En 1980, une énorme météorite a atterri sur une île isolée et une équipe d’expédition scientifique y part en exploration. Sur place ils sont attaqués par un énorme T-Rex et toute l’équipe est anéantie. Des années plus tard, d’innombrables personnes veulent toujours percer les secrets de la météorite. Une équipe de mercenaires est engagée pour contraindre une scientifique et l’amener sur l’île à la recherche de la précieuse météorite. Mais cette scientifique n’a pas été choisie au hasard…
Avis de Cherycok :
Avec un titre pareil, difficile pour quelqu’un comme moi de résister longtemps à l’appel d’un tel film, surtout avec cette affiche racoleuse où une Lara Croft chinoise, mitraillette à la main, semble fuir tout un tas de dinosaures agressifs. Mon cœur de bisseux s’est donc vite emballé. D’autant plus que souvent, avec une durée aussi courte (1h11 au compteur), ce genre de DTV chinois ne perd pas trop de temps et va à l’essentiel, histoire de proposer aux malheureux qui tenteront l’expérience, un spectacle au moins bien rythmé. Et effectivement, à 2min3’ exactement, il y a déjà un figurant qui se fait manger par un t-rex, c’est un signe ! Bon, soyons clairs malgré tout, il faut regarder ce genre de film en sachant dans quoi on s’embarque, c’est-à-dire un produit souvent assez lowcost, mais qu’on espère fun et divertissant, ce que Jurassic Revival est… mais pas complètement…
Le pitch de départ est assez improbable dans le sens où l’histoire que nous raconte le réalisateur Zhao Cong (Revenge Girl, Tomb of the Dragon Coffin 2) est une incohérence à elle toute seule. En 1980, une météorite s’écrase sur une île, des militaires et chercheurs y vont, mais les dinosaures sont déjà présents ? soit ils évoluent à une vitesse folle, soit ils ont fait le voyage sur la météorite ! Mais qu’importe, on ne va pas s’arrêter à ce genre de détail ici. Jurassic Revival nous met immédiatement en confiance, avec une scène d’introduction orientée action réellement soignée, aussi bien dans la mise en scène, propre, nette, sans bavure, que dans des CGI qui ont vraiment de la gueule. Clairement au-dessus de tout ce que Asylum a pu produire depuis des années (pour comparer avec les équivalents ricains). Oui, ça a de la gueule pour un film fait rapidement pour le marché de la SVOD et on se dit que si le reste du film est du même acabit, on tient peut-être là une perle cachée de la jungle des productions lowcost chinoises. Malheureusement, en termes de CGI, le reste du film sera en dents de scie, avec des monstres pas toujours très réussis et une scène finale sur fonds verts absolument dégueulasse. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la première scène d’un film chinois pour le web est plus réussie que le reste du film, en termes visuels particulièrement. Un peu comme si, avec tous ces films qui sortent tous les mois sur les plateformes de SVOD type Youku ou iQiYi, il fallait accrocher le spectateur d’entrée de jeu pour ne pas qu’il zappe et se lance dans un autre film. Cette introduction est badass, fonctionne plutôt bien et on aura droit à d’autres scènes qui sortent du lot car l’action est, mine de rien, plutôt correctement emballée. L’intro donc, mais également l’attaque des vélociraptors dans les hautes herbes, mélangeant CGI et marionnettes façon Jurassic Park (mais évitant soigneusement le plan aérien histoire de ne pas trop montrer qu’ils ont pompé) s’en sortent haut la main en termes d’intensité et même de mise en scène.
Le scénario semble être à quelque chose près comme celui de tous ces films animaliers chinois : mince comme un papier à cigarette, cousu de fil blanc. Du coup, à l’exception de 2 ou 3 petits moments, l’ensemble est assez prévisible. Mais le film a l’avantage d’aller à l’essentiel, de ne pas tomber dans la propagande ou la moralisation à outrance comme certains. Les personnages sont très vite caractérisés (le rasta et son transistor, la bourrine as de la gâchette, le ténébreux qui a du cœur, le chef de l’expédition avec le combo gagnant canne / lunettes) et c’est suffisant pour ce que le film propose, un divertissement décérébré mais fun. Les autres personnages, encore plus lambda, serviront rapidement de chair à canon. Le casting fait ce qu’on lui demande mais certains acteurs sont vraiment à la ramasse, à commencer par l’héroïne qui semble perdue tout le long du film. Mais qu’importe, ça va vite, ça ne perd pas de temps, ça ne s’encombre pas de moments inutiles ou de plans d’expositions. Jurassic Revival cherche le divertissement avant tout et on sent très rapidement que le film ne se prend pas au sérieux, avec son humour parfois un peu crétin, sa musique improbable, ou ses moments what the fuck. Oui, j’avoue, j’ai pris un fou rire lorsqu’un personnage arrive en chevauchant un T-Rex puis qui se la joue « L’Homme qui murmurait à l’oreille des dinosaures ». Et puis visuellement, c’est plutôt propre. Les couleurs sont chaudes, les paysages naturels sont bien mis en valeur, les cadrages assez soignés, … jusqu’au final où Zhao Cong et son directeur photo ont craqué leur slip, nous proposant une scène moche entièrement sur fond vert qui dessert clairement le film. Heureusement, un mini making of très sympathique dans le générique de fin vient compenser cette scène finale qu’on aurait aimé aussi réussie que l’introduction pour que ce Jurassic Revival soit un vrai bon film. En l’état, il reste juste sympathique.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La scène d’intro ♥ Très bien rythmé ♥ Mise en scène propre ♥ Le mini making of dans le générique de fin |
⊗ Certains CGI ratés ⊗ Un final en deçà ⊗ Un casting très moyen |
Si vous voulez des guêpes mortelles, des lézards à deux têtes, des serpents géants et même des dinosaures divers et variées, alors Jurassic Revival est fait pour vous, pour peu que vous sachiez dans quoi vous vous embarquez, à savoir un énième DTV chinois animalier néanmoins plutôt fun. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est disponible gratuitement, sous-titré anglais, sur la chaine Youtube de la plateforme de SVOD Youku. Pour ceux qui seraient intéressés, voici le lien direct : ICI.
Titre : Jurassic Revival / 復活侏羅紀
Année : 2020
Durée : 1h11
Origine : Chine
Genre : Ca commençait fort !
Réalisateur : Zhao Cong
Scénario : Li Wei, Wang Hong
Acteurs : Huang Wan-Ting, Feng Qi-Long, Yang Qi-Yu, Shen Yun-Zhong, Chang Hai-Bo, Qiao Yao-Na, Pan Deng, Liang Jia-Jun, Chao Ren, Li Yan-Feng, Sun Pei-Qi