[Film] Kickboxer : Vengeance, de John Stockwell (2016)

Kurt et Eric Sloane font partie d’une famille californienne de champions. Après sa victoire au championnat du monde de karaté, Eric décide de se rendre en Thaïlande. Il est tragiquement tué dans un combat contre le vicieux Tong Po. Kurt se tourne alors vers l’ancien maître du défunt, Durand, pour apprendre le muay-thaï et assouvir sa soif de vengeance.


Avis de Cherycok :
Lorsque les premières infos de ce remake / reboot du célèbre Kickboxer (1989) avec Jean Claude Van Damme sont arrivées sur la toile, la première question que tous ceux qui ont grandi avec le bonhomme se sont sans doute posé : « Pourquoi ? ». Oui, pourquoi déterrer ce film sorti il y a 27 ans et très ancré dans un pur style 80’s ? Pourquoi vouloir ressortir ces films de leur tiroir et prendre le risque de pondre un bousin comme ça a pu être le cas pour bon nombre de remake ? Vous me direz, cela a été fait il y a pas si longtemps avec Karate Kid. Mais là, Kickboxer a déjà bien chargé par le passé avec pas moins de quatre suites plus ou moins fidèles qui ont fait le bonheur des vidéoclubs dans les années 90 (merci Albert Pyun et consort). D’autant plus que Kickboxer original a obtenu au fil des années un statut de petit film culte. Mais bon, la curiosité aidant, me voilà lancé dans ce Kickboxer : Vengeance, premier volet de ce qui semble être une future trilogie. Et contre toutes attentes, eh bien ce n’était pas trop mal !

Au casting de cette refonte, du lourd martialement parlant. En guise de héros, on nous présente Alain Moussi, un cascadeur canadien dont c’est ici le premier grand rôle et qui a joué jusque-là le rôle de doublure sur pas mal de gros films. La doublure de Hugh Jackman dans X-Men Apocalypse, c’est lui. La doublure de Jay Courtney dans Suicide Squad, c’est encore lui. Très doué en ce qui concerne la tatane, on ne pourra pas en dire autant en termes de charisme. Et c’est fort préjudiciable, d’autant que ce monsieur tout le monde avec sa tête de premier de la classe n’a pas un jeu d’acteur des plus perfectionné. Certains dans l’assemblée rétorqueront que Jean Claude Van Damme non plus n’était pas un champion du jeu juste et raffiné mais ce dernier avait au moins une certaine présence à l’écran, ce qui faisait passer la pilule. Dans le rôle du frère, une tête que les passionnés de péloches HK connaissent forcement, Daren Shahlavi (la série Arrow), artiste martial de très grand talent dont c’est ici malheureusement le dernier film puisque ce dernier est décédé pendant la production (pas pendant le tournage, mais chez lui) à cause d’une trop forte prescription médicamenteuse, obligeant le tournage à être stoppé quelques temps. En face d’eux et dans le rôle du grand méchant Tong Po, l’ancien catcheur Dave Bautista, vu notamment dans Les Gardiens de la Galaxie, qui en impose immédiatement avec sa carrure impressionnante mais qui, malgré tout, reste en deçà du charisme de Michael Qissi, l’interprète du personnage dans le film original (et sa première suite). À côté d’eux, toute une tripotée de têtes venues du monde du MMA. On citera par exemple Georges St-Pierre, aperçu dans Captain America 2, ou encore Gina Carano vue dans Deadpool, Piégée, ou encore Fast & Furious 6. Et bien entendu, pour égayer un peu le film de son flegme habituel, le belge le plus connu du monde du cinéma, l’indétrônable Jean Claude Van Damme dans le rôle du vieux maître en mode cool attitude, orné de son petit chapeau et de ses lunettes de soleil.

