L’Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady.
Avis de Rick :
D’habitude, j’aime bien détailler les films point par point, doucement, avant de donner un verdict. Mais après les 14 années d’attente entre Jurassic Park 3 et Jurassic World, je vais commencer par la conclusion. Oui, Jurassic World est regardable et très divertissant, mais surtout, Jurassic World est un film plutôt moyen sur quasiment chacun de ces aspects. Bon ben voilà, c’est dit… Bon d’accord, développons un peu tout ça ! En 1993, Steven Spielberg avait lâché le choc Jurassic Park. Un film divertissant, très bien écrit, avec des scènes cultes en plus d’être une grande innovation dans l’utilisation des effets spéciaux, mélangeant animatronic et numérique. Par la même occasion, il avait lancé la mode des films de dinosaures, qui fit la joie de petits producteurs (hein Corman et sa saga Carnosaur). Les deux opus suivants n’auront pas eu le même impact, demeurant pourtant fort sympathiques, le second opus étant à mon sens un excellent nanar, tandis que le troisième se fait très court et rythmé. 2015, après des années de galères, voilà finalement un nouvel opus. Et il faut bien dire qu’au début, ça fonctionne, parfaitement.
Des années après le premier opus, le parc a finalement ouvert. Oui, avoir une catastrophe et quelques morts, ça n’arrête personne. Voilà qui nous promet du changement. Sauf qu’en fait, oui mais non. Le film nous propose pas mal de nouveaux personnages. Que des nouveaux en réalité, à l’exception du retour d’un scientifique du premier film. Malheureusement, on atteint le premier gros souci du métrage, à savoir son scénario et par extension, ses personnages. Le scénario, grosso modo, n’est qu’un remake du premier film. Unique différence, apportant d’ailleurs quelques bonnes scènes : le parc est ouvert, et plein de visiteurs. On retrouvera des clins d’œil au premier opus un peu partout, des scènes similaires et j’en passe. Pire, les personnages seront tous calqués sur ceux du premier opus. Deux enfants, la gérante du parc qui est leur tante, Chris Pratt qui gère les raptors comme le chasseur du premier opus et protège tout le monde façon Alan Grant. Les scénaristes (4 tout de même) essayent de donner un background a pas mal de personnages, mais les stéréotypes abondent. Les parents qui se séparent et envoient leurs enfants dans le parc pour voir leur tante, la gérante au départ qui ne pense qu’au business avant de se découvrir un côté humain. Les deux enfants seront d’ailleurs parfois bien énervants, avec l’ado qui pense aux femmes et le petit qui change d’humeur en quelques minutes. Néanmoins, durant toute la première heure, ça fonctionne plutôt bien. Le film n’innove pas grandement mais va à l’essentiel, nous fait découvrir le parc petit à petit, ses attractions, et n’appuie pas encore trop ses effets.
On pourra noter une mise en abyme d’ailleurs (volontaire ou non, telle est la question), avec les clients du parc (les spectateurs actuels) et les investisseurs du parc (les producteurs du film), qui livrent toujours plus gros, plus fort afin que le public ne s’ennuie pas. Mais lorsque le film démarre réellement et nous balance son nouveau dinosaure au visage, l’Indominus Rex, on descend immédiatement d’un cran. Le scénario tente d’amener de nouveaux éléments, et autant certains fonctionnent, autant beaucoup d’autres s’avèrent totalement risibles. L’idée de Chris Pratt en dresseur de raptor par exemple est franchement bonne, surtout que l’on sent comme chez certains animaux sauvages dressés dans la vraie vie un respect mais une certaine peur également entre l’animal et l’homme. Un élément bien reconstitué, bien qu’on l’affute d’un assistant avec Omar Sy, finalement inutile au récit, mais n’en faisant pas des tonnes. Mais les principales innovations n’auront lieu qu’en rapport avec l’Indomninus Rex donc. Enfin, principales… en réalité, juste une, puisque chaque retournement de situation trouvera la même chute. Au-delà de cet ajout, le film respecte à la lettre le film original, et les clins d’œil qui faisaient au départ plaisir deviennent lourds et envahissants.
La nouveauté du film donc… l’Indomnius Rex peut enlever son capteur GPS, c’est parce qu’il a de l’ADN de machin… Il peut se camoufler et devenir invisible façon Predator, c’est l’ADN de truc… On envoi des raptors sur lui, mais non, tadam, il peut leur « parler », il a aussi de l’ADN de Raptor… What Else ? Ah non, l’Indomnius Rex n’a pas d’ADN de café encore, il ne fait pas cafetière… Dommage, ça aurait fait un bon rebondissement final… La dernière demi-heure enchaîne les retournements de situations peu crédibles qui viennent bousiller un film jusque là divertissant à défaut d’être marquant. Même le pauvre T-Rex, marque de la saga, élément si bien amené et terrifiant dans le premier film, perd totalement de sa superbe, la faute à son apparition totalement risible, et à ces derniers instants qui le sont encore plus. On pourra bien dire que c’est l’époque qui veut ça, que le film se montre généreux en dinosaures, que certains sont très bien faits, mais il manque un réel impact aux images, de vrais moments marquants, et sans doute un réel point de vue, une certaine audace visuelle pour faire du métrage bien plus qu’un simple blockbuster estival. Divertissant, et puis c’est tout !
On l’a attendu longtemps, et forcément, Jurassic World déçoit. Souvent trop calqué sur le premier opus, dés qu’il s’en éloigne il plonge dans le ridicule, dommage.
Note :
Jurassic World
Année : 2015
Durée : 2h10
Origine : U.S.A.
Genre : Aventures
Réalisateur : Collin Trevorrow
Acteurs : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Nick Robinson, Vincent D’Onofrio, Ty Simpkins, Irrfan Khan et Jake Johnson