Grant est l’un des citoyens les plus fortunés de la paisible bourgade de Wheelsy, mais l’argent ne parvient pas à compenser l’indifférence totale de sa jeune et belle épouse, Starla, qu’il aime d’un amour sans retour. Au cours d’une virée dans les bois, Grant et sa consolatrice d’un soir, Brenda, découvrent une masse gélatineuse, à proximité d’un cratère d’origine extraterrestre. Soudain, un puissant tentacule jaillit, inoculant à Grant un germe mortel. Starla constate bientôt chez son mari les symptômes d’une insidieuse et troublante métamorphose, dont la petite ville fera très vite les frais.
Avis de Rick :
Après avoir débuté chez Troma comme scénariste (Tromeo & Juliet) et réalisateur (des épisodes de séries made in Troma), James Gunn tente sa chance à Hollywood, d’abord comme scénariste en signant Scooby-Doo 1 et 2 (et oui) et L’Armée des Morts. En 2006, il a enfin la possibilité de passer à la mise en scène, et se lance donc dans un hommage aux films de monstres et d’invasion extra-terrestres typiques des années 80. Il en profite également pour retrouver un peu l’esprit politiquement incorrect des productions Troma. Effets gluants et dégueulasses, humour, personnages stupides, parfait, et c’est avec 15 millions en poche qu’il lance Slither, renommé en France Horribilis (allez comprendre). Et dès les premiers instants, oui, on a clairement l’impression de se retrouver devant un film de genre des années 80, avec ce ton décontracté, cette petite ville paisible, ce Maire odieux qui ne pense qu’à son image (et donc aux votes), la période de la chasse, et bien entendu, une comète qui s’écrase sur Terre, contenant un organisme alien qui va contaminer la ville. Et du coup, dés les premiers instants, on a le sourire au visage. Le métrage nous rappelle pleins de films cultes des années 70 et 80 (le petit parasite contrôlant les humains, cela rappelle Frissons de David Cronenberg), et James Gunn s’en amuse, et le mieux, c’est qu’il nous amuse en même temps.
Car soyons clair, si la première partie est finalement relativement lente, elle n’est aucunement désagréable, elle est même fun. Il faut dire, James Gunn a tout comprit, entre les hommages, les parodies, les petits clins d’œil (Lloyd Kaufman faisant même un caméo, Toxic Avenger diffusé à la télévision), le casting qui se fait plaisir (Gregg Henry en maire qui en fait des tonnes, du génie). Et puis surtout, il y a Grant Grant. Oui, son prénom est le même que son nom de famille. Car Grant Grant, il va en prendre plein le gueule, se faisant infecter dés le début du film, il devient le chef de l’envahisseur, et quand je dis qu’il va en prendre plein la gueule, je ne plaisante pas, puisqu’il plus le film va avancer, plus il va prendre une forme tentaculaire (ouais comme un hentai), baveuse et bien dégueulasse. Le pauvre ! James Gunn aurait d’ailleurs avoué que par certains aspects, il s’est inspiré du manga Uzumaki de Ito Junji, et quand on voit les transformations de Grant, on comprend immédiatement. Mais Slither ne s’arrête pas là, car si sa première partie très plaisante commence doucement, mais fait bien rire, la seconde partie passe la seconde vitesse et délivre la marchandise attendue, et enchaîne les moments WTF ainsi que les hommages.
Une scène de baignoire rappelant fortement Les Griffes de la Nuit, des sangsues façon Frissons de Cronenberg donc ou La Nuit des Sangsues (film de Fred Dekker de 1986), des contaminés qui se transforment presque en zombies, un méchant alien contrôlant tous les autres et rappelant tous ces films d’invasion des années 70, du gore, du gore, du baveux, de l’humour, de la bonne humeur. Oui, c’est un festival, et le spectateur aimant ce genre de produit, il a le sourire gravé sur sa gueule. James Gunn rend hommage à tout ce qu’il aime, et le fait à la fois avec nostalgie et respect, comme le prouve le ton du film, les blagues potaches, le gore qui tâche, et le sérieux de l’emballage. Car on est bien loin d’un petit produit DTV torché avec les pieds. La mise en scène est fluide et dynamique, l’ambiance créée par la direction artistique et les effets spéciaux a de la gueule, si bien qu’on lui pardonne très aisément ces quelques défauts. Car Slither en a oui. Outre sa première partie agréable mais un peu lente, on pourra noter l’utilisation de quelques CGI bien en dessous de la qualité des vrais effets de maquillage, pour quelques tentacules par exemple. Mais là, il est vrai qu’on passe outre ces défauts pour juste savourer le produit terminé. Produit qui n’a pas trouvé son public, puisque le film fut un échec au box office, forçant James Gunn a attendre 4 ans avant de tourner un nouveau long métrage. Dommage !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’humour fonctionne ♥ Un film plaisant de bout en bout ♥ Beaucoup d’hommages ♥ Fun et parfois bien gore ♥ Retrouver l’esprit des années 80 |
⊗ Une première partie peut-être un peu trop lente ⊗ Quelques CGI foireux |
Horribilis (Slither), ben ça fait un bien fou. Retrouver l’ambiance des années 80 en 2006, avec son mélange d’humour crétin, de dialogues bien trouvés, de gore et d’autres effets baveux et dégueu, je valide, surtout quand techniquement ça tient la route ! |
Année : 2006
Durée : 1h35
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisation : James Gunn
Scénario : James Gunn
Avec : Nathan Fillion, Elizabeth Banks, Gregg Henry, Michael Rooker, Tania Saulnier et Brenda James
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