Après un terrible accident de voiture, qui a coûté la vie à son mari et laissé sa fille paralysée, Kelly s’installe, loin de tout, dans le vieux manoir familial. Une décision qui déplait à son demi-frère, bien décidé à vendre la demeure. Le manoir semble hanté, et Kelly découvre qu’il a été construit sur une source indienne sacrée. Bientôt les forces du mal se déchaînent…
Avis de Cherycok :
Comme il faut bien clôturer les sagas qu’on commence, me voici en train de vous parler de House IV (ou House 4 selon les régions du monde), DTV sorti en 1992, seule réalisation de Lewis Abernathy, sans doute plus connu pour avoir joué le rôle du barbu Lewis Bodine dans le Titanic de Cameron. Toujours produit par Sean S. Cunningham (la saga Vendredi 13), House IV a pour réputation d’être le moins bon opus de la saga et de loin. Mais ce n’est pas ça qui allait m’arrêter car j’étais malgré tout curieux puisque j’avais aimé les trois premiers films (bien que le 3 ne fasse pas réellement partie de la saga). S’il y a une chose qu’on peut confirmer immédiatement, c’est que, effectivement, c’est le moins bon film des quatre. Mais on pourra rajouter que ce n’est même pas un bon film tout court tant rien ne va dans House IV.
Dès les premières secondes, le scénario nous fait comprendre que le personnage de Roger du premier film est de retour, à nouveau interprété par William Katt. Sommes-nous dans une suite du tout premier House ? Oui, mais non. Non car ici, Roger est marié à Kelly et a une fille, là où dans le premier il était marié (mais en plein divorce) à Sandy et avait un jeune garçon. Alors soit le film oublie de mentionner ce passé et, en fait, Roger a refait sa vie et se fout de son fils, soit les évènements du premier film n’ont pas réellement eu lieu et nous sommes dans un univers parallèle ? C’est quand même très étrange et, d’entrée de jeu, n’aide pas à nous plonger dans l’histoire qui va nous être racontée. Qu’importe, au bout d’à peine 5 minutes, Roger meurt et c’était bien la peine de le faire revenir… Au fur et à mesure que le film avance, on se rend compte de l’inexistence de la mise en scène, avec parfois une caméra qui n’arrive même pas à être stable lors de certains plans fixes. C’est souvent foireux, à la limite de l’amateurisme avec un montage qui n’arrange rien, sans aucune tentative d’essayer d’injecter quelque chose d’original. C’est vu et revu (ça pompe sur la saga Freddy, sur Psychose, sur Poltergeist, …) et on notera un mépris total pour la création d’une quelconque atmosphère. De plus, House IV abandonne l’aspect comique du premier film (et du second) alors que c’est ce qui en faisait le charme ainsi qu’une partie de l’intérêt. Il y a bien quelques situations qui tentent tant bien que mal d’être un peu comiques, mais ça tombe à plat et l’ensemble se montre beaucoup trop sérieux. House IV ressemble un peu trop à un film d’horreur dramatique plutôt qu’à un simple film d’horreur. On passe beaucoup trop de temps sur le personnage de Kelly qui essaie de faire le deuil de son mari et sur la thématique de la vie après la mort d’un être cher, que sur ce qui faisait le sel de la saga jusque-là. Bien trop long à démarrer, le film est au final mou dans son ensemble, très mou même, en partie parce qu’il est bien trop bavard pour au final pas grand-chose.
Alors oui, il y a bien une scène absolument improbable qui nous sort de notre torpeur, sans doute la meilleure du film, avec Mr Pizza, et une deuxième avec un nain en fauteuil roulant qui manque de s’étouffer dans son vomi et qui semble sortir d’une production Charles Band des années 90 façon The Creeps 3D. Oui, il y a bien un boob furtif pour le cahier des charges. Oui, les maquillages et autres effets pratiques sont plutôt cools (bien qu’ils soient malheureusement trop furtifs, comme si le réalisateur avait peur de les montrer), mais il y a tellement d’incohérences dans tous les sens que le film en devient très irritant. Dans une scène, notre héroïne dit qu’elle a plein d’argent, mais dans la suivante, elle n’a pas les moyens de payer un plombier ? Comment fait la fillette en fauteuil roulant pour descendre et monter les escaliers d’une scène à l’autre ? Pourquoi le personnage un peu louche de Verna vient dans cette maison ? Comment la mère de famille n’entend pas sa fille hurler et les cambrioleurs tout casser alors qu’une petite canalisation qui couine et elle s’inquiète immédiatement ? Pourquoi les mafieux veulent absolument déverser leurs déchets toxiques dans cette maison, et surtout pas ailleurs ? Pourquoi la fillette remarche lors du final ? Parce que fraise ! Le film s’en bat les steaks de la cohérence. Et la maison dans tout ça ? A aucun moment son potentiel n’est utilisé. La maison en elle-même est vieille, lugubre, défraichie, mais elle ne devient jamais un personnage à part entière et central comme dans les deux premiers films. Ce n’est pas la bande son très classique et répétitive qui va aider le film à gagner quelques points et, au final, ce House IV ne mérite pas qu’on perde 1h35 de son temps.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Melissa Clayton et Scott Burkholder ♥ Les quelques effets pratiques |
⊗ Le reste du casting ⊗ La mise en scène ⊗ Mal rythmé ⊗ Farci d’incohérences |
Volet clairement le moins bon de la saga, presque suite du premier film, House IV est un ratage sur toute la ligne à peine sauvé du néant par deux scènes improbables. Le résultat est un spectacle mou du genou sans grand intérêt. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Lors de la scène de la pizza, c’est le visage de Kane Hodder (le Jason de la saga Vendredi 13) qu’on aperçoit.
• Les décors intérieurs de la maison sont les mêmes que ceux du film Le Sous-Sol de la Peur (1991).
Titre : House IV / House 4
Année : 1992
Durée : 1h35
Origine : U.S.A
Genre : La dégringolade
Réalisateur : Lewis Abernathy
Scénario : Geof Miller, Deirdre Higgins, Jim Wynorski
Acteurs : Terri Treas, Melissa Clayton, William Katt, Scott Burkholder, Denny Dillon, Dabbs Greer, Ned Romero, Ned Bellamy, John Santucci, Mark Gash