Kurt Sloane souhaite venger son frère Eric, paralysé à vie par le terrifiant Tong Po lors d’un combat de kickboxing. Le souci, c’est que Kurt ne sait pas se battre. Il lui faudra apprendre les rudiments de ce sport auprès du vieux sage Xian Chow.
Avis de John Roch :
Au commencement, il y a Bloodsport, le film qui a propulsé Jean-Claude Van Damme sur le devant de la scène. Premier vrai rôle après des apparitions ici (Rue Barbare et Monaco Forever) et là (figurant dans Break Streat 84, méchant de Karaté Tiger) après avoir fait démonstration de ses capacités à Menahem Golan, co-boss de la Canon. Ce dernier permet un tournage à Hong Kong sous la houlette de Newt Arnold, 66 printemps au compteur à ce moment, mais à leur retour, Golan déchante face au produit fini. Résultat, une sortie directement en vidéo et ça en est fini de Van-Damme. Ce dernier parvient à convaincre Golan de prendre le contrôle des opération en s’improvisant monteur, bien que sans expérience il a sa vision du film en tête, et rend le métrage plus dynamique qu’il ne l’était. L’effort est payant, le film cartonne en vidéo et sort en salle, il rapporte 50 millions de dollars dans le monde. Puis il y a eu le chef d’œuvre Cyborg d’Albert Pyun, fable post apocalyptique sous fond de bataille entre deux célèbres marques de guitares (l’héroïque Gibson contre le perfide Fender). Mais c’est Kickboxer qui va vraiment faire office de second coup d’accélérateur vers la gloire pour Jean Claude Van Damme, c’est même le métrage qui va lancer la vague du film de Kickoxing.
Dans Kickboxer, Van Damme est Kurt Sloane, qui assiste son frère Eric Sloane, champion du monde de kickboxing qui part en Thaïlande affronter leur star locale : Tong Pô . Et Tong Pô, il est pas du genre à déconner, le gars il te défonce un pilier en béton alors faut pas s’en manger une. Ce que fait Eric, qui sort du combat en chaise roulante car jamais plus il ne marchera. Kurt, il a la rage et veut se venger, le problème c’est que dans Kickboxer, Jean-Claude Van Damme ne sait pas se battre, il ne connaît que les bases. Il va se trouver un maître qui accepte de lui enseigner son art martial pour accomplir sa vengeance et même libérer un peuple de l’oppression. Personnage animé par la vengeance qui veut appendre les arts martiaux, maître qui va lui enseigner d’autre valeurs que l’esprit de vengeance, phase d’entraînement et combat final ou vengeance est accomplie, Kickboxer prend en fait la structure d’un film de kung-fu. Ça va même plus loin, Van Damme devient le Nok Su Kao, le guerrier blanc incarnation d’un mythe ancestral symbole de la liberté du peuple, devenant ainsi signe d’espoir. En creusant un peu, ça peut être ça Kickboxer, mais c’est aussi un paquet de personnages secondaires rapidement expédiés. Le lourd passé du nouvel ami ancien soldat, la relation maître élève, la romance avec la belle du coin, tout est bazardé en deux phrases et scènes, mais c’est surtout parce que le film est avant tout à la gloire de Jean Claude Van Damme.
Van Damme s’est entouré de Mark DiSalle et David Worth, respectivement producteur et directeur de la photographie sur Bloodsport, et supervise le tout. Résultat : jamais le torse, les jambes, le fessier et la trogne huilée de Jean-Claude Van Damme n’avaient été autant mis en valeur. La mise en scène ne loupe pas une seule occasion de mettre la star en lumière, parfois au détriment des combats qui captent l’acteur en oubliant le reste. Dommage aussi que le méchant Tong Pô ne soit pas plus présent, normal puisqu’il vole sans peine la vedette à l’acteur tant Mohamed Qissi lui insuffle un charisme et une présence mémorable, unique réplique culte de chez culte incluse. Van Damme étant à fond dans son rôle, Kickboxer comporte des scènes devenus mémorables avec le temps : l’entraînement, la fameuse danse, le combat final où il va se faire défoncer avant de reprendre tous ses moyens en enlevant ses bandes pleines de colle et de verre pilé, et même un long moment où, en proie aux doutes, Van Damme erre dans les rues de Bangkok, scène clipesque prétexte à passer une chanson FM destinée à vendre des disques. Une bande son qui ravira les amoureux des 80’s, pleine de morceaux pleins d’espoir qui donnent le pouvoir («never surrender», yeah!) et c’est pour tout ça que Kickboxer est un film qui est toujours aussi sympathique aujourd’hui. Kickboxer, ça a pris un coup dans l’aile avec le temps, les combats ne sont pas très bien réalisés mais dès qu’ il faut démontrer les capacités de sa star avec des grands écarts, des high kicks et des coups de pied sautés circulaires, le film demeure dans le haut du panier de la filmographie de Jean Claude Van Damme.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Jean Claude Van Damme ♥ Tong Pô ♥ Un film à la gloire de sa star… ♥ Des scènes mémorables ♥ La BO |
⊗ Des bastons pas très bien réalisées ⊗ Ça a vieillit ⊗ … un peu trop? |
Kickboxer, ça a pris un coup avec le temps, les combats ne sont pas très bien réalisés, mais dès qu’ il faut démontrer les capacités de sa star avec des grands écarts, des high kicks et des coups de pied sautés circulaires, le film remplit son contrat. |
Titre : Kickboxer
Année : 1989
Durée : 1h37
Origine : USA
Genre : Avec Mylee, bonne baise
Réalisateur : Mark DiSalle et David Worth
Scénario : Mark DiSalle, Jean-Claude Van Damme et Glenn A. Bruce
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Dennis Alexio, Dennis Chan, Michel Qissi, Haskell V. Anderson III, Rochelle Ashana