Dans l’Irlande du Moyen Âge, un leprechaun, qui fête son 1 000e anniversaire le jour de la Saint-Patrick, doit se trouver une épouse. Pour se venger, il jette son dévolu sur la fille de William O’Day qui lui avait volé son or et que le leprechaun avait réduit en esclavage. William parvient cependant à empêcher l’union. 1 000 ans plus tard, le leprechaun, toujours en quête de vengeance, part à la recherche d’une descendante de la famille O’Day et découvre une jeune femme du nom de Bridget.
Avis de John Roch :
Leprechaun premier du non a bien marché. Non pas que l’on puisse parler d’un casse du box office, ni même d’une bijouterie, le film a rapporté neuf fois sa mise, de quoi motiver Trimark de se lancer dans une suite qui sortira un an plus tard, sobrement intitulé dans son pays natal Leprechaun 2. C’est cette fois-ci, c’est Rodman Flender, principalement homme de télé mais aussi réalisateur de La Main Qui Tue, qui passe derrière la caméra. Quand à Mark Jones, il rejoint l’aventure en tant que coproducteur histoire de gagner de l’argent grâce à sa création. Mauvaise idée puisque La Fiancée De Leprechaun va faire un four, le budget a été multiplié par deux, deux millions de dollars donc pour une recette de deux millions six. Le début de la fin pour la saga qui passera par la case vidéo par la suite, reboot mis à part quand bien même il s‘agissait d’une sortie limitée sur les écrans US. En plus d’avoir scellé le destin de la saga, La Fiancée De Leprechaun introduit la notion de suite de cette dernière car il ne s’agit pas d’une séquelle à proprement parlé, le Leprechaun de cet opus n’étant pas le même que son prédécesseur, il en sera ainsi pour les autres films. Pour la petite histoire, il aurait pu s’agir d’une suite directe car la fiancée en question devait être Jennifer Aniston qui a été contacté pour reprendre son rôle mais a refusé, du fait de son engagement sur Friends, le chèque de 25,000 Dollars proposé pour rempiler. Quand on sait (ou imagine, car à vrai dire j’en sais rien) ce que lui a rapporté la série, on parlera de sage décision.
Après Dracula, Frankenstein ou encore le Re-Animator, c’est au tour du Leprechaun de se trouver une fiancée. Après une tentative ratée le jour de son millième anniversaire, il retente le coup pour le deux-millième. Oui, le Leprechaun n’a l’occasion de serrer qu’une fois par millénaire, de quoi revoir la notion de célibat longue durée. Le lieu de l’action prend de l’ampleur, exit la ferme perdue au milieu de nulle part, le Leprechaun est parachuté en plein Los-Angeles le jour de la Saint Patrick à la poursuite de sa future fiancée, pendant que son petit ami en preux chevalier, aidé de son ongle avide de pognon et alcoolique, tentent d’empêcher l’union et de sauver la belle. La Fiancée De Leprechaun est une suite classique qui reprend les ingrédients du film précédent en faisant mieux et en trouvant un meilleur équilibre entre horreur et comédie, sans pour autant être une réussite. L’humour déjà est ici plus maîtrisé. Exit le coté cartoon à base d’accélérés, le film se repose sur les vannes du Leprechaun parfois sympas, parfois vaseuses et surtout sur l’oncle du héros, Morty, principal vecteur comique du métrage. Pas que le film soit à se taper le cul par terre, mais il faut reconnaître que ce personnage s’avère plutôt drôle, tout comme certaines situations telles que ce jeu à boire duquel le Leprechaun ressort pour aller décuver au café du coin.
Coté horreur on joue dans le même registre que le premier film de la saga, c’est à dire un bodycount faible et chiche en hémoglobine à quelques faibles plans près, pour un métrage toujours aussi fade. Ce qui est dommage car les morts sont parfois assez originales, dont l’une issue d’une illusion du lutin maléfique fait confondre à un personnage des nichons avec des pales de tondeuse à gazon. Malgré tout, La Fiancée De Leprechaun ne convainc pas totalement notamment dans son scénario, sans véritable intérêt qui se termine brutalement sans véritable conclusion (mais ça, je l’expliquerai à l’occasion du troisième opus) , et encore on a échappé au pire si l‘on en croit toute une intrigue secondaire sucrée au montage. Un scénario qui tente de se démarquer du premier opus, Leprechaun compris qui ici n’est plus vulnérable aux trèfles à quatre feuilles mais au fer forgé et a de nouveaux pouvoirs, tout en y ressemblant fortement. Car la fiancée est finalement relégué au second plan et tout comme Leprechaun premier du nom, l’antagoniste part à la recherche d’une pièce manquante de son chaudron, pour une seconde partie loin d’être désagréable mais qui est au final une redite de celle du premier métrage, à la différence près que le porteur de l‘écu d’or est invulnérable aux assauts du Leprechaun. Chose visiblement assumée puisque le Leprechaun lui même s’en amuse dans ses dialogues en étant conscient de radoter lorsqu’il balance sa phrase fétiche : « where is my gold ? ». L’autre aspect loin d’être convaincant est d’ordre technique, le film souffre d’un aspect télévisuel et de décors parfois très laids, le repère du Leprechaun qui pue le carton pâte à des kilomètres en tête. Le casting est également en dents de scie, si c’est toujours un plaisir de voir Warwick Davis s’éclater sous le maquillage du rôle titre, et qu’on ne peut être que charmé par la mignonne Shevon Durkin, on ne peut pas autant en dire du reste des acteurs qui sont tout juste corrects, dans le meilleur des cas. Au final, La Fiancée De Leprechaun est une suite dans la lignée de son prédécesseur, pas désagréable, pas dénuée de bonne idées, mais tellement bancale et fade que l’on se demande encore comment le Leprechaun est entré au panthéon des boogeyman.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des bonnes idées ♥ Warwick Davis qui s’éclate encore une fois dans le rôle du Leprechaun ♥ L’humour est mieux géré ♥ Il y a un peu de sang… |
⊗ Une seconde partie qui est une redite du premier opus ⊗ Un casting pas vraiment convaincant ⊗ Parfois c’est quand même assez laid ⊗ …mais c’est toujours aussi soft ⊗ C’est quoi cette fin? |
La fiancée de Leprechaun est une suite qui corrige certains défauts de son aîné. Mais cela ne suffit pas pour en faire un bon film pour autant, et tout comme le premier opus, on est face à un film bancal qui contient son lot de tares mais qui n’est pas désagréable pour autant. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Denise Richards était le premier choix des producteurs pour le rôle de Bridget. Elle et Shevon Durkin ont joué ensemble dans Tammy and the T-rex.
• La VHS Allemande de Fatal Past contient une bande annonce où l’on peut avoir un aperçu des scènes coupées de Leprechaun 2.
• Ce ne sont pas les seins de Shevon Durkin que l’on voit dans le métrage, mais ceux d’une doublure.
Titre : La fiancée de Leprechaun / Leprechaun 2
Année : 1994
Durée : 1h25
Origine : U.S.A
Genre : Lucky charms
Réalisateur : Rodman Flender
Scénario : Turi Meyer et Alfredo Septien
Acteurs : Warwick Davis, Charlie Heath, Shevonne Durkin, Sandy Baron, Adam Bisek, James Lancaster, Linda Hopkins, Clint Howard