[Film] Jeevan Yudh, de Partho Ghosh (1997)


Gajraj Choudhry s’occupe d’un foyer de jeunes femmes. Cette activité respectable n’est qu’une façade pour son commerce de filles qu’il force à se prostituer. Maître Vasudev Rai vient de découvrir la supercherie. Il se fait tuer accidentellement par Dev Prakash alors qu’il s’échappait d’un guet-apens orchestré par Gajraj qui venait tout juste de le poignarder. Dev Prakash devient logiquement le suspect numéro un.


Avis de Laurent :
Avant de s’illustrer lamentablement sur Maseeha en 2002 (film aux tendances fascisantes et rafistolé n’importe comment), Parto Ghosh réalisa quelques années auparavant un authentique film d’exploitation indien très teinté années 80’. Jeevan Yudh raconte une histoire tirée par les cheveux à base de rebondissements inimaginables en dehors des studios de Bombay. Mithun Chakraborty, immortalisé par la saga disco sous ecstasy de Babbar Subhash, incarne un fugitif au brushing impeccable. Sans entrer dans les détails afin d’éviter de vous gâcher la surprise, Jeevan Yudh met en scène une quantité de personnages secondaires dont les destins sont improbablement entremêlés.

Un film qui commence par un anachronique générique reprenant la musique de Star Wars ne peut qu’attirer l’attention dès les premières secondes avant que l’action ne s’enchaîne à toute vitesse. Et là, le rythme est diablement soutenu et la longue durée du film ne souffre d’aucun temps mort. Mélange d’action et de romance sur fond de vengeance familiale, Jeevan Yudh mixe à merveille tous les ingrédients nécessaires pour réussir un film populaire indien. Bien sûr il faut tenir compte de tous les codes et les approximations de mise en scène du cinéma d’exploitation en vigueur dans les années 80 en Inde, mais le plaisir est finalement présent lorsque le générique final apparaît et on en redemande.

Les passages musicaux sont nombreux et placent nos différents protagonistes dans des situations musicales inhabituelles. Se succèdent, sans aucun complexe, des passages raffinés et surprenants (imaginez une danse complètement statique) avec des passages teintés de mauvais goût et de vulgarité naïve. On retrouve de temps à autre une alternance équilibrée entre costumes traditionnels et habits kitchs. Concernant l’action, là aussi le spectateur est gâté avec du portnawak de qualité. Mithun Chakraborty responsable de trois accidents de la route en 15 min, on a du mal à y croire même si les exigences du code de la route sont moins sévères en Inde qu’en France. Pour finir, une chasse à l’homme dans la jungle complètement bis à base d’indigènes est aussi hallucinante que décalée. On n’y croit pas une seule seconde. L’interprétation est à la hauteur de ce pur délice jubilatoire avec un Mithun Chakraborty vieillissant mais sans perdre le charisme qui a fait sa notoriété. Les bad guys ont un vrai physique de truand et les atrocités commises ne font aucunes concessions. Du cinéma total en somme.

LES PLUS LES MOINS
♥ Très bien rythmé
♥ Les passages musicaux
♥ Des scènes d’action bien nawak
⊗ Les approximations de mise en scène
⊗ Pas mal de ficelles scénaristiques

En définitive, un film qui surprend par l’audace de sa mise en scène hasardeuse et de ses situations improbables même si l’on retrouve quelques ficelles. En s’habituant au cinéma d’action des années 80’, on commence à voir venir les énormes retournements de situation qui mettent le spectateur KO. Une bonne bouffée d’oxygène aux côtés des productions clipesques et frimeuses actuelles avec un Mithun Chakraborty qui a plus que jamais la patate de ses 20 ans.



Titre : Jeevan Yudh
Année : 1997
Durée : 2h20
Origine : Inde
Genre : Action
Réalisateur : Partho Ghosh
Scénario : Ranbir Pushp, Anirudh Tiwari

Acteurs : Mithun Chakraborty, Raakthee, Jaya Pdrada, Atul Agnihotri, Mamta Kulkarni, Shakti Kapoor, Mohan Joshi, Alok Nath, Rami Reddy, Girja Shankar

Jeevan Yudh (1997) on IMDb


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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