[Film] Go for Broke, de Nakamura Genji (1985)

Hope Hill High est un lycée presque comme les autres. Presque car environ tous les six mois, un gang de motard se rend sur place pour racketter les élèves, incapables de faire face à la situation. Ils vont alors faire appel à plusieurs femmes d’horizons divers pour les entrainer et les aider à combattre.


Avis de Rick :
Pour une partie d’entre nous, lorsque l’on regarde en arrière et que l’on pense à nos années lycée, il n’y a pas à dire, ce n’était pas forcément toujours les meilleures années de notre vie. Et bien après avoir vu V Madonna Daisenso, renommé maladroitement Go for Broke à l’international, on se dit que finalement, nos années lycée étaient plutôt paisibles. En tout cas, je ne sais pas vous, mais je n’ai personnellement jamais eu affaire à un gang de motards qui venaient nous racketter tout notre argent à intervalle régulier. C’est ce qu’il se passe à Hope Hill High (Hope, espoir, tu parles ouais), et les élèves, ils en ont marre, surtout que la prochaine visite de la part du gang est pour bientôt. Heureusement, ils vont faire appel à la bonne personne pour les entrainer et préparer le terrain. Nous sommes au Japon en 1985, et je vais donc vous parler de Go For Broke, réalisé par Nakamura Genji, pas un inconnu, mais le genre de réalisateurs que l’on n’a pas spécialement pour habitude de voir dans ce genre de métrages typé action. Un rapide coup d’œil à ce qu’il a fait l’année précédente, 1984 donc, pour comprendre le passé du monsieur, avec Lower Body Syndrome, Za SM, Sexual Abuse, Meow Meow Girl et Prostitution Bathhouse 48 Hours, la moitié signés étonnement sous pseudo, Ijuin Go. Pourquoi alors qu’il avait déjà signé de nombreux pinku les années précédentes ? Le mystère reste entier, et en vrai, pas vraiment intéressant, donc revenons à Go For Broke, un métrage qui respire totalement les années 80, avec son mix de ton léger (des personnages enjoués, un entrainement sur de la musique pop des années 80, les poses de la victoire) et un ton parfois bien plus noir (des tortures douloureuses, des morts, des antagonistes sadiques). Bref, ce que le Japon nous a déjà fournit par le passé à maintes reprises.

Et là aussi, pour peu que l’on apprécie le genre, le style et le ton, c’est parfait. Non pas que nous sommes là face à un grand film, voire même un film mémorable, surtout que la même année sortait Be-Bop High School en termes de délinquants au lycée, qui a eu bien plus de visibilité et de succès, mais nous sommes clairement là face à un film qui sait ce que l’on souhaite voir, et y va à fond. A fond dans son côté cool, mais aussi à fond dans son côté violent, quitte à en devenir parfois bien grotesque. Car oui, voir des lycéens tout heureux et faire une pose de victoire alors qu’à deux mètres de là, une voiture vient d’exploser, avec quelqu’un dedans, on appelle ça à un meurtre, peu importe si l’on nous met de la musique enjouée par-dessus. Les élèves ont donc deux semaines pour se préparer au passage du gang de motards nommé Yagyu. Comme à chaque passage, l’argent du conseil des élèves est volé par le gang, et les élèves le plus souvent tabassés. Le film nous le montre de manière assez ironique dès le départ, avec un documentaire montré au conseil des élèves, avant que tout le monde ne laisse tomber, et que débarque Satomi et son idée d’embaucher des gardes du corps. Pendant la première moitié du métrage, on se retrouve presque devant un film léger, où nos personnages vont recruter une bien belle équipe de femmes bad-ass, comme Saeka qui passe son temps sur sa moto, puis une cascadeuse pour le monde du cinéma, ou encore une experte en explosif. Ils veulent limiter refaire les 7 samouraïs, au lycée, avec une équipe de femmes. Le ton est donc léger, la musique pop, tout le monde est enjoué, l’attaque du gang a lieu mais ils vont rapidement fuir la queue entre les jambes. Commence alors la seconde partie dès que le métrage introduit le réel antagoniste du métrage, avec représailles, passages à tabac, tortures en tout genre.

Les sept samouraïs du film ne seront donc pas restées victorieuses bien longtemps, mais on s’en doute bien, le troisième et dernier acte du métrage va alors se lâcher intégralement dans un spectacle pyrotechnique et un concentré d’action qui limite ne s’arrête pas durant une demi-heure, avec baston, usages de feux d’artifices, de balles de baseball lancées à vive allure, d’extincteurs, de moto, de camions et de tout ce qui passera sous la main de nos personnages, pour défendre leur honneur, leur argent, et accessoirement, leur vie. Go For Broke, c’est un concentré des années 80 à un rythme d’enfer, avec bien entendu son lot de petits défauts, comme quelques coups simulés un peu trop voyants lors des combats à mains nues, et ce malgré la bonne tenue de la mise en scène. Nakamura en effet soigne son film, livrant quelques très beaux plans, une mise en scène dynamique la plupart du temps, et on ne s’ennuie jamais face à ce métrage d’action ultra généreux blindé d’actrices charismatiques et d’explosions en tout genre. Certains éléments sont un peu kitch par moment, mais ça aussi, au final, ça lui donne un certain charme. Assurément pas du grand cinéma, mais assurément un très bon moment donc.

LE MEILLEUR LE PIRE
♥ Ce cachet années 80
♥ Au départ, un film léger
♥ Un final explosif
♥ Un rythme très bien géré
⊗ Parfois un poil trop gratuit
⊗ Des approximations
⊗ Quelques moments kitchs qui ne plairont pas forcément
note2
Go For Broke, c’est à la fois fun, très violent, explosif, et les 1h45 que constituent le film passent à la vitesse de l’éclair. Très sympathique dans son genre.


Titre : Go For Broke – V Madonna: Daisenso – V・マドンナ大戦争
Année : 1985
Durée :
1h46
Origine :
Japon
Genre :
Action
Réalisation :
Nakamura Genji
Scénario :
Nozawa Hisashi
Avec :
Usami Yukari, Saito Kozue, Murakami Rikako, Watanabe Yûko, Ninagawa Yuki, Karasawa Jirô, Nakamura Shigeyuki et Mickey Curtis
Go for Broke (1985) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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