[Film] Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers, de Joe Chappelle (1995)

Le 30 octobre 1995, six ans après s’être évadé d’un commissariat de police grâce à l’intervention d’un mystérieux homme en noir le 31 octobre 1989, Michael Myers est retenu en otage par une secte, tout comme sa nièce Jamie Lloyd, 15 ans. Celle-ci vient de mettre au monde son enfant que la secte compte sacrifier. Elle réussit à s’échapper avec son bébé mais est tuée par Michael Myers. Pendant ce temps, Haddonfield se prépare à passer un 31 octobre en délaissant Halloween, fête sur laquelle plane l’ombre menaçante de Michael. Les Strode (famille adoptive de Laurie Strode) ont emménagé dans la maison des Myers. Tommy Doyle (le garçon que Laurie gardait dans le premier Halloween) maintenant adulte, Kara Strode (la nouvelle fille des Strode) et son fils Danny, étudient une ancienne malédiction qui semble planer sur ce dernier. Le docteur Loomis sort quant à lui de sa retraite pour traquer à nouveau le tueur d’Halloween. Le temps presse d’ailleurs, car après le meurtre de Jamie, la colère de Myers ne fait que croître. Tous les innocents qui croiseront la route du tueur au masque, comme la famille Strode et surtout, les membres de la secte qui l’ont gardés prisonniers vont devoir affronter la mort.


Avis de Rick :
La saga Halloween a toujours plus ou moins tournée en rond. Après un Halloween 5 qui ne fut pas le carton espéré lors de sa sortie, avec un tournage précipité alors que l’équipe ne comprenait même pas certains points du scénario, un opus atteignant un degré abyssal dans la nullité, voilà que Dimension Films se procure les droits de la saga (et ce jusqu’à aujourd’hui encore) et nous livre un sixième opus en 1995. Opus dont le tournage fut on ne peut plus mouvementé. Le scénario signé Daniel Farrands, fan de la série, fut commencé en 1990… Oui, 5 ans avant la sortie du métrage. La tâche ne fut pas aisée, tant Halloween 5 nous balançait sans aucune explication des situations et personnages. Entre temps, quelques batailles juridiques eurent lieu et c’est là que Dimension Films arriva. Le réalisateur choisi fut Joe Chappelle, réalisateur de séries B pas plus incompétent qu’un autre de base, mais dont les collaborations avec Dimensions Films furent… hasardeuses (oui, Hellraiser 4, c’est lui, du moins pour une partie du film).

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Le budget sera sans cesse revu à la baisse, obligeant coupes, réécritures et autres. Pour ne rien arranger, Danielle Harris refuse de reprendre son rôle. Le tournage s’achève pourtant, et là, c’est le drame, le film ne plait pas aux projections tests et aux frères Weinstein (Dimension). Pire, Donald Pleasence, qui reprenait une nouvelle fois le rôle du docteur Loomis, décède. Dimension cependant ne compte pas en rester là, et Joe Chappelle va retourner sur le plateau. Nouvelles scènes, nouveaux plans gores, scénario remanié, final totalement différent. Halloween 6 sort finalement sur les écrans, et se fait descendre. Son scénario est jugé confus, la mise en scène peu fameuse, les meurtres très gore ce qui n’était pas une habitude dans la saga. Un tel carnage que le film n’arriva en France que directement en vhs, et eu droit aux Etats Unis a pas mal de versions différentes : cinéma, tv, producer’s cut,, rough cut. Pour la plupart, des versions officieuses, sauf depuis la sortie du coffret intégral aux Etats Unis en Blu Ray, comprenant deux montages du film.

