Quatre jeunes sont coincés aux abords d’un champ de maïs, leur voiture ayant subi un sévère accident suite à une attaque de corbeaux. Parti chercher l’un d’entre eux porté disparu depuis le crash, le groupe va subir l’attaque de redoutables épouvantails, énervés pour d’obscures raisons et transformant leurs victimes en nouveaux disciples. Coincés dans une vieille maison perdue dans les champs et sous le joug d’une terrible malédiction, les protagonistes vont voir leur amitié mise à rude épreuve…
Avis de Cherycok :
Après Scarecrows (1988) et ses épouvantails ; après Downrange (2017) et son groupe de jeunes qui tombent en panne de voiture et qui se fait décimer, j’ai semble-t-il eu envie de rester dans ces thématiques. J’ai donc trouvé une bobine qui mixe les deux avec Husk (2011), premier film de Brett Simmons, réalisateur d’Animal (2014) déjà chroniqué en ces lieux. Brett Simmons, c’est un jeune réalisateur dont l’amour pour le cinéma de genre transpire dans chacun de ses films. Les budgets qui lui sont alloués ne sont jamais bien conséquents mais c’est toujours réalisé avec le plus grand des sérieux. J’avais évoqué sur ma critique de Scarecrows que ce dernier avait petit à petit acquis un statut de petit film culte auprès des amateurs de films d’horreur. Brett Simmons semble faire partie de ces gens-là puisque Husk en est un remake remis au goût du jour. Et il réussit plutôt bien son pari. Scarecrows était une petite série B efficace et sans prétention. Husk est une petite série B efficace et sans prétention.
Brett Simmons semble réellement apprécier l’original puisqu’il l’avait déjà remaké quelques années auparavant avec un court métrage de 27 minutes, également appelé Husk. Mais ce n’était pas suffisant pour lui, il voulait faire un long métrage et c’est After Dark Films qui lui procure cette occasion. Le tournage dure 18 jours, en août 2009, mais Husk ne sort que début 2011, directement en DTV.
En général, qui dit film d’horreur dit pluie de clichés. Husk nous annonce la couleur d’entrée de jeu histoire de nous mettre bien dans l’ambiance : les téléphones portables n’ont pas de réseau. Voilà, le problème des secours est réglé. Le groupe de jeunes gens est également composé des stéréotypes classiques : le beau gosse, le sportif, la bombasse, le geek à lunettes, … Bref, ils trouvent une boite aux lettres au milieu d’un champ, puis une vieille voiture abandonnée, un éventail inquiétant crucifié, une maison abandonnée au milieu des champs, un épouvantail plus sur sa croix parce qu’il s’agit en fait d’un cadavre, puis ils retrouvent leur pote égaré dans la maison sauf qu’il n’est plus du tout lui-même, qu’il a des clous plantés à chaque doigts, qu’il a les yeux blancs, qu’il est en train de coudre un masque d’épouvantail et que d’un coup, il tombe raide mort et que la lumière de la pièce s’éteint. Et ça y est, les morts commencent.
Donc oui, Husk est un remake de Scarecrows mais il arrive malgré tout à être suffisamment différent pour avoir sa propre identité. Il va essayer de garder cette ambiance très mystérieuse qui faisait le charme de l’original. Pourquoi ces épouvantails tuent… Pourquoi ils ont ces pouvoirs étranges qui leur permettent d’animer des corps… Que s’est-il passé ici pour que cette malédiction hante ces lieux, … Brett Simmons va jouer sur un peu tous les tableaux pour essayer d’instaurer de la peur chez le spectateur. Il soigne son atmosphère, toujours étouffante et inquiétante dans un champ de maïs de nuit. L’ambiance donc, très mystérieuse. Il s’essaie même aux jumpscares qu’il essaie de disséminer ci et là. Des jumpscares que n’importe quel habitué aux bobines horrifiques verra venir même si deux d’entre-eux arrivent à nous surprendre en étant très difficiles à prévoir.
Dommage que le réalisateur n’ait pas pu s’empêcher de tout expliquer via des flashbacks perçus par un personnage semblant soudainement devenu mentaliste sans raison apparente, là où l’original laissait le soin au spectateur de faire ce travail d’imagination lui-même. Mais le fil marche car il apporte des idées très intéressantes comme par exemple tout le « rituel » de la machine à coudre (Phrase volontairement floue afin de ne pas trop spoiler).
Revenons un instant sur les clichés dont je parle un peu plus haut. Ils sont ici très nombreux et il est clair que, entre les habituels personnages qui se séparent pour semble-t-il mourir plus vite, ceux qui sont un peu trop curieux des choses « étranges » et qui veulent les voir ou les toucher, et ceux qui essaient d’imposer aux autres des décisions suicidaires car ils sont un peu borné du bulbe, il y a de quoi se crisper d’énervement sur son canapé. Mais on sait aussi que toutes ces décisions débiles qu’ils prennent sont souvent nécessaires pour le bon déroulement d’un film d’horreur alors on se concentre sur ce qu’il y a autour.
Malgré un côté un poil répétitif, heureusement compensé par la courte durée du film, 1h20 générique compris, Brett Simmons arrive à insuffler une certaine énergie à son film. Le rythme est rapide, ponctué par les attaques nombreuses et plutôt énervées des épouvantails. Les âmes sensibles peuvent se rassurer, hormis une ou deux scènes (les clous dans les doigts par exemple), Husk n’est pas très gore et préfère vraiment miser sur sa très bonne ambiance. La mise en scène carrée de Brett Simmons y est pour beaucoup. La photographie est soignée, les scènes de nuit toujours lisibles et le montage très efficace. Par exemple, si l’attaque de la voiture au milieu des champs est si impressionnante, c’est grâce au gros effort de montage. Le film pêche de temps en temps un peu par son casting. On a l’impression que les acteurs se débattent parfois avec leur jeu, même s’ils arrivent malgré tout à rester crédibles.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’ambiance inquiétante ♥ La mise en scène ♥ De belles idées |
⊗ Les réactions connes ⊗ Prévisible |
Bien que prévisible et possédant tous les clichés habituels du cinéma horrifique actuel (et passé), Husk est une petite série B efficace, divertissante, et qui arrive à remaker Scarecrows (1988) tout en imposant ses propres idées. |
Titre : Husk
Année : 2011
Durée : 1h23
Origine : U.S.A
Genre : Promenons-nous dans les champs
Réalisateur : Brett Simmons
Scénario : Brett Simmons
Acteurs : Devon Gaye, Wes Chatham, C.J. Thomason, Tammin Sursok, Ben Easter, Josh Skipworth, Nick Toussaint, Michael Cornelison, Aaron Harpold, Candice Rose