[Film] Haute Voltige, Jon Amiel (1999)

Quand, dans la nuit du 15 décembre 1999, un Rembrandt d’une valeur inestimable est dérobé dans le salon d’un richissime collectionneur, les soupçons se portent aussitôt sur Robert Mac Dougal, grand amateur d’art et illustre voleur de tableaux insaisissable. Virginia Baker, le meilleur agent des Assurances Waverly, qui a étudié la personnalité de Mac Dougal, soumet au directeur un projet audacieux pour récupérer le tableau. Elle appâtera le gentleman cambrioleur en se faisant passer pour une voleuse, le séduira et le fera tomber en lui proposant un casse irrésistible.


Avis de Rick :
Qu’on le veuille ou non, la fin des années 90 a été un véritable tournant dans le cinéma a bien des égards, et ce un peu partout. La fin de carrière de nombreuses gloires d’antan, soit par une retraite anticipée, soit tout simplement par des choix de carrière discutables (voir l’état des carrières de De Niro, Pacino, Willis, Stallone et compagnie durant la fin des années 90). Et puis de nouvelles techniques débarquent doucement dans le paysage cinématographique. Ce changement, il se remarque rapidement en jetant un œil au dernier opus de James Bond durant les années 90, et au premier durant les années 2000. Mais je disgresse, car aujourd’hui, nous allons parler d’un film peu apprécié, souvent moqué même, et qui, histoire de vous faire croire que je sais parfaitement rebondir sur mes propos, marque justement l’un des derniers rôles au cinéma du premier acteur de James Bond, à savoir Sean Connery, prisonnier entre les échecs financiers (et artistiques) que sont Chapeau Melon et Bottes de Cuir et La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Oui, prisonnier entre ses deux abominations filmiques, on a aujourd’hui souvent tendance à oublier Haute Voltige. Il faut aussi dire que le métrage de Jon Amiel n’a rien pour le rendre mémorable, ne parvient jamais à rendre pleinement crédible son couple à l’écran formé par Sean Connery et Catherine Zeta-Jones vu l’écart séparant leur âge… Mais n’a rien de honteux non plus pour rester à ce point dans l’ombre. Haute Voltige est même plutôt bien représentatif de son époque, une époque où le cinéma Hollywoodien ne se posait pas trop de questions sur l’âge de ses acteurs, sur la cohérence générale tant que cela fonctionnait au sein du film, et surtout, une époque où les financiers osaient sortir des films diversifiés avec des budgets confortables (66 millions ici pour un simple film de casse), sans forcément vouloir copier la formule qui marchait à côté.

Mais je disgresse, encore. Haute Voltige donc, Entrapment de son titre original, est un film de casse tout ce qu’il y a de plus classique, avec son voleur professionnel joué par le vétéran Sean Connery, et Catherine Zeta-Jones, travaillant pour les assurances, qui se lance après lui pour lui tendre un piège lors du vol d’un masque estimé à 50 millions. Bien entendu, les apparences sont trompeuses, et le spectateur est invité à suivre une intrigue contenant son lot de manipulations, de faux semblants, de coups bas et tout ce que le genre nous réserve depuis bien longtemps. Haute Voltige ne va pas venir dynamiter la formule, ni surprendre le spectateur, tout ce qu’il propose, on l’a souvent déjà vu ailleurs, et une certaine prévisibilité se dégage du scénario. Que ce soit le vol du masque qui lance l’intrigue du métrage ou le second casse qui viendra clôturer le métrage, tout est cousu de fil blanc. Tout en étant clairement agréable à regarder dés lors que l’on aime ce genre de métrages. Il faut dire que même si à l’écran, on a du mal à croire à ce jeu de séduction entre Sean et Catherine, les deux acteurs sont clairement investis et font du bon boulot. Sans doute qu’avec d’autres circonstances, ça aurait mieux fonctionné, mais en tout cas, les deux acteurs ne sont pas en cause, le scénario l’est. Et puis bien entendu, puisqu’il va forcément falloir en parler, comment ne pas citer pendant que l’on parle de Catherine Zeta-Jones du PLAN presque iconique et inoubliable du film, où le réalisateur épouse totalement les formes de l’actrice en la faisant passer sous un laser. Oui, c’est totalement gratuit, et dans le fond, ça aussi c’est représentatif de son époque. Mais il est fou de voir que les spectateurs ne se souviennent en général que de ça sur le film, alors que le plan en question ne dure que 5 secondes à peine, sur 1h54.

Car il y a malgré tout d’autres choses à retenir du film. L’implication de ses deux acteurs principaux oui, mais aussi d’un casting secondaire plutôt solide, dont on pourra retenir Ving Rhames par exemple ou Will Patton. Une mise en scène loin d’être magistrale mais qui fait plutôt bien le boulot, notamment lors des deux, voir trois scènes de casse si l’on compte la scène d’ouverture. Un scénario prévisible blindé de rebondissements que l’on voit souvent venir, mais qui rythme plutôt bien l’aventure et qui se fait au moins généreux. Haute Voltige, c’est aussi tout ça. Un film qui n’est pas du grand cinéma mais qui n’a jamais eu la prétention de l’être, et qui, à défaut de marquer durablement les spectateurs au-delà de son plan purement gratuit, le divertira pendant un peu moins de deux heures tant qu’il ne questionnera pas trop la logique de certaines séquences, certaines facilités scénaristiques ou bien la crédibilité de son couple star. Un divertissement sans prétentions donc, aussi agréable que facile à critiquer, mais que j’apprécie pour ma part pour tout un tas de raisons évoquées.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un casting impliqué
♥ Divertissant, carré et rythmé
♥ Tout ce que l’on attend du genre : casses, rebondissements, trahisons
⊗ Souvent prévisible
⊗ Le côté séducteur peu crédible
note6
Haute Voltige n’est pas du grand cinéma, mais reste un film de casse plutôt classique et bien mené, avec un bon casting, et qui n’ennuie pas sur la durée, et c’est ce qu’on lui demandait en réalité.


Titre : Haute Voltige – Entrapment
Année : 1999
Durée :
1h54
Origine :
Etats Unis
Genre :
Policier
Réalisation :
Jon Amiel
Scénario :
Ronald Bass et William Broyles Jr.
Avec :
Sean Connery, Catherine Zeta-Jones, Will Patton, Ving Rhames, Maury Chaykin, Maya Karin, Kevin McNally et Terry O’Neill

Entrapment (1999) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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