[Film] HauntedWeen, de Doug Robertson (1991)

Vingt ans après un incident mortel, l’ancienne maison d’Eddie Burber, désormais hantée, accueille une collecte de fonds pour une fraternité. À leur insu, de véritables meurtres se produisent au milieu des frissons de la maison hantée, alors qu’ils sont traqués et piégés à l’intérieur.


Avis de John Roch :
HauntedWeen est la seule et unique réalisation de Doug Robertson. Un inconnu complet, tout autant que son métrage, pourtant il est devenu culte dans toute une partie du monde : le Kentucky. Le film a été tourné à Bowling Green avec des étudiants de l’université de l’ouest du Kentucky, qui en a fait un genre de fierté locale. HauntedWeen est même toujours populaire la-bas, un crowdfunding pour financer une suite a foiré et il y a même eu des projections suivies d’un entretien avec le réalisateur avant son décès en 2020. Drôle de destin pour ce slasher tardif et sous influence tourné en 16 mm pour un peu plus de 6 briques, encore plus une fois vu le produit fini car si HauntedWeen est le missile de Bowling Green dans le Kentucky, ça n’en fait pas un bon film pour autant.

HauntedWeen démarre comme un rip off de Halloween avec sa mélodie de 5 notes singeant le thème du film de John Carpenter et son gamin qui met un masque et massacre une gamine, mais ici pas d’hôpital psychiatrique pendant 20 ans. Eddie, c’est son nom, est embarqué dans une maison perdu au milieu de nulle part par sa mère qui finit de casser sa pipe, se faisant il décide de rentrer chez lui. Pour patienter pendant qu’ il fait son chemin sont introduits l’habituelle bande de teenagers jouée par des étudiants donc, ce qui se ressent car malgré toute la bonne volonté affiché sur leurs visages, il y avait encore quelques cours à prendre pour valider les semestres. Ceci dit, ce n’est pas mieux ou pire que dans les slashers sortis précédemment, tout comme la mise en scène passe partout et les dialogues pas plus miteux qu’ailleurs mais foireux tout de même puisque HauntedWeen tente de faire rire sans y parvenir, en plus d’aligner les personnages têtes à claques parfois insupportables qui règlent les problèmes financiers de leur fraternité et un triangle amoureux d’école élémentaire très chiant.

Puis Eddie arrive enfin pour nous libérer, il arrive en van, marche vers la porte, y sonne et… taille une bavette. En fait, Doug Robertson a voulu se démarquer et donner une personnalité à son boogeyman. Eddie, tout ce qu’il veut, c’est bosser pendant Halloween dans une maison de l’horreur, c’est pour cela qu’il vient à la rencontre des étudiants pour leurs proposer sa maison pour y faire la fête. Le problème, c’est que pour passer de rip off de Halloween à celui de Vendredi 13, le réalisateur s’est senti obligé de tout réintroduire. C’est bien dans la continuité de ce qui a précédé, mais en plus on doit voir les teenagers retaper une baraque et se raconter une légende locale sur les lieux autour du feu. Le rythme est absent dans HauntedWeen, rien n’est consistant ou intéressant et ce n’est vraiment que dans les vingt dernières minutes, qui sauvent le film de la catastrophe, que le film démarre vraiment. Le métrage enchaîne alors les meurtres parfois vénères et gores, aux effets spéciaux qui font illusion dans ce qui est autant un slasher qu’un torture porn avant l’heure aux influences qui vont de Massacre à la Tronçonneuse à Terror Train, en passant par Carnage et même le final de Halloween 2 mais en version motorisée dans un dernier plan aussi génial que gênant. Mais pas de quoi donner plus de sympathie que ça à un film culte dans le Kentucky et inconnu dans le reste du monde. Et c’est très bien comme ça.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les vingt dernières minutes
♥ Des meurtres parfois vénères et gores
⊗ C’est très long
⊗ La pauvreté du scénario
⊗ La musique qui se résume principalement à 5 notes
⊗ Les tentatives d’ humour
⊗ Un slasher lambda parmi tant d’ autres

HauntedWeen est culte dans le kentucky, inconnu dans le reste du monde. Et c’est très bien comme ça.



Titre : HauntedWeen
Année : 1991
Durée : 1h27
Origine : USA
Genre : Le missile du Kentucky
Réalisateur : Doug Robertson
Scénario : Doug Robertson
Acteurs : Brien Blakely, Blake Pickett, Brad Hanks, Leslee Lacey, Ethan Adler, Bently Tittle, Tim Hubbard, Franklin Martin, Dan McNamara
HauntedWeen (1991) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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