Dans un asile psychiatrique, un jeune homme tombe amoureux d’une fille qui, persuadée d’être un cyborg, refuse de se nourrir.
Avis de Sanjuro :
Au rayon des trips poseurs et autistes Je suis un cyborg est sans conteste le truc le plus irritant vu ces derniers mois. A ce titre, la première partie du film est un cauchemar pour le spectateur tant elle donne l’impression de ne rien raconter, en fait ce n’est pas une impression… Des acteurs font les neu-neus devant la caméra et Park les filme en pilotage automatique, point barre. On n’a même pas droit à la virtuosité formelle et aux fulgurances graphiques de ses précédents métrages… Ça m’aurait au moins permis de faire passer le temps, d’avoir autre chose à regarder que les aiguilles de ma montre.
En plus d’être archi redondante et répétitive, cette première moitié de film est dénuée de l’humour (enfin il y’en a peut-être mais ce n’est jamais drôle), de l’attachement aux personnages ou de l’imagination qu’on aurait pu attendre d’un tel sujet. Résultat: Le métrage se regarde d’un œil lointain et, comme vous l’avez compris, difficile de ne pas piquer un roupillon devant ce sommet de pose brassant du vide en tentant vainement de se la jouer « différent » à tout prix. Passée la première heure (car le bousin dure pas loin de heures !), Je suis un cyborg gagne un peu d’intérêt et cherche enfin à raconter quelque chose. Disons qu’un semblant de ligne narrative pointe enfin le bout de son nez, par contre pour un quelconque fond faudra repasser ! Pas de surprises, le film reste hyper convenu dans sa fausse originalité, mais c’est toujours mieux que l’inter(minable) première partie.
Disons que les nombreuses séquences à effets spéciaux permettent au spectateur de ne pas trop s’assoupir, c’est toujours ça de pris. Certes, l’onirisme fleure bon la « panzer division » poétique (de toute façon le film dans son intégralité paraît « forcé » et manque de naturel) mais 1 ou 2 idées font mouche (pas de quoi sauter au plafond cependant, loin de là !) et les images de synthèse, volontairement irréalistes, s’avèrent très agréables à regarder…Mais, punaise (quoique le terme coccinelle serait plus approprié…Ceux qui ont eu le courage de s’aventurer dans les salles obscures comprendront !), quand la seule et unique véritable qualité qu’on trouve à un film c’est « Ouais, ils sont biens foutus les SFX » y’a vraiment du souci à se faire ! Pour achever le tout, Park Chan-Wook termine sa romance « acidulée et fraiche » (ça sent vachement le renfermé pour un film soit disant « frais »…) par une non-fin qui tombe comme une moumoute sur la soupe. Impossible de ne pas sortir un « Et alors ? » dès l’arrivée du générique de fin tant le foutage de gueule final souligne au marqueur la vacuité de cet attrape gogo racoleur, et dénué du moindre fond, se complaisant dans un pseudo décalage pour « cinéphiles branchés » en manque de curiosités « absurdes et décalées ».
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques idées font mouche ♥ Quelques SFX corrects |
⊗ La première partie irritante ⊗ Au final, très convenu ⊗ La fin abrupte ⊗ Un fond inexistant |
L’auteur des excellents JSA, Mr Vengeance et Oldboy est tombé bien bas (Le passablement embrouillé Lady vengeance m’avait moyennement convaincu mais ce n’est rien comparé à l’énorme déception infligée par ce I’m a cyborg, but that’s ok). On se console comme on peut : Son prochain film ne pourra être que plus réussi. |
Titre : Je suis un Cyborg / I’m a Cyborg, But That’s OK / 싸이보그지만 괜찮아
Année : 2006
Durée : 1h45
Origine : Corée du Sud
Genre : Comédie romantique
Réalisateur : Park Chan-Wook
Scénario : Jung Seo-Kyoung, Park Chan-Wook
Acteurs : Lim Soo-Jung, Rain, Oh Dal-Su, Park Jun-Myun, Choi Hee-Jin, Kim Byung-Ok, Lee Yong-Nyeo, Yoo Ho-Jeong, Park Byeong-Eun, Kim Do-Yeon