Chase et Laine se rendent au festival de films « Horror Hound » où Laine commence à avoir des prémonitions et des visions inquiétantes liées à « The Creeper » et au passé de la ville…
Avis de Rick :
Qui aurait cru que Jeepers Creepers, lors de sa sortie, deviendrait un petit film culte et le premier opus d’une saga ? Pas moi, puisque j’avais découvert le premier opus un bon 10 voir 15 ans après sa sortie. Ah oui, les films d’horreur du début des années 2000, ce n’était pas souvent glorieux, et la meilleure des techniques pour moi était juste de faire comme s’ils n’existaient pas. Bon alors oui, depuis, l’erreur fut réparée, et le premier Jeepers Creepers, c’est très sympathique. Pas la claque annoncée, sans doute car découvert bien trop tardivement, mais très sympathique. Même sa suite, Jeepers Creepers 2, c’est bourrin, beaucoup moins bon, mais au moins, c’est distrayant. Le drame, c’est après, avec un Jeepers Creepers 3 catastrophique, qui a fait dire à tout le monde que le changement d’équipe pour un possible quatrième opus, ce n’était pas une mauvaise idée. Voilà, maintenant si l’on pouvait voyager dans le temps et repartir au moment la découverte du troisième opus et se mettre une grosse baffe dans nos gueules, je le ferais. Car Jeepers Creepers Reborn, tout nouvel opus de la saga, vient nous prouver une chose, c’est que l’on peut toujours faire pire. Le troisième était pourri avec son tueur devenu un peu ridicule et ses CGI discutables ? Rassurez-vous, les CGI et fonds verts de 2022 réussissent à faire pire, un comble. Jeepers Creepers Reborn, c’est le bas fond du slasher, voir pire, encore plus profond. C’était difficile à imaginer, mais pourtant, si si, il est possible de faire aussi mauvais, même lorsque l’on a un studio derrière, un budget, une licence plus ou moins culte, ou du moins appréciée. Car Jeepers Creepers Reborn, c’est un peu l’encyclopédie de ce qu’il ne faut pas faire (et parfois plus faire) lorsque l’on fait un film d’horreur typé slasher en 2022.
Car il y a des éléments, on peut les pardonner. Que les personnages soient un peu concons par exemple, on le pardonne souvent dans le genre, car si tout le monde était intelligent, et bien il n’y aurait aucun meurtre, et donc pas de film. On ne demande donc pas des personnages profonds comme dans un drame social. Mais au moins un minimum de logique. Car quand on nous propose de suivre un couple, Chase et Laine, et que l’un adore l’horreur, traine sa copine à un festival, et s’extasie devant le moindre petit élément comme un ado découvrant Rocco Siffredi, et que l’autre déteste l’horreur, passe la soirée à faire la gueule, n’a pas envie d’être là, ça pose souci quand on nous dit que le couple s’aime, qu’un bébé est en route et que monsieur compte faire sa demande en mariage. Les opposés s’attirent ? Oui mais il y a des limites aux opposés bordel pour que l’on puisse y croire. Un peu comme si j’épousais quelqu’un qui déteste le cinéma et ne regarde que des dramas Coréens, je m’ouvrirais les veines ! Donc les personnages sont à chier, et ça tombe bien, les acteurs aussi, manquant de naturel, de conviction, ne sachant parfois pas quoi faire à l’écran. Consternant. Mais ce n’est pas le pire. Ah, notons en scène d’ouverture (totalement inutile) la présence de Dee Wallace. Non, le pire du pire, c’est en fait, et bien, tout le reste. Les meurtres souvent hors champ et soft déjà, malhonnête quand on sait ce qu’attend le public. Pas de sang ou si peu, pas d’ambiance poisseuse, rien. Le Creepers en lui-même n’impressionne même pas, parfois il est là, mais il ne semble pas savoir pourquoi lui-même en réalité. L’histoire, bon, et bien, rappelez-vous le dernier film qui a eu la bonne idée de se la jouer « ouais, on fait un jeu sur les lieux d’une légende blabla », c’était Halloween Resurrection, voilà voyez le niveau.
La mise en scène ? Boh, il suffit de voir le nom du réalisateur pour comprendre que le projet était condamné dès le départ. Timo Vuorensola de son petit nom, c’est le réalisateur de Iron Sky et sa suite, le genre de films qui fait parler de lui pour son concept mais qui n’a rien à proposer en réalité. Voilà voilà, il est temps de parler du pire du pire, de mon plus grand trauma devant ce film, à savoir le numérique. Qu’un gros film utilise des fonds verts et du numérique, c’est normal. Pas toujours bien, mais dans la logique (bonne ou pas), on le comprend. Qu’un petit film comme Jeepers Creepers Reborn utilise du numérique pour un oui ou pour un non pour un rendu aussi pathétiquement mauvais, ça passe moins. Un cimetière inquiétant de nuit ? Fond vert mal détouré et voilà le tour est joué pour un résultat tout à fait « naturel ». Du faux sang qui coule du plafond ? CGI. Vu que le film n’est pas si sanglant que ça, on en vient à se demander pourquoi. Qu’un film tourné en deux semaines et utilisant déjà des litres et des litres de faux sang utilise un peu de CGI, même moche, on pourrait le comprendre (les délais, le budget, les locations de lieux, tout ça). Mais là, il y a si peu de sang dans le film qu’on en vient juste à penser que l’équipe s’en foutait. Ah, il y aussi des corbeaux numériques, dont un tout blanc et gros, et moche.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’envie de revoir le premier | ⊗ Le monstre raté ⊗ Affreusement soft ⊗ Très mal écrit ⊗ Personnages et acteurs souvent à la ramasse ⊗ Ces CGI des enfers |
Jeepers Creepers Reborn… existe, oui, c’est cela ! |
Titre : Jeepers Creepers Reborn
Année : 2022
Durée : 1h40
Origine : Etats Unis
Genre : Slasher
Réalisation : Timo Vuorensola
Scénario : Jake Seal et Sean-Michel Argo
Avec : Sydney Craven, Imran Adams, Pete Brooke, Ocean Navarro, Matt Barkley, Alexander Halsall, Jodie McMullen et Jarreau Benjamin
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