Un clochard débarque dans la ville de Hopetown, dirigée par Drake, un dangereux criminel et ses deux gosses psychopathes, Ivan et Slick. Si le rêve du clochard est d’acheter une tondeuse à gazon pour démarrer une activité de paysagiste, il va rapidement se heurter au chaos qui règne dans la ville, acheter un shotgun et défendre une prostituée, Abby. La guerre va faire rage et il va délivrer la justice, une cartouche à la fois.
Avis de Rick :
Même si je ne suis pas un grand fan de Robert Rodriguez ni de Quentin Tarantino, il faudra avouer que leur projet Grindhouse aura amené un gros regain d’intérêt pour les bobines d’exploitations des années 70 et 80, et donc l’arrivée de tout à un tas de métrages hommages à ces années qui me sont chères. Hobo with a Shotgun aura commencé en réalité en 2007 par une fausse bande annonce. Puis le budget (ridicule ceci dit) sera arrivé, et voilà, Hobo With a Shotgun, production Canadienne, débarque, en France directement en DVD et Blu-Ray, mais débarque malgré tout. Encore mieux, Rutger Hauer a le rôle principal, et revient en forme, et après toute une série de navets, ça fait plaisir ! Hobo With a Shotgun est donc un film simple, un hommage gore et saignant dans une ambiance années 80, musicalement, visuellement, à tous les niveaux. Des CGI ? Pourquoi ? Pas la peine.
Jason Eisener, qui produira par la suite Turbo Kid, autre hommage kitch aux années 80, réalise le film et on sent directement tout l’amour qu’il porte aux métrages auxquels il rend hommage. Et avec ses 1h26 au compteur, Hobo With a Shotgun fait fort car passé un générique nous mettant dans le bain, ça commence, cash, pour ne jamais s’arrêter. Et Hobo With a Shotgun va loin, très loin même parfois. Dès l’arrivée de notre Rutger Hauer dans la ville où se déroule l’action, il découvre un lieu loin d’être recommandable. Oui, ici, un grand méchant nommé Drake et ses deux enfants psychopathes font la loi, décapitent des gens dans la rue avant que des bimbos dansent sous des giclées de sang XXL, des pédophiles déguisés en père noël kidnappent des enfants à la sortie des écoles, des gens dans la rue donnent 10 dollars à ceux qui acceptent de se faire tabasser devant une caméra, les prostituées sont partout dans la rue, tout comme la drogue, la violence.
En quelques instants, on est donc dans le bain. Décapitations, tripes à l’air, giclées de sang, bras cassés avec fractures ouvertes, puis encore un peu plus de sang, tout de même. Voilà donc le plat de résistance proposé par Hobo With a Shotgun. Pour l’emballage, Jason Eisener puise dans les films auxquels il veut rendre hommage. Pas de CGI donc, des éclairages colorés ultra vifs, des méchants ultra méchants, vulgaires, sans morale, une bande son très synthé rappelant bien les années 80 (et un super morceau de Power Glove pour une des meilleures scènes du film). Oui, Hobo with a Shotgun remplit le cahier de charge bien comme il faut, ne recule devant rien, et bordel, ça fait du bien. Les flics sont ripoux, les méchants écrivent au couteau dans la chair de notre pauvre clochard, des braqueurs menacent un nouveau né avec un revolver (hommage à Toxic Avenger sans doute), des auto tamponneuses servent à éclater des têtes, un bus entier d’enfants est brûlé au lance-flamme. Le métrage fait plaisir, et Rutger Hauer trouve là son meilleur rôle depuis bien longtemps (oui, The Hitcher et Blade Runner, ça ne date pas d’hier). Et alors que le métrage n’aurait pu être qu’un simple délire assumé, deux éléments débarquent dans le film pour en faire quelque chose d’encore mieux.
Deux éléments totalement contradictoires d’ailleurs. Dans cette folie ambiante et poisseuse (et colorée), Jason Eisener rajoute dans la dernière partie de son métrage deux nouveaux personnages totalement kitchs, portant des armures intégrales, nommés The Plague. Et les voir prendre d’assaut un hôpital sur une musique bien années 80, utilisant des sabres et des armes plutôt originales, ça fait du bien, encore plus. Pareil quand on découvrira leur antre, et la liste de leurs victimes, affichées sur un mur. Le second élément sera le personnage féminin du film, la prostituée Abby, jouée par Molly Dunsworth, jeune Canadienne qui a là son premier grand rôle. Et elle apporte un vrai vent de fraicheur dans le film, et même une part d’humanité qui s’alliera malgré elle avec notre Hobo. Personnage survivant dans ce milieu hostile, dont les hommes, autant les truands que les flics, se servent pour se faire du bien, elle apporte au métrage une touche de douceur bienvenue, et un peu de profondeur même, donnant un côté fort sympathique à sa relation avec le Hobo, jusqu’à ce qu’elle devienne une femme forte et n’hésite pas, dans un gros hommage à Evil Dead 2 et Braindead, à partir à la guerre avec un fusil à pompe et une tondeuse à gazon ! Alors oui, Hobo With a Shotgun, c’est du sang, encore du sang, beaucoup de sang, de l’électro, des couleurs criardes, un peu de vulgarité, beaucoup de fun, encore du sang (on aura même une batte de baseball avec des lames de rasoir dessus), et grosse surprise, quelques personnages réussis et plus tendres.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Du fun à tous les niveaux ♥ Un vrai hommage aux années 80 ♥ L’ambiance visuelle et sonore ♥ La relation entre le Hobo et Abby ♥ Bien gore |
⊗ Si on adhère pas à l’hommage… |
Hobo With a Shotgun est un hommage réussit aux années 80 et à tout un pan de cinéma gore et provocateur. Fun du début à la fin, extrêmement sanglant, parfois immoral, mais doté d’une petite touche plus douce, excellente pioche. |
Année : 2011
Durée : 1h26
Origine : Canada
Genre : Vigilante gore
Réalisation : Jason Eisener
Scénario : John Davies
Avec : Rutger Hauer, Molly Dunsworth, Brian Downey, Gregory Smith, Nick Bateman, Jeremy Akerman et Robb Wells
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