Auteur de romans d’horreur et vétéran de la Guerre du Vietnam, Roger Cobb s’installe dans une vieille demeure léguée par sa tante. Mais il est très vite poursuivi par une armée de fantômes dirigée par Ben, un ancien du Vietnam abandonné par Roger.
Avis de Cherycok :
Si vous nous suivez depuis quelques temps, vous savez qu’on aime bien les sagas sur DarkSideReviews, avec pour mot d’ordre que si on en commence une, on essaie de les finir. Ma récente chronique de Torrente 3 venant compléter celles des opus 1, 2, 4 et 5 déjà présents sur le site, il me fallait donc en trouver une nouvelle. Mon dévolu s’est porté sur House, petit classique du cinéma d’horreur, premier volet d’une saga de 4 films. 3 millions de budget pour 22.1M$ rapportés au box-office, Prix de la critique lors du Festival du Film Fantastique d’Avoriaz en 1986. Mais surtout un film que j’avais vu tout gosse et qui m’avait plutôt marqué puisque plus de 30 ans après, ses créatures me restaient bien en tête. Il était donc venu le temps non pas des cathédrales mais de se rafraichir la mémoire et de passer un bon moment sur un film qui peut être une très bonne porte d’entrée au cinéma d’horreur pour les jeunes ados avant de rentrer dans le dur du sujet avec les classiques du genre (Zombie, Vendredi 13, Freddy, L’Exorciste, Halloween, …).
House est produit par Sean S. Cunningham et réalisé par Steve Miner, le premier a réalisé Vendredi 13, le deuxième Vendredi 13 chapitre 2 et 3. Kane Hodder, qui est connu pour avoir interprété Jason Voorhees, est coordinateur des cascades sur House. Harry Manfredini, compositeur de la saga Vendredi 13, est également compositeur ici. Steve Susskind et Ronn Carroll, qui ont joué dans les premiers Vendredi 13, sont également là ici. Oui, c’est une grande famille le cinéma d’horreur des années 80 ! D’abord prévu pour être un segment d’une anthologie horrifique qui ne se fera au final pas, House est finalement devenu un film à part entière. Il se démarque de ses comparses par la grosse dose d’humour présente dans le film, un changement bienvenu là où les autres ne juraient en général que par des meurtres tous plus horribles les uns que les autres. Dans House, l’ambiance est à la fois légère, avec des personnages secondaires un peu à côté de la plaque, des scènes de pure comédie, et pesante avec en toile de fond la disparition d’un enfant, le traumatisme mental de la guerre du Vietnam, cette bande annonce inquiétante. Le film va jouer avec la frontière entre le rire et la peur, bien que, ce qui ressort malgré tout du début à la fin, c’est une ambiance joviale. Même quand les personnages du film ont peur, le spectateur a plutôt tendance à rire car tout est fait pour que ce soit le cas. Certaines situations sont surréalistes et le film parvient à être imprévisible avec des idées originales. C’est inventif, original, drôle, et au final assez sous-estimé dans le domaine de l’horreur des années 80. Alors que certains films de cette époque sont devenus aujourd’hui un peu ringards, House s’en sort encore avec les honneurs 37 ans après sa sortie, bien que les flashbacks au Vietnam fassent un peu cheap.
Avec ses monstres qui sortent des placards à minuit et ses portes qui mènent parfois à des dimensions différentes, la maison du film (celle du titre donc) est un personnage à part entière, très bien pensé et dont le réalisateur fait une très bonne utilisation. Le personnage principal du film ne répond pas aux clichés habituels du genre et William Katt (Carrie, The Man From Earth) se donne à fond pour l’interpréter, réalisant même certaines de ses cascades sans doublure. George Wendt (Forever Young, la série Cheers) est lui aussi très savoureux en voisin un peu beaucoup envahissant. Les monstres sont également très charismatiques et les techniciens ont fait un très bon travail, aussi bien sur la créature du placard (animée par 15 personnes), très convaincante avec son design difforme, ou le soldat zombie qui a sacrément de la gueule. Certains monstres sont volontairement grotesques (la petite amie / sorcière) car c’est l’aspect comédie qui est privilégié, ce qui explique sans doute l’absence quasi-totale de gore alors que le cinéma d’horreur de l’époque allait quand même de plus en plus dans la surenchère sanguinolente. Mais malgré l’aspect léger et humoristique de l’ensemble du film, House parle beaucoup du traumatisme de la guerre du Vietnam (le monstre du placard en est une incarnation), des ravages de la guerre sur la psyché humaine. Cette maison soigne, en quelques sortes, les traumatismes à sa façon et en bottant le cul de ces démons, le personnage principal lutte contre ses propres démons.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’ambiance joviale ♥ Les monstres ♥ L’humour ♥ Le casting ♥ La bande originale |
⊗ Manque de méchanceté ⊗ Certaines scènes font un peu remplissage |
House est une comédie horrifique loufoque pas assez reconnue. Certes, le résultat est au final un peu trop gentillet, mais on passe un très bon moment. Une solide série B qui se doit d’être (re)découverte et une saga qui commence sous les meilleurs auspices. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Sean S. Cunningham se souvient d’avoir visité Hong Kong à l’époque de la sortie du film dans cette ville, mais il avait été déconcerté par une affiche qu’il avait vue, car elle comportait une abondance de caractères pour le titre. Il s’est demandé pourquoi il en fallait autant pour dire simplement « Maison », mais il a découvert que le titre avait été changé en « N’entrez pas dans la maison hantée après minuit ».
• Ce film a été considéré comme un film de « transition » par le réalisateur Steve Miner, qui était jusqu’alors surtout connu pour ses films d’horreur. Tout en restant dans le domaine de l’horreur, son genre de prédilection, ce film lui a donné l’occasion de se lancer dans la comédie, ce qui l’a aidé à se lancer avec succès dans d’autres genres pour des projets futurs.
• Le panneau « À vendre » au début du film porte le nom de « Craven Realty », peut-être en clin d’œil à Wes Craven, le légendaire réalisateur de films d’horreur. La tante Elizabeth, jouée par Susan French dans le film, est appelée Mme Hooper. Un clin d’œil possible à l’icône de l’horreur Tobe Hooper.
Titre : House
Année : 1985
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Maison en T
Réalisateur : Steve Miner
Scénario : Fred Dekker, Ethan Wiley
Acteurs : William Katt, Kay Lenz, George Wendt, Richard Moll, Mary Stavin, Michael Ensign, Erik Silver, Mark Silver, Susan French, Alan Autry, Steven Williams