’une Lois Lane superflue ou de la réelle motivation de Black Manta vite exposée, vite expédiée. Question spectacle, si le métrage ne retrouve pas l’intensité de La Ligue des justiciers : Guerre, ça ne l’empêche pas d’alterner avec dynamisme scènes d’exposition et scènes d’action tout à fait corrects et techniquement bien foutues, que ce soit en terme de mise en scène ou d’animation. Petit bémol sur ce dernier point car si celle-ci est impeccable pendant les bastons, on en dira pas autant pour le reste qui n’a pas le même degré de finition. Quant au style graphique, il faut s’y faire: le DCAMU a définitivement fait son choix et on ne retrouvera jamais la qualité des dessins des comic books, et puis après quatre films, les yeux commencent à s’y habituer. Après un décevant Fils De Batman, le DCAMU livre avec La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide un film d’animation d’honnête facture pour ce qui est du spectacle et de son scénario qui commence à exploiter un peu plus en profondeur son univers. Ça va trop vite pour convaincre totalement, mais il y a de bonnes idées et pistes pour la suite.

LES PLUS LES MOINS
♥ De bonnes idées
♥ Aquaman est bien introduit et jamais ridicule
♥ C’est toujours aussi spectaculaire
♥ L’animation lors des scènes d’action…
♥ Le rythme
⊗ Ça va trop vite et c’est trop court pour pleinement exploiter le scénario
⊗ Certains éléments de l’intrigue superflus
⊗ Certains personnages inexploités
⊗ … moins soignée pour le reste

Après un décevant Fils De Batman, le DCAMU livre avec La Ligue Des Justiciers : Le Trône de l’Atlantide un film d’animation d’honnête facture pour ce qui est du spectacle et de son scénario qui commence à exploiter un peu plus en profondeur son univers. Ça va trop vite pour convaincre totalement, mais il y a de bonnes idées et pistes pour la suite.



Titre : La Ligue des justiciers : Le Trône de l’Atlantide / Justice League: Throne of Atlantis
Année : 2015
Durée : 1h12
Origine : USA
Genre : Guerre
Réalisateur : Ethan Spaulding
Scénario : Heath Corson
Acteurs : Sean Astin, Rosario Dawson, Nathan Fillion, Christopher Gorham, Matt Lanter, Sumalee Montano, Shemar Moore, Jerry O’Connell, Jason O’Mara
Justice League: Throne of Atlantis (2015) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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