Dans le Hong Kong d’après-guerre, le légendaire grand maître de Wing Chun Ip Man met une fois de plus son talent au service de la justice. Mais alors qu’il tente de mettre un terme à des défis entre écoles de kung-fu rivales, son combat le propulse dans le monde dangereux des triades. Pour défendre sa vie et l’honneur de son école, il n’a d’autres choix que de se battre avec l’aide de ses nouveaux disciples…
Avis de Jonathan-HK :
Herman Yau avait déjà signé le très bon Ip Man : Legend is Born, qui traitait de la jeunesse de Ip Man. Agréable surprise, le film revenait aux origines du maître et s’il n’évitait pas certains clichés, comme les trahisons, romances et apprentissages en règles, ce « 3e volet » après les 2 films avec Donnie Yen et réalisé par Wilson Yip, étoffait le mythe d’une belle manière.
C’est donc avec plaisir que ce 4e film nous raconte la dernière étape de la vie du grand maitre, avec Anthony Wong qui succède à Donnie Yen et Dennis To. Un choix surprenant, non pas que les capacités de jeu d’Anthony soient à remettre en cause mais n’étant pas un artiste martial, on pouvait s’interroger sur le résultat à l’écran. Et lorsqu’on apprit en plus qu’Eric Tsang ferait partie du casting et aurait des scènes de combats, la curiosité était à son comble.
Et force est de constater que c’est, à mes yeux, le meilleur film sur Ip Man sortit à ce jour!
Même si l’histoire reste conventionnelle et que l’on n’évite pas certains clichés, le film est captivant. On assiste à l’arrivée du maître, l’ouverture d’une terrasse qui servira de salle d’entrainements, les élèves volontaires mais qui enchainent quelques combats, portés par l’impulsivité, la rudesse de la vie à Hong Kong dans les années 1950. Etc… Le déroulement du récit est sans surprise mais pas un instant je ne me suis ennuyé.
Anthony wong est formidable, tout le film est porté sur ses épaules, il incarne Ip Man tout en retenu et en sagesse, beaucoup d’émotions passent dans son regard. Il est également très crédible dans les scènes de combats (savamment dosées, ni trop ni pas assez) qui sont brillamment chorégraphiés.
D’ailleurs son face à face avec Eric Tsang (crédible lui aussi) est court mais fort bien mis en scène. Il y a aussi un mini combat Eric Tsang vs Ken Lo, improbable mais plaisant.
Il ne faut bien sûr pas s’attendre à des empoignades dignes du final de Drunken Master 2 mais c’est vraiment fluide, bien mis en scène (pas de multiples plans en saccade).
Le film est très bien réalisé, la photo est super propre, la reconstitution du Hong Kong des années 50/60 est bien faite, il y a des travellings de bonne facture et même un petit plan séquence au tout début ; on sent l’ambition de réaliser un film qui marquera et c’est le cas pour ma part.
Un autre bon point du film, c’est la relation entre Ip Man et « son dernier amour » incarné par Rose Chan (la chanteuse de cabaret). Une relation très touchante, tout en petites attentions et en tendresse, qui sera mal acceptée par les élèves du sifu. D’ailleurs leurs dernières scènes en commun m’ont presque mis la larme à l’œil.
Le film est empreint d’une certaine nostalgie qui transpire par moment (dans les séquences d’enseignements, ou lorsque Ip est seul à l’image), sublimé par une magnifique B.O. Celle d’une époque qui s’achève, pour entrer dans une nouvelle ère fait de modernité.
Et les dernières images du film sont poignantes : des images du vrai Ip Man, s’entrainant sur l’homme de bois, furtivement…
Bien plus qu’un film de Kung Fu ou un Biopic, IP Man Final Fight est un vibrant hommage au cinéma de genre, voir même au cinéma tout court, rempli d’émotion, de tendresse et de nostalgie, offrant à un immense acteur l’une de ses plus belles compositions.
Note :
Titre : Ip Man : Le Combat Final / Ip Man : The Final Fight
Année : 2013
Durée : 1h35
Origine : Hong Kong
Genre : Biopic / Arts Martiaux
Réalisateur : Herman Yau
Acteurs : Anthony Wong, Jordan Chan, Ken Lo, Rose Chan, Eric Tsang, Dennis To, Gilian Chung, Anita Yuen, Hung Yan Yan, Jiang Lu Xia
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