Le jour où leur mini-van tombe en rade au milieu de nulle part, les joueuses de l’équipe de volley des Falcons ne se doutent pas qu’elles viennent de tomber dans un piège mortel tendu par une bande de chasseurs dégénérés qui ont décidé de les traquer. Une longue nuit commence pour les Falcons ainsi qu’une course pour leur survie qui va mettre à rude épreuve leur esprit d’équipe. Mais sous leurs airs de victimes innocentes, les volleyeuses vont se révéler pleines de ressources…
Avis de Cherycok :
Lorsque le cinéma français accouche d’un film de genre qui semble barré, quoi que vaille le résultat, ça a toujours tendance à m’intéresser. Je salue toujours le slibard rempli de grosses cojones de ceux qui sont arrivés à sortir ça, même s’ils ont été obligés de passer par la case SVOD tant les producteurs sont frileux de tenter une sortie cinéma. Et Girls with Balls, c’est un peu ça, un film réservé à un public de niche qu’il est compliqué de sortir entre le dernier Dany Boon et le dernier Marvel. Comédie trash / loufoque / féministe / parodique au mauvais goût assumé, Girls with Balls mérite d’être salué ne serait-ce que par son envie d’aller au bout de ses idées et sa volonté de brusquer un peu les codes du cinéma français. Mais est-ce suffisant pour en faire un bon film ? Clairement non. Car même s’il est clairement un OFNI (Objet Filmique Non Identifié) dans le milieu cinématographique français, on a plus l’impression d’être en face d’un délire de potes auquel on reste complètement étranger. Ce genre de film qui fait pschitt…
Après avoir bourlingué et fait sensation dans bon nombre de festivals tels que le PIFFF, Gerardmer, Sitges, GrimmFest ou encore le Festival de l’Alpe Duez, Girls with Balls arrive sur Netflix, en totale discrétion. Cette production franco-belge est le premier film de Olivier Afonso, spécialiste des effets spéciaux et maquillages qui a bossé sur des films comme Grave (2016), Ares (2016), Taken 2 (2012), Frontière(s) (2008), La Horde (2010), Cloclo (2012), ou plus récemment Le Daim (2019). On y suit une équipe de volleyball féminin et son coach qui, après avoir gagné un championnat, tombent en panne au milieu de nulle part alors qu’ils sont en train de rentrer au bercail. Ils cherchent refuge dans ce qui semble être un hôtel pour gens de passage mais la faune locale est tellement pittoresque qu’ils décident finalement de camper et de dormir dans leur van. En plein milieu de la nuit, ils sont réveillés par un tambourinement. Ni une ni deux, les voilà en joue par notre bande de dégénérés de l’hôtel miteux. C’est alors que va commencer une partie de chasse à la volleyeuse en pleine forêt, que les amitiés vont se défaire, que les vérités vont éclater, que les dégénérés vont bien dégénérer, et que les joueuses vont devoir se rebeller et péter des dents.
Dès les premières minutes, on sait qu’on va être devant un film décontract, vulgaire, qui ne se prend pas au sérieux, et qui se veut résolument fun. Mais le problème, c’est que « fun », il ne l’est pas réellement. On ne rit presque pas car, au final, le film est faussement cool et se fait même parfois bien balourd.
Girls With Balls se moque gentiment des films avec une famille de dégénérés mentaux (Massacre à la Tronçonneuse, La Colline a des Yeux, …), de leurs têtes cassées, des décisions connes des proies (le coup de se séparer en deux groupes de un), sauf qu’il ne s’y prend pas bien. Les dialogues sont pauvres, le scénario l’est tout autant, et on ne s’attache jamais aux personnages tant ils sont clichés (la chef, la conne, la gourde, celle qui est tout le temps rabaissée, …). C’est dommage car la brochette d’actrices féminines s’en sort plutôt pas mal, tout comme Artus en coach ou Denis Lavant en chef des dégénérés, et les cameos sont plutôt rigolos (Orelsan, Matthieu Madénian, Thomas VDB, Guillaume Canet). Les effets gores, bien qu’au final assez gentillets, sont eux aussi plutôt sympathiques, entre tête explosée, trou dans le ventre, main arrachée et hectolitres de sang.
La mise en scène est extrêmement moyenne, avec une caméra qui bouge tout le temps même lors des plans fixes pour donner du mouvement au film, un montage raté, des faux raccords à ne plus savoir qu’en faire et des moments au goût douteux. Certes, certains effets de style se démarquent, quoi qu’un peu clipesques, et certaines scènes sont vraiment très connes (dans le bon sens du terme) telles que le chien élastique, le camp scout ou les interludes de Orelsan en mode auto parodie, mais les références à la pop culture (Jeanne et Serge ou le cinéma gore de Peter Jackson), que le réalisateur tente de glisser, sont à la limite du gênant tant elles sont grossières. On retiendra malgré tout la bande son plutôt entrainante (dont Shaka Ponk).
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques scènes funs ♥ Le casting sympathique |
⊗ Montage catastrophique ⊗ Bourré de faux raccords ⊗ Humour qui ne fonctionne pas ⊗ Des moments lourdingues |
Alors qu’on aurait pu espérer un divertissement régressif et ultra fun, Girls with Balls se rate à presque tous les niveaux. Quand un film qui se veut fun n’est pas fun, on ne peut qu’être très déçu. Restent néanmoins quelques scènes qui valent le détour mais, dans l’ensemble, c’est une grosse déception. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est arrivé sur Netflix près de deux ans après son tournage dans l’archipel des Canaries.
• Le réalisateur a reçu des lettres d’insultes concernant la scène qui impliquait le chihuahua.
• Pas moins de 400 comédiennes ont été auditionnées pour les rôles de joueuses de l’équipe des Falcon.
• Si on en croit les offres d’emploi pour rechercher le casting du film, Jean-Claude Van Damme et Danny Trejo étaient initialement prévus pour le film.
Titre : Girls with Balls
Année : 2018
Durée : 1h17
Origine : France / Belgique
Genre : Comédie horrifico-ratée
Réalisateur : Olivier Afonso
Scénario : Olivier Afonso, Jean-Luc Cano
Acteurs : Tiphaine Daviot, Manon Azem, Camille Razat, Anne-Solenne Hatte, Louise Blachère, Margot Dufrene, Artus, Denis Lavant, Orelsan, Dany Verissimo