Vic Luca est un truand qui va bientôt passer en jugement au tribunal. Mais un flic ripoux qu’il compte parmi ses indicateurs lui fournit la liste des témoins. Un à un, Vic les abat. Mais pour le dernier, il se trompe d’adresse et pénètre dans le foyer de Jack Collins. Lorsque ce dernier rentre à la maison, c’est pour trouver son meilleur ami assassiné, sa femme inconsciente et son enfant kidnappé…
Avis de John Roch :
La filmographie de William Lustig, on en fait vite le tour. Du puissant Maniac à la purge Uncle Sam, sa carrière se résume à Vigilante et la saga Maniac Cop. Enfin, presque. Si l’on omet ses deux premiers films (deux pornos starring Jamie Gillis) et The Specialist dont il a quitté le navire en plein milieu de tournage (chose également valable pour Maniac Cop 3), il reste deux métrages jamais évoqués et complètement oubliés : Psycho Killer et ce Hit List qui nous intéresse ici. Tourné dans la foulée de Maniac Cop pour 1,5 millions de Dollars, Hit List n’est pas ce qu’a réalisé de mieux William Lustig, mais n’en demeure pas moins une bobine non pas sans défauts mais avec son lot de qualités qui en font, à défaut d’être un indispensable, une série B d’action tout à fait recommandable. Aux premiers abords, Hit List semble être semble être un métrage du même genre que Vigilante, à savoir un film de… vigilante. Cependant, le scénario part un peu dans tout les sens (dans le bon sens du terme) tout en étant classique, ce qui ne l’empêche pas d’être plutôt bien fichu et d’étoffer une histoire qui tient du déjà vu.
Le point de départ de Hit List, c’est le procès d’un ponte de la mafia qui jusqu’ici s’en tire bien puisque les témoins censés le faire tomber se font assassiner les uns après les autres. Tous sauf un, une petite frappe accompagnée de son fils séquestré par un flic obsédé à l’idée de voir le mafioso finir derrière les barreaux. Ce dernier ayant le bras long, il sait où les flics planquent le témoin et engage son meilleur tueur à gage pour faire taire celui qui représente le dernier espoir que justice soit rendue, mais rien ne va se passer comme prévu. Car faute à pas de chance (mais vraiment), il se trouve que le tueur à gage se plante de maison, fait un carnage au mauvais endroit et surtout, pensant que sa cible est partie faire un tour, kidnappe le mauvais gamin. Forcement son père est un rien vénère et part à la recherche de son rejeton en laissant quelques cadavres de mafieux sur son chemin, mais William Lustig ne se contente pas de suivre un schéma pourtant déjà tracé d’avance et développe un peu plus son récit qui se scinde en deux parties : le père vénère qui part chercher son fils, et le procès du mafieux dont les cartes sont rabattues suite au kidnapping. C’est blindé de facilités et le scénario, mine de rien assez dense, manque parfois d’équilibre dans ce qu’il raconte, mais il y a un petit soin dans l’écriture des personnages interprétés par un casting de gueules typique de l’époque, les amateurs apprécieront les prestations plus ou moins mesurées de Rip Torn, Leo Rossi et Charles Napier, dominé par un Lance Henriksen complètement possédé.
Vendeur de chaussures charmeur de ménagères le jour, tueur à gage frappé et sans morale la nuit, Lance Henriksen livre une prestation hallucinante et demeure la principale attraction de Hit List. Tout le contraire du héros, principal et véritable défaut d’un métrage qui a heureusement les reins assez solide pour s’en passer ce qu’il faut pour faire illusion. Parce que le héros de Hit List, c’est de l’erreur de casting comme on en fait plus en la personne de Jan-Michael Vincent. Fidèle à lui-même, l’acteur en fait le minimum et montre qu’il est plus concerné par le minibar de sa chambre et le chèque à encaisser que le reste. Redoublé en post production car incapable d’aligner correctement trois mots, filmé le plus souvent à part du casting par un réalisateur qui espère que la production réagisse, ce qu‘elle ne fera pas, Jan-Michael Vincent n’est pas crédible un instant et gâche le métrage de sa seule présence, que ce soit pendant les scènes d’exposition ou d’autres qui lui demandent de bouger un peu plus. Parce que c’est aussi un film d’action Hit List, dans la norme de ce que la série B US proposait à cette époque. Ainsi les empoignades, fusillades et poursuites sont soignées et ont de la gueule, en particulier un final aussi crétin que jouissif, aux cascades de dingos, qui mérite à lui seul la vision de ce Hit List qui, si l’on omet son héros, tient assez bien la route et devrait contenter les amateurs de B movies d’action de l’époque.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une histoire agréable à suivre ♥ De l’action ♥ Le final ♥ Le casting ♥ Lance Henriksen ♥ Ça va à l’essentiel |
⊗ Jan-Michael Vincent |
Acteur, et par extension personnage, principal mis à part, Hit List est un DTV d’action typique de son époque assez soigné et agréable à suivre qui contentera les amateurs. |
Titre : Hit List
Année : 1989
Durée : 1h26
Origine : USA
Genre : Quand un poivrot joue au héros
Réalisateur : William Lustig
Scénario : Aubrey K. Rattan, John F. Goff et Peter Brosnan
Acteurs : Jan-Michael Vincent, Lance Henriksen, Rip Torn, Leo Rossi, Charles Napier, Harold Sylvester, Jere Burns, Harriet Hall