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Bref, Halloween 6, film maudit ? Assurément ! Mauvais film ? Aussi oui. Le film va tenter donc de nous expliquer l’origine du mal, de relier tous les points de la saga, de nous remettre des personnages de l’opus original de maître Carpenter, et même d’expliquer les éléments de Halloween 5. Une tâche sans doute bien trop lourde pour tenir dans un seul métrage déjà, et surtout, qu’il va falloir rendre cohérente sur toute la durée, mais également sans perdre de vue ce qu’est Halloween : du slasher. Malheureusement, entre un scénario sans cesse réécrit, les coupes de la part des producteurs, le second tournage sans Donald Pleasence fatalement, Halloween 6 apparaît surtout comme un condensé sans queue ni tête. Tout s’enchaîne, on ne comprend pas toujours pourquoi, certains éléments arrivent sans prévenir et surtout sans aucune logique, les « comme par hasard » sont fréquents, et certains éléments disparaissent et apparaissent dans le récit comme par magie. Comme il est question de magie, de druides et tout, ça tombe bien, sauf que non ! Si l’explication derrière les agissements de Michael Myers semblent tirés par les cheveux (bien que reposant sur une base solide), la sauce ne prend pas, et Michael Myers perd totalement de son aura mystérieuse et effrayante. Ici, il n’est plus un homme qui tue sans raison, mais un homme manipulé pour tuer sa famille. Oui oui…

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Malgré de bonnes idées, le scénario est brouillon et parfois incompréhensible. Dans sa version d’origine, le scénario est bien entendu plus consistant, mieux construit, mais à titre personnel, ce changement radical dans la saga ne prend pas. Qu’en est-il de la mise en scène ? Joe Chappelle se montre peu inspiré, ayant parfois bien du mal à instaurer du rythme dans son récit (au moins, Hellraiser 4, s’il est tout aussi bancal, est mieux rythmé). Il abuse d’effets de styles, tels des images subliminales, des sons de couteau ou autres bruitages, et des effets de lumières à outrance, donnant un aspect foutraque à son métrage. Dommage. Malgré tout, il offre par moment une ambiance bleutée réussie, et se lâche dans le gore. Michael Myers devient très violent et se lâche, livrant les meurtres les plus violents de la saga, et ce jusqu’aux remakes de Rob Zombie. Si on ne comprend pas toujours tout, la faute aux effets de styles et au montage, on comprend néanmoins, et ça tâche.

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Dommage que certains meurtres sont inutiles (hop, Myers tue dans une maison, mais la scène d’après, il tue un mec qui n’a rien à voir avec l’histoire dans un van ! Pourquoi ? Comment ?). Même le score musical de Alan Howarth, collaborateur de Carpenter sur de nombreux films, semble ne pas toujours savoir ou aller, enchaînant des reprises classiques des thèmes, puis nous livrant des morceaux d’ambiance avant de partir dans des morceaux électriques beaucoup plus agressifs. Et on ne parlera pas de cette fin qui n’en est pas une, de ces acteurs qui ne sont que rarement convaincants, ou du pauvre Donald Pleasence, que l’on sent malade. Halloween 6, grâce à certaines idées, à ses meurtres et quelques scènes, parvient à faire mieux que le cinquième opus, ce qui n’était il est vrai pas bien difficile. Mais il n’en reste qu’un film un peu fourre tout, qui part dans tous les sens, et noie ce qui n’aurait dû être qu’un slasher de plus dans une masse d’explications et théories alourdissant le rythme, et tuant le genre.

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Il revient encore, et parfois… il a l’air de ne pas trop savoir ce qu’il fait là. Parfois incohérent, parfois drôle, parfois chiant, parfois gore, Halloween 6 est un mauvais film de plus dans la saga, qui a souffert de sa longue production chaotique.

Note :

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 Halloween6coverTitre : Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers – Halloween 6 : The Curse of Michael Myers
Année : 1995
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Slasher
Réalisateur : Joe Chappelle

Acteurs : Paul Rudd, Marianna Hagan, Mitch Ryan, Donald Pleasence, Kim Darby et Bradford English

 Halloween: The Curse of Michael Myers (1995) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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