Trois amies, Kaori, Erika et Aki sont en vacances dans une petite maison de campagne quand une catastrophe frappe le Japon. Les poissons se mettent à sortir de l’eau en marchant pour attaquer les humains…
Avis de Rick :
Ito Junji, ce n’est pas que Tomie, malgré le grand nombre d’adaptation de son manga au cinéma (8 films et 1 film de V-Cinema, tout de même). En manga comme au cinéma, c’est aussi Uzumaki (Spirale en France pour le manga), œuvre étrange, comme toujours. Mais c’est aussi Gyo, un manga en deux tomes tout aussi barré et grotesque que ces autres œuvres, mais pourtant moins connu. Et il aura fallut attendre 2012 pour qu’une adaptation voit le jour, sous la forme d’un long métrage d’animation, bien qu’originellement prévu comme un OAV de 30 minutes. Il faut bien avouer que vu son histoire et les événements présents dans le manga, le format animé est sans doute la meilleure option pour adapter Gyo. Il faut dire qu’une attaque du Japon par des poissons mutants qui marchent et contaminent les hommes en les faisant grossir et relâcher une odeur pestilentielle par leurs orifices, il aurait fallut déjà un réalisateur fou qui n’a pas peur du grotesque, et un budget assez conséquent pour rendre le tout crédible à l’écran. Sous son format animé et donc assez proche du manga, Gyo réussit le passage de la feuille à l’écran avec facilité.
Surtout que malgré des changements dans l’histoire (le personnage principal n’est plus le même par exemple), Gyo se fait extrêmement fidèle à l’ambiance étrange, grotesque, gore également du manga. L’univers de Ito Junji respire à chaque minute sur la bobine, et pour le fan (que je suis) c’est un vrai plaisir de voir un film sérieux qui ne tente jamais de rendre accessible et tout public son univers, mais bien de le retranscrire avec fidélité. S’il y a bien des changements comme dit plus haut, le scénario respecte pourtant les grandes lignes de l’œuvre de base, et l’ensemble reste cohérent dans l’univers même. Chapeau donc ! Visuellement, Gyo se fait abouti, se permettant même quelques plans en 3D (le crash de l’avion) du plus bel effet, tandis que le reste n’est que de l’animation classique, mais réalisé avec sérieux et sans fausses notes. Mieux, tout en étant grotesque et pouvant tourner au ridicule à de nombreuses reprises, l’univers absurde est même parfois très glauque. Bien entendu, de part sa durée assez courte (1h10 au compteur), Gyo n’est pas exempts de défauts, et de nombreux points ou personnages auraient mérités meilleur développement.
Si comme dit plus haut également, le graphisme se fait sérieux et même solide, l’animation aura quelques tares malheureusement, notamment lors de quelques plans 3D, qui ne sont pas tous réussis. Mais malgré ses détails, pour peu que l’on connaisse l’univers de Ito Junji ou que l’on apprécie les œuvres étranges et que l’on rentre dans l’ambiance, Gyo se suit d’une traite, sans temps mort, et se fait à l’image du manga parfois ambitieux. Ce qui commence dans une petite maison de campagne entre trois amies avec quelques attaques de poissons se transforme rapidement en apocalypse touchant la capitale, le pays, le monde entier, et à de quoi surprendre sur la longueur. Une bonne surprise inespérée bien qu’imparfaite.
Gyo est une adaptation fidèle du manga en 2 tomes de Ito Junji. Donc forcément, c’est glauque, absurde, violent, bourré d’idées, mais malheureusement imparfait.
Note :
Titre : Gyo : Tokyo Fish Attack – Gyo Ugomeku Bukimi – ギョ うごめく不気味
Année : 2012
Durée : 1h11
Origine : Japon
Genre : Animation
Réalisateur : Hirao Takayuki
Acteurs : Kataoka Mirai, Negishi Takuma, Taniguchi Ami, Saeki Masami et Abe Hidetakae