Katie veut devenir modèle, et cherche à se faire un book de photos. Trouvant une annonce pour des photos gratuites, elle se rend sur les lieux avant de faire demi-tour face aux différents photographes. Suivie jusque chez elle, elle se fait kidnapper et violer…
Avis de Rick :
I Spit on Your Grave était un remake plutôt sérieux et dans l’ère du temps. Plus gore, versant limite dans la violence à la Saw dans sa dernière partie avec des pièges sadiques, parfois complaisant, mais non dénué de qualités. Une suite n’était pas utile, et pourtant, le réalisateur Steven R. Monroe s’y colle. Lui qui n’avait livré dans sa carrière qu’un seul bon film, le premier opus, préférant la plupart du temps tourner des navets sans nom pour la chaine de télé Syfy (Ogre, Mongolian Death Worm…) retourne donc aux ambiances froides et malsaines pour I Spit on Your Grave 2, qui n’est pas une suite, mais plutôt une prolongation des mêmes thèmes que le premier film. Oh miracle, il fait ici preuve du même sérieux que le premier opus donc, parvenant ainsi, malgré des défauts encore une fois et un film totalement gratuit, à livrer son second bon film.
I Spit on Your Grave 2 ne fait pas dans l’originalité, reprenant la même structure que le premier film, et donc, que l’original. Une jolie jeune femme, violentée, violée, puis une vengeance. C’est tout ? Ben oui… Avec un tel procédé aussi choquant, Steven R. Monroe peut aller à fond dans son sujet, ne pas s’éparpiller, et livrer un produit carré en misant tout sur son ambiance et son propos, et donc, ses scènes chocs. Pari réussi ! Le produit final est dans la droite lignée du premier opus. Et ira même bien plus loin, tout en ne livrant finalement aucune vraie nouveauté. Katie est une jolie jeune femme. Elle n’est pas connue, rêve de devenir modèle. Cette « suite » se déroule cette fois-ci en milieu urbain, à New York (puis dans un pays d’Europe de l’Est, car ça coûte moins cher de tourner là-bas…), et nous présente un personnage à l’opposé du premier film. Là où son personnage fuyait le milieu urbain pour se ressourcer et écrire à la campagne, ici, Katie fuit vers la ville pour espérer y rencontrer le succès.
Dans les deux cas, elles vont y perdre des plumes. Car oui, bingo, du viol, il y en aura, de la violence et du gore, également. Le réalisateur va même aller beaucoup plus loin que son premier épisode, et beaucoup plus rapidement. Une fois son personnage principal posé, joué par la mignonne et jeune anglaise Jemma Dallender, Steven R. Monroe peut alors lui faire subir les pires sévices imaginables, en respectant le cahier de charge, et même en le dépassant allégrement. Le premier vous paraissait insupportable dans sa violence gratuite ? Le second opus va bien plus loin, étirant les scènes de sévices, sexuels ou non, sur la longueur. Le calvaire de Katie sera donc bien plus long que celui de Jennifer dans le premier film. Les grands méchants ? Tout aussi stéréotypes que dans le premier, ils remplissent leur contrat d’hommes détestables cons comme la lune et pervers au possible. Après la bande de bouseux de la campagne dont un attardé, on se retrouve avec des immigrés d’Europe de l’Est qui se veulent photographes pour mater des filles, et avec un… attardé dans la bande. Rien de neuf oui. La longue première partie, basée sur les sévices infligés à Katie, va encore plus loin donc, arrive plus rapidement, et Jemma Dallender donne de sa personne. Subissant tout et n’importe quoi, elle en prend pour son grade, et l’actrice se montre incroyablement convaincante et investie dans son rôle, tout comme l’était Sarah Butler dans le premier film, voir plus. Si bien que cette partie en devient rapidement désagréable à regarder, nerveusement parlant. Viols, tortures, la jeune femme est souvent nue, de manière frontale, se fait uriner dessus, électrocuter, crie, hurle, pleure, se débat. Un travail tout à fait convaincant et éprouvant.
Le réalisme est de mise, et le film dérange, une nouvelle fois. C’est là que débarque la seconde partie, celle de la vengeance, et que le réalisateur nous refait le coup, en partie, du premier opus, en versant simplement dans une violence façon Saw, avec de multiples pièges. La violence est crue, cruelle, et fait plaisir à voir après tout ce que la jeune femme à endurée, mais le même sentiment de vengeance un peu trop préparée est là, avec ce sentiment de vouloir une nouvelle fois en mettre pleine la vue, avec une surenchère certaine. L’ensemble ira une nouvelle fois loin donc, mais fonctionne, lorsque l’on s’intéresse un minimum au métrage, délivrant finalement la marchandise attendue par un film s’appelant I Spit on Your Grave 2. Rien ne nous sera épargné, entre diverses tortures qui frappent souvent là où ça fait mal. Steven R. Monroe maîtrise son film, visuellement, lui donnant un ton froid comme le premier métrage, et fait preuve de sérieux qu’on ne lui connaît que dans cette saga, ce qui étonne encore plus, aidé par le travail relativement sérieux des deux scénaristes (bien que feignants) et du compositeur (le même que le premier film), livrant à la fois un score d’ambiance et un score entrainant. En tant que film carré se voulant choc, I Spit on Your Grave 2 est une réussite, qui n’ajoute rien à l’original, mais va plus loin et est fait avec sérieux.
Une suite qui n’ajoute absolument rien, mais toujours réalisée avec sérieux. L’actrice porte le film sur ses épaules, les images dérangent et c’était le but.
Titre : I Spit on Your Grave 2
Année : 2013
Durée : 1h46
Origine : U.S.A
Genre : Rape and Revenge
Réalisateur : Steven R. Monroe
Acteurs : Jemma Dallender, Yavor Bahavov, Joe Absolom, Aleksandar Aleksiev, Mary Stockley et Valentine Pelka
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