Dernier officier opérationnel sur une base de défense antimissile isolée, elle livre le combat de sa vie contre des terroristes qui pointent 16 ogives nucléaires volées sur les États-Unis.
Avis de Rick :
Hey, vous vous souvenez de cette horde de DTV d’action qui ont envahis les secondes parties de soirées sur M6 ainsi que les vidéoclubs à l’époque ? Notamment à partir du milieu des années 90, jusqu’au milieu des années 2000 ? Mais si, elles mettaient souvent en scène des acteurs rescapés des années 80 à la carrière descendante, comme Jean-Claude Van Damne, Dolf Lundgren, Chuck Norris, Charles Bronson et j’en passe. Et bien après The Gray Man (enfin, techniquement, avant) qui voulait se la jouer action des années 90 mais avec le conséquent budget de 200 millions de dollars, nous voici avec Interceptor, qui lui respecte à la lettre le parfait petit cahier de charge de ces produits aujourd’hui éteints. Un méchant très méchant, un lieu presque unique, une héroïne plus forte que tout le monde qui est le seul rempart entre de méchants terroristes et le sort de l’Amérique, à grands coups de coups de poings dans la gueule et de headshots. Le tout sans oublier les punchlines, les personnages qui ont du répondant, ni le personnage peu doué que doit se coltiner le personnage principal tout le long, les différents sous-fifres juste là pour y passer et même le sous-méchant casse-couille qui périra des mains du grand méchant… Est-ce que ça marche ? Tout dépend si vous êtes clients de ce genre de métrages aux prétentions artistiques absentes, qui veulent tout miser sur l’action alors qu’on ne va pas se mentir, on a bien mieux ailleurs, dont le look visuel semble totalement cheap, dans le genre, trois pièces créées en studio. De là à dire que Netflix tente d’inonder son catalogue avec des films juste là pour faire office de fast food à voir avant de dormir, il n’y a qu’un petit pas que je franchis une nouvelle fois.
Autant un petit spectacle décérébré, pas prise de tête, mais qui fait le boulot malgré son manque de budget et/ou de talent, je ne dis pas non, il faut savoir juger les films pour ce qu’ils sont. Mais que Netflix, qui se voulait la terre offrant aux réalisateurs une liberté totale, s’engouffre en sautant les deux pieds devant dans cette méthodologie, c’est tout de suite plus dommage. Pourquoi financer et produire des produits aussi génériques ? Enfin, au moins, cela nous permettra de voir Elsa Pataky botter des culs dans le premier rôle, elle qui est de toute façon surtout connue du grand public pour son rôle récurent dans la saga Fast and Furious, de l’épisode 5 à 8 (il me semble). Mais qui, pour moi, restera toujours cette jeune et jolie créature pouvant arracher avec ses dents des pénis chez Brian Yuzna. La bonne époque comme on dit. En bref, notre petite dame, militaire, se retrouve affectée à une base en plein océan, seul lieu permettant d’arrêter de possibles attaques nucléaires contre les Etats Unis. Forcément, dés le jour de son arrivée, voilà qu’une attaque a lieu, un groupe terroriste voulant mettre la base hors d’état afin de pouvoir lancer 16 missiles sur les plus grandes villes Américaines. Donc on a les méchants très méchants qui se trouvent des excuses pour faire ce qu’ils font, à savoir « oui mais non on est des vrais patriotes le pays va mal y a trop d’étrangers lol », alors qu’en réalité, il y a toujours la seule et unique bonne raison derrière tout ça, l’argent. Face à eux, Elsa Pataky, presque seule contre tous, mais vu l’inutilité des autres personnages, non on pourra le dire, seule contre tous, qui a du répondant, connait le point faible de ses ennemis, sait se battre, sait se servir de flingues, et se relèvera toujours pour son pays, même après un coup de couteau ou une balle dans l’épaule, car c’est ça, la vraie patriote.
Rien de bien surprenant, ni rien de franchement motivant. Comme je le disais en introduction, on a vraiment l’impression de voir un petit DTV fauché des années 90, avec principalement une pièce pendant 80% du film, à savoir le centre de contrôle de la base, et seulement une poignée d’acteurs, la plupart des seconds rôles périssant rapidement, et le film se retrouvant être un banal film d’action doublée d’une partie de cache-cache entre trois ou quatre acteurs. On économise comme on peut ma bonne dame. Est-ce mauvais ? Alors pas totalement, car un peu comme à l’époque, le film a été tourné à l’économie, et donc ménage ses effets. Quasiment pas de numérique, de vrais décors même si très peu nombreux, des acteurs qui font ce qui peuvent avec ce qu’on leur donne, c’est-à-dire certes pas grand-chose, mais pour ce genre de métrage, ça suffit amplement. Elsa Pataky, à défaut d’avoir fait de grands choix de carrière, semble s’investir dans ses rôles, notamment physiquement, pour les scènes musclées. En parlant de scènes musclées, le scénario est à l’image de l’action. Non pas que l’on attendait Interceptor pour son scénario, mais que sa narration étant très classique, rien ne viendra surprendra. Les situations s’enchaînent, et comme tout va vite, le danger n’est que ponctuel, et très rapidement contrecarré, avant le prochain danger, ou le prochain ennemi. Au moins, tout ça ne dure qu’un poil plus de 90 minutes, le minimum syndical donc, et a donc la gentillesse de ne pas prendre trop de notre temps. Par contre, aussi moyen et basique soit le spectacle, il faudrait dire au compositeur que sa partition pour le final, elle est quand même à chier ! Tout comme les scènes de Chris Hemsworth, mari d’Elsa Pataky, et accessoirement producteur du film à la « gloire » de sa femme.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Elsa Pataky investie, c’est indéniable ♥ Ça a l’odeur des 90s ♥ En débranchant le cerveau, ça se regarde |
⊗ Un spectacle basique et primaire ⊗ Les personnages, clichés sur patte ⊗ L’héroïne indestructible ⊗ La musique, souvent insupportable ⊗ On a vu tellement mieux ailleurs |
Interceptor, c’est un retour à ces héros se dressant seul entre des terroristes et la destruction de l’Amérique, le tout en se prenant grave au sérieux et avec une petite odeur des années 90. Mais du coup, en plus de ne pas surprendre et d’être affreusement générique, ça en récupère aussi tous les défauts. |
Titre : Interceptor
Année : 2022
Durée : 1h38
Origine : Etats Unis
Genre : Action
Réalisation : Matthew Reilly
Scénario : Matthew Reilly et Stuart Beattie
Avec : Elsa Pataky, Luke Bracey, Aaron Glenane, Mayen Mehta, Rhys Muldoon, Belinda Jombwe, Marcus Johnson et Colin Friels
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