[Film] Johnny Mnemonic (1995)

En 2021, les virus se multiplient, les trafics en tous genres aussi. Johnny Smith vit justement de ces trafics, c’est un  « livreur » d’informations : depuis qu’il a effacé une partie de sa mémoire, Johnny Smith est en effet capable de stocker plusieurs centaines de gigas dans son crâne. Sa dernière mission ne s’annonçait pas périlleuse… pourtant Johnny Smith réalise bien vite que de sanguinaires Yakuzas s’intéressent de près à ce qu’il a dans la tête : tout autour de lui, les cadavres s’amoncèlent.

Avis de Oli :
JOHNNY MNEMONIC, disons le franchement, flirte avec le nanar. Mal réalisé, mal monté, le film est de plus doté d’un casting très curieux, et qui au final ne tient pas la route. Jugez-en par vous-même : Keanu Reeves, Dina Meyer, Ice-T, Kitano, Henry Rollins, Dolph Lundgren, un dauphin en plastique…et pourquoi pas Chantal Goya tant qu’on y est ? Casting diversifié c’est un fait. Casting efficace, c’est un fantasme. Car les acteurs ne semblent jamais croire à leurs rôles : Keanu Reeves est d’une consternante platitude, Ice-T récite son texte avec un ton monocorde qui trahit son ennui (ou son manque de talent ?), Kitano Takeshi est sous exploité (on ne le voit presque pas), Henry Rollins a connu des jours meilleurs (notamment sur scène et avec un micro !), le seul qui semble à sa place ici est encore Dolph Lundgren. Le grand blond incarne en effet un fou de Dieu, drogué et gorgé de technologie jusqu’à la gueule. Complètement décalé, son personnage semble tout droit sorti d’une mauvaise série Tv de SF. Au moins il fait rire lui, ce qui n’est pas le cas de ses petits camarades.

Un mot à présent sur le scénario, qui souffre terriblement du poids des ans. Déjà qu’il ne brille pas forcément par son intelligence, il faut également reconnaître que le film vieillit mal, très, très mal. Pour preuve les technologies mises à contribution dans le film, et qui paraissent aujourd’hui complètement dépassées : je citerai un seul exemple (il y en a trop), lorsque Keanu Reeves utilise des espèces de Power Gloves pour surfer sur le net (du genre de ceux qui existaient déjà sur la console NES de Nintendo).

Au-delà de l’indigence des acteurs et du scénario, le film de Robert Longo avait pour lui quelques atouts, hélas peu exploités. Tout d’abord l’univers abordé (Cyberpunk) se fait tellement rare sur nos écrans que l’on aurait tort de faire la fine bouche (quoi que…). Deuxièmement, quelques détails feront plaisir aux fans de Shadowrun, notamment ce fouet mono-filament, diaboliquement maîtrisé par un yakuza (je ne crois pas avoir jamais vu cette fabuleuse arme dans un autre film). Enfin, il y a Kitano. Si on le voit peu à l’écran, son personnage reste malgré tout, peut-être, le plus humain.

Blindé de défauts jusqu’à la mœlle, JOHNNY MNEMONIC a un gros avantage pour lui : il est quasiment seul dans sa catégorie (n’oublions pas non plus que MATRIX n’était pas sorti à l’époque). Bien entendu cela ne suffit pas pour motiver un achat…encore que je dois bien avouer prendre un certain plaisir coupable lorsque je revois ce mauvais film, qui tout en accumulant les bourdes ne s’arrête jamais en chemin et va à chaque fois un peu plus loin dans le consternant. Par sa bêtise, sa maladresse, JOHNNY MNEMONIC en deviendrait presque sympathique. On remercie donc bien gentiment le réalisateur, Robert Longo, pour ce long métrage bancal (un nanar ?) qui peut faire passer un bon moment, pour peu que l’on soit de très, très bonne humeur. Et puis surtout, si vous commencez le film, ne vous arrêtez pas en chemin, il vaut le détour, surtout à la fin : le dernier clin d’œil à TERMINATOR est en effet particulièrement drôle et réussi (je dis ça sérieusement là).

Au fait Robert, qu’est ce qu’il a réalisé depuis la sortie de ce film en 95 ? Et bien rien de rien.

 


Titre : Johnny Mnemonic
Année : 1995
Durée : 1h33
Origine : U.S.A
Genre : Science Fiction
Réalisateur : Robert Longo

Acteurs : Keanu Reeves, Dina Meyer, Ice-T, Kitano Takeshi, Dennis Akayama, Dolph Lundgren, Henry Rollins, Barbara Sukowa, Udo Kier, Tracy Tweed, Falconer Abraham, Don Francks


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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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