Dans le futur… Longtemps après les grandes guerres interplanétaires, l’eau potable est devenue une substance rarissime. Sa circulation repose entièrement entre les mains des sinistres templiers de l’espace de la planète Mithra. Néanmoins, Jason et une poignée de pirates rebelles ont réussi à survivre en volant la glace transportée dans les vaisseaux des tyrans. Jason et ses pirates s’attaquent alors au Meterak, afin d’y voler l’eau qu’ils contiennent, stockée à l’état de glaçon. Au cours d’un de ces assauts, ils kidnappent la princesse Karina et, en retour, ils sont rapidement pris en chasse pas un des vaisseaux de Zorn, qui règne sur les templiers. Après avoir délivré la Princesse, Zorn les emprisonne avec les esclaves et les déporte sur la planète Mithra…
Avis de Cherycok :
Pour le deuxième film de notre week-end nanar entre potes, après les muscles et le silicone du Baywatch avec Dwayne Johnson, nous avions une envie soudaine de kitch. Vous savez, ce kitch si typique des années 80, plein de costumes multicolores ridicules, de coupes de cheveux improbables, de décors foireux et autres bruitages façon console 8 bits. Après quelques instants de réflexion entre deux bouchées de chips et une gorgée de vin, nous nous disons qu’il doit bien y avoir quelques pépites méchamment gratinées du côté de ces space opéra qui ont fleuri après le succès planétaire de La Guerre des Etoiles. Et comme la vie est bien faite, il se trouvait justement que j’avais en ma possession deux bien beaux spécimens du genre : Le Guerrier de l’Espace (1983, Spacehunter: Adventures in the Forbidden Zone en VO) et Les Guerriers des Etoiles (1984, The Ice Pirates en VO). Après un petit coup d’œil aux bandes annonces, nous jetons notre dévolu sur le deuxième parce que la « comédie d’aventures dans l’espace » que nous a vendu le trailer nous semble bien dans le ton sur le moment. 1h30 plus tard, le verdict est sans appel : c’était ENORME !
Suite au succès monumental de la trilogie Star Wars, tous les studios ont envie de faire leur space opéra à eux. La MGM décide de se lancer elle aussi en allouant un budget de 20M$US à un film de science-fiction tout ce qu’il y a de plus sérieux. Kevin Costner est contacté pour interpréter le rôle phare. Tout ne se passe pas comme prévu, le budget est drastiquement réduit, passant de 20 à 8M$US, Kevin Costner refuse le rôle et se voit remplacé par Robert Urich (Invitation pour l’Enfer, Espèce en Voie de Disparition) et le script est réécrit pour en faire une comédie. L’ensemble du coup est plus proche d’un film des ZAZ (Y-a-t-il un pilote dans l’avion, Top Secret, Hot Shot) ou de Mel Brooks (Sacré Robin des Bois, La Folle Histoire de l’Espace), le tout avec un look pire que celui du Flash Gordon de Mike Hodges.
Le résultat est un mix hautement improbable de Star Wars, Dune, Mad Max et de Alien, avec un fond de piraterie, de fantasy, le tout avec un look digne des pires créations de Jean-Paul Gaultier. Oui, Les Guerriers des Etoiles pompe un peu partout et ne s’en cache pas forcément, et on reste les yeux écarquillés, malgré quelques petits passages à vide, devant le spectacle qui nous est proposé, sorte de délire halluciné fourmillant d’idées dans tous les sens où règne en maitre un kitch de tous les instants. Et au milieu de tout ça, un casting qui ne croit sans doute pas une seconde à ce qu’il est en train de faire, à l’exception de quelques seconds rôles en début de carrière (Ron Perlman, Anjelica Huston, John Matuszak) qui semblent croire qu’il s’agira ici du rôle de leur vie, ah ah !
Il serait difficile et surtout beaucoup trop long d’énumérer de manière précise tout ce qui fait que ce film est un film complètement fou. Le scénario en lui-même, avec son côté un peu écolo, aurait pu être celui d’un vrai film de SF sérieux, malgré une narration un peu confuse. Mais le traitement qui en est fait le rend immédiatement barjot. Décors en carton-pâte faits de bric et de broc, costumes aux couleurs souvent flashy et aux looks improbables, maquillages et masques d’extraterrestres qui le sont tout autant, véhicules semblant sortis d’un post-nuke fauché italien (OMFG la tête de mort géante en mousse !), des robots parmi les plus dégueulasses jamais vus à l’écran en termes de design, et au final tout un tas de scènes toutes plus hallucinantes et improbables les unes que les autres. Allez, je ne résiste pas au plaisir d’en citer quelques-unes : une machine à émasculer des prisonniers dans l’optique de fabriquer des serviteurs eunuques en slip kangourou / marcel / perruques blanches ; un extraterrestre dérangé en pleine lecture de magasine sur les toilettes ; une drogue qui fait littéralement planer ; un jeune robot qui pleure ses parents robots fraichement décédés ; un herpès cosmique sortant du corps d’une dinde (façon Alien) en plein repas ; … Et bien entendu, la meilleure scène du film, celle qui justifie à elle seule un visionnage, celle qui aura provoqué moults fous rires unanimes dans l’assemblée : le final. Partant du principe que le vaisseau qui subit l’attaque des grands méchants se retrouve dans un endroit où l’espace-temps est déréglé et que le temps s’écoule extrêmement rapidement, les personnages vont vieillir à une vitesse impressionnante, leurs cheveux / barbes / moustaches poussant et blanchissant à vitesse grand V, tout en provoquant un tas de gags très bien trouvés (que je préfère ne pas citer pour laisser la surprise à ceux qui seraient tentés par l’expérience) dans une anarchie générale à mi-chemin entre Benny Hill et le Guide du Routard Galactique. Tout simplement mémorable !
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des scènes improbables ♥ Des looks improbables ♥ Un film improbable |
⊗ … |
Note :  Note nanar :   |
|
| Kitchissime et proposant bon nombre de scènes immédiatement cultes, Les Guerriers des Etoiles est un film qui ne se prend jamais au sérieux et qui permet de passer un grand moment de franche rigolade. | |
Titre : Les Guerriers des Etoiles / The Ice Pirates
Année : 1984
Durée : 1h31
Origine : U.S.A
Genre : Très space opera
Réalisateur : Stewart Raffill
Scénario : Stewart Raffill, Stanford Sherman
Acteurs : Robert Urich, Mary Crosby, Michael D. Roberts, Anjelica Huston, Ron Perlman, John Matuszak, John Carradine, Nathalie Core, Jeremy West, Bruce Vilanch
