Michael Logan est un mélange complexe d’alcoolique occasionnel et d’officier de police corrompu. Mais l’univers sinistre dans lequel il évolue est en pleine mutation. L’arrivée en masse de gangsters sans pitié venus d’Albanie menace de bouleverser le paysage criminel londonien. Jusqu’ici son instinct lui avait toujours donné une longueur d’avance, mais son comportement de plus en plus autodestructeur et la brutalité des nouveaux chefs de gangs vont le plonger dans une spirale de peurs et de doutes.
Avis de Rick :
Hyena aura remporté le prix du jury au festival du film policier de Beaune, et aura été encensé de toute part, et vanté comme étant le futur du genre par Nicolas Winding Refn. De quoi me mettre en confiance envers ce petit polar anglais débarquant de nul part. Il faut toujours se méfier de ce genre de phrases, surtout qu’on ne compte plus les déceptions avec des films encensés par Quentin Tarantino. Verdict finalement, Hyena est un bon film. Mais je l’espère, pas le futur du genre. Puisque tout a déjà été vu ailleurs, souvent en plus intéressant. Mais on comprend rapidement que Refn aime Hyena, puisque le film peut se voir comme une relecture de son Pusher, dans ses thèmes, mais aussi dans sa forme. Hyena est donc, oui, un Pusher en Angleterre. On y retrouve tous les tics et procédés usés du genre, avec le flic ripoux qui finalement va se chercher une rédemption, d’autres flics pourris, les affaires internes qui fouinent, des coups bas, des gangs étrangers très violents et ici adeptes de la machette. On retrouvera même le personnage féminin qu’il faudra sauver. Rien de nouveau sous le soleil. Pourtant à certains instants, Hyena interpelle par sa mise en scène, pas nouvelle non plus, parfois tape à l’œil, mais ambiancée.
Comme dans sa scène d’ouverture, uniquement rythmée par la musique, ne contenant pas de bruitages, et toute éclairée de néons bleus, avec ralentis esthétiques de la partie. De quoi faire saliver le fan de polar, et le fan du cinéma de Refn. C’est lorsque le réalisateur doit poser son histoire et non plus faire des effets de styles que Hyena se montre moins convaincant et beaucoup trop classique. C’est simple, on peut presque tout deviner à l’avance, et Hyena ne se fait surprenant que lors de ses rares excès de violence, non pas parce qu’on ne les voit pas venir, mais parce que leur mise en image surprend en les amenant sur le devant de la scène de manière brute. Car Hyena porte bien son titre, de par la description du milieu anglais (pas neuf certes) et son côté urbain où tout le monde se fait des coups bas pour survivre dans un milieu de charognards.
Peter Ferdinando livre une excellente prestation dans le rôle de Michael Logan, ce flic alcoolique et corrompu, toujours à la recherche du bon plan, mais qui va petit à petit se retrouver dans une spirale de violence avec des gangs sur le dos, un trafic dont il aimerait bien profiter de quelques bénéfices et les services internes qui le collent de près. Sa prestation permet de rendre le personnage attachant, tandis que les autres personnages peuplant le métrage sont plus anecdotiques, ne servant finalement qu’à amener divers soucis à Michael, et donc par extension à faire avancer l’intrigue. On pourra dire la même chose de son dénouement, stylisé et rappelant encore une fois Pusher de Nicolas Winding Refn, mais qui semble en décalage avec le reste et nous laisse donc sur notre faim. Prévisible, trop classique, que reste-t-il donc de ce Hyena ? Un thriller divertissant, avec une belle mise en scène et un acteur investi, ce qui ne suffit pas pour convaincre totalement.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une mise en scène appliquée ♥ Peter Ferdinando excellent dans son rôle ♥ Un film stylisé avec une violence sèche |
⊗ Un scénario ultra prévisible ⊗ Rien de neuf |
Hyena n’est pas la claque annoncée. Il ne raconte rien de nouveau, et si le tout est très correctement emballé, tout est trop classique et couru d’avance. |
Titre : Hyena
Année : 2014
Durée : 1h32
Origine : Angleterre
Genre : Policier
Réalisateur : Gerard Johnson
Scénario : Gerard Johnson
Acteurs : Peter Ferdinando, Stephen Graham, Neil Maskell, Elisa Lasowki, MyAnna Buring et Richard Dormer