Nicky Parsons découvre de sombres secrets ayant un rapport avec le passé de Jason Bourne. Elle retrouve alors l’ancien agent, mais la CIA est déjà sur ses traces et le nouveau responsable lance un atout après eux.
Avis de Rick :
De tous les gros films de l’été 2016, il y en a bien un que j’attendais. Car oui, Independence Day 2, je ne l’attendais pas (même si je l’ai vu depuis), sachant pertinemment ce que le film allait me proposer, c’est-à-dire un scénario vide, du patriotisme (Roland Emmerich hein) et des CGI dans la gueule à chaque instant. Par contre, Jason Bourne, nouvel opus de la saga annonçant à la fois le retour dans la saga de Matt Damon dans le rôle principal et de Paul Greengrass à la mise en scène, ça avait immédiatement plus de gueule. Deux noms indissociables de la saga, nous ayant offert tout simplement les deux meilleurs opus, à savoir les deux et trois. Car le premier, signé Doug Liman, et bien personnellement je ne l’aime pas trop, et nous ne parlerons même pas du quatrième opus qui n’a plus grand-chose à voir et nous présente de nouveaux personnages. Jason Bourne donc, c’était l’occasion de retrouver le personnage, l’acteur, mais également Julia Stiles, présente depuis le premier film, la mise en scène caméra portée mais maîtrisée de Paul Greengrass qui n’a jamais fait un faux pas (Bloody Sunday, Vol 93, les Jason Bourne, Captain Philips), retrouver les thèmes de John Powell, retrouver Extreme Ways de Moby durant le générique de fin, et prendre un max d’action dans la face. La bande annonce nous vend en plus Vincent Cassell et Tommy Lee Jones. Rien ne peut mal tourner. Et finalement, Jason Bourne est sans doute l’opus de trop. Pas mauvais, divertissant, bourré d’action, mais inutile. L’argument pour nous livrer un nouvel opus ? Révéler quelques éléments manquants du passé de Jason Bourne, avec des révélations sur son père (joué par Gregg Henry, acteur récurent de la filmographie de Brian De Palma). C’est tout ? Basiquement, oui.
Un peu léger, mais pourquoi pas, les scénarios de la saga, bien que simples, ont toujours été efficaces. Et cette fois-ci, Greengrass lui-même s’occupe du scénario. Et c’est sans doute d’ailleurs l’erreur, car le scénario est bourré de petites incohérences. On sent au final que le réalisateur a écrit le scénario pour aller dans le sens de sa mise en scène, pour amener ce qu’il avait envie de filmer plutôt que pour nous raconter quelque chose, et c’est dommage au final. Par moment, on pourra avoir un petit sourire, comme lorsque l’on verra Nicky (Julia Stiles donc) au début de l’aventure se rendre dans un super repaire de pirates… dont l’équipement nous ramène 20 ans en arrière au début de l’informatique. Greengrass, je sais que tu es âgé, mais l’informatique a évoluée depuis ! Puis l’instant d’après, un autre sourire, puisque la CIA repère Nicky en quelques secondes, et celle-ci ne fait pas attention. Oui, cette ex agent qui sait tout de leur manière de travailler se fait avoir comme une bleue… On aura le même cas plus tard lorsque Jason Bourne passe à l’aéroport avec un passeport, et … compte sur la promesse d’un autre personnage pour lui permettre de passer les contrôles non détecté. Oui, cet ancien agent calculateur qui ne laisse aucune chance au hasard fait l’opposé de ce qu’il a toujours fait ! Je veux bien qu’il vieillisse mais tout de même, quand le reste du métrage nous le montre toujours affuté, toujours doué au combat, toujours le meilleur dans tous les domaines, moi ça me choque un peu. Donc oui, le scénario de Jason Bourne est loin d’être parfait, est incohérent avec le reste de la saga, et ne raconte finalement pas grand-chose de nouveau. Jason Bourne est juste une traque de plus.
On change quelques personnages et le tour est joué. Donc oui, on aura Vincent Cassel en atout de la CIA (un tueur entrainé donc) et Tommy Lee Jones en grand chef. D’ailleurs, jamais Tommy n’aura eu l’air autant fatigué devant la caméra. Jason Bourne est donc une traque, et sur ce point, on en a pour notre argent. Ça explose de partout, ça fusille, ça se bastonne sévère, ça se poursuit en moto, en voitures, on détruit le décors à la moindre occasion. Et là, on est content, Greengrass maîtrise ce qu’il fait, comme toujours, et reste l’un des seuls réalisateurs parvenant à bien gérer la shaky cam. Car pour trembler, ça tremble. Dommage que certaines scènes, à cause du scénario encore, ont un arrière goût de déjà vu. La course poursuite en moto, dans sa logique et son aboutissement, n’est qu’une reprise de la scène d’ouverture du second film. La scène finale elle, n’est qu’une poursuite suivie d’un affrontement, comme dans tout opus de Jason Bourne au final. Un manque de surprise flagrant qui vient s’ajouter aux incohérences et facilités du scénario. Oui, dans le fond, ce Jason Bourne n’est pas très glorieux. Dans la forme, il est plus maîtrisé déjà, et surtout généreux, et jamais ennuyeux. C’est déjà pas mal. Un film se contentant de nous livrer ce que l’on attendait de lui, sans rien ajouter à la formule. Inutile donc, plaisant sur le moment, et puis oublié.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Retrouver Matt Damon et Julia Stiles ♥ La mise en scène de Greengrass ♥ Des scènes d’action efficaces ♥ Rythmé |
⊗ Une histoire qui en fait n’ajoute rien ⊗ Des incohérences monstres ⊗ Un film inutile |
Jason Bourne est exactement ce que l’on pouvait attendre de lui. Un nouvel opus pas forcément utile, bourré de défauts, mais généreux en action et efficace sur toute la ligne. |
Année : 2016
Durée : 2h03
Origine : U.S.A.
Genre : Action
Réalisation : Paul Greengrass
Scénario : Paul Greengrass et Christopher Rouse
Avec : Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles et Riz Ahmed
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