Il faut par contre se rendre à l’évidence, le jeu d’acteur n’est pas le point fort du film. Autant JCVD s’en sort avec les honneurs en faisant ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire du JCVD, le reste du casting est la plupart du temps à coté de la plaque. Les dialogues semblent parfois juste récités, Georges St-Pierre ne sait clairement pas jouer le mec bourré, et en plus il y a un effet sonore très étrange qui nous donne parfois l’impression que les voix des acteurs ont changé. Un peu comme si certains dialogues étaient en prise son directe et d’autres redoublés en postproduction, ce qui n’arrange pour le coup pas les choses… Ce n’est d’ailleurs pas le seul problème de Kickboxer : Vengeance. Le scénario se veut toujours aussi simple et le film très prévisible même pour ceux qui n’auraient pas vu l’original. Les clichés sont tous là, et en plus on nous inflige une des histoires d’amour les plus foirées qui soit. Ajoutons que le budget, pourtant confortable pour ce genre de films, montre parfois ses limites. Le combat en pleine rue à dos d’éléphant en est l’exemple même, avec des incrustations un peu foireuses… Petit point noir au niveau des musiques et du choix du hip-hop plus que discutable sur certaines scènes. La bande originale n’est d’ailleurs pas des plus mémorables dans son ensemble contrairement au thème du film original qui pouvait rester en tête des années durant.

Néanmoins, le film se montre plutôt agréable à regarder. La réalisation de John Stockwell (Blue Crush, Bleu d’Enfer) se montre assez solide. Rien d’exceptionnel, pas d’esbroufes dans tous les sens même si on regrettera l’abus de ralenti, mais c’est carré et très propre avec de belles images des paysages exotiques de la Thaïlande. Les scènes d’entrainement sont bien fichues et agréables à suivre, et entre ces dernières et les différents combats du film, il n’y a que peu de temps morts, tout est très bien rythmé. D’ailleurs, dès les deux premières minutes, ça fighte. Bien plus violent graphiquement que l’original, avec des combattants parfois recouverts de sang, on se rapprocherait ici bien plus des combats de la saga Undisputed plutôt que de ceux du cinéma asiatique, avec un montage assez découpé qui empêche parfois de profiter pleinement des chorégraphies dans l’ensemble réussies. C’est punchy, et le combat de fin de pas moins de 20 minutes fait plaisir à voir tant certaines séries B expédient leur final en 5 minutes top chrono.
Et pour faire plaisir aux férus défenseurs du film de 1989, on retrouve dans Kickboxer : Vengeance toutes les scènes clés de l’original. Les entrainements donc, avec le cassage de noix de coco ou la désensibilisation des tibias à coups de bambous, le fameux coup de pied à contre jour, le grand écart, la baston dans le bar…. Il y a quelques différences tout de même, avec par exemple le frère qui dans la version 2016 meurt suite à son combat contre Tong Po (il reste paraplégique dans l’original), mais ils vont même jusqu’à rendre hommage à la fameuse danse de JCVD puisque Alain Moussi, lors du générique final, la remet au goût du jour.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bien rythmé
♥ Combats sympathiques
♥ JCVD en mode cool
⊗ La bande originale
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Très prévisible
Même s’il y a peu de chances qu’il devienne aussi culte que son ainé, Kickboxer : Vengeance est une série B pas désagréable à suivre. Espérons que sa suite Kickboxer : Retaliation, actuellement en tournage, reste au moins dans cette mouvance et, comme les suites de l’original, qu’elle ne l’enterre pas vers les tréfonds obscurs des DTV bas de gamme.



Titre : Kickboxer : Vengeance
Année : 2016
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Sifu Van Damme
Réalisateur : John Stockwell
Scénario : Dimitri Logothetis, Jim McGrath

Acteurs : Alain Moussi, Jean-Claude Van Damme, Georges St-Pierre, Dave Bautista, Daren Shahlavi, T.J Storm, Matthew Ziff, Sam Medina, Sue-Lynn Ansari, Gina Carano, Hawn Tran

 Kickboxer (2016) on IMDb














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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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