[Film] Girl from the Past, de Nam Cito et Bảo Nhân (2022)

Lorsqu’une célébrité au passé sombre rencontre une vieille amie d’il y a 15 ans, des secrets commencent à refaire surface…


Avis de Rick :
Explorer les drames, les films horrifiques et le cinéma d’action Vietnamien, c’est bien, mais il est temps parfois de retourner aux genres que l’on apprécie tout particulièrement, à savoir, les thrillers et autres films policiers. Oui, si j’apprécie énormément le cinéma horrifique, il faut avouer que souvent, cela tient plus du plaisir coupable que du vrai bon film. Et en ce qui concerne les drames, c’est bien beau tout ça, mais des fois, voir toute la misère du monde sur pellicule, ça demande une petite pause. Donc, retour au polar. Girl from the Past avait les parfaits critères pour plaire. Deux jolies actrices au premier plan, un court synopsis qui annonce de lourds secrets et de possibles manipulations, avec en option, des pochettes qui annoncent souvent la couleur, avec des actrices malmenées. Typiquement dans le fond le genre de spectacle que les États Unis n’ose plus vraiment faire (oui, c’est bien connu, si l’on maltraite un personnage féminin fictif, c’est que nous sommes comme ça dans la vraie vie…). 1h45 plus tard, et bien, c’était sympathique, mais pas de quoi se relever la nuit, la faute à un scénario parfois un peu gros, et des actrices bonnes (correctes dans leur jeu, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit !) mais qui parfois, manquent un peu de subtilité dans leur jeu pour ne pas vendre la mèche sur certains événements à venir, un peu trop tôt du coup. Mais qu’importe, retournons au commencement, car Girl from the Past n’est pas un film honteux, et fait malgré tout passer un bon petit moment. Surtout que mine de rien, ça commence très bien, en nous plongeant directement dans le bain, avec une ambiance plutôt travaillée, une scène choc en guise d’ouverture, avant que l’intrigue ne reprenne des années plus tard.

Sur le coup, avec une telle ouverture, nous sommes en confiance face au travail de non pas un, mais deux réalisateurs, à savoir Nam Cito et Bảo Nhân, qui ont déjà par le passé travaillés ensembles. Hoang Quyen (Lan Ngoc) est immédiatement établie comme le personnage central du récit, qui, des années après un meurtre dans un manoir où elle était présente, semble avoir plutôt bien réussie sa vie. L’argent rentrer, elle est belle, adulée, elle fait partie de la classe supérieure, et en plus, elle a un homme dans sa vie. Bref, tout lui réussi, son passé trouble que l’on ne comprend pas encore semble loin derrière elle. Sauf que, c’est alors qu’elle se prépare à épouser l’homme de sa vie que les ennuis débarquent. Tout d’abord car elle retrouve Quynh Yen (Kaity Nguyen), une jeune femme qui était elle aussi présente lors des fameux événements, puis Bach (Lanh Thanh), qui semble lui aussi impliqué dans les dits événements, et se dit que ce ne serait pas une mauvaise chose de faire chanter la dame, pour profiter un peu de sa richesse, et accessoirement, pour sa propre satisfaction personnelle. Le premier souci, bien qu’étant un métrage plutôt bien rodé sur pas mal de points, en particulier visuel, c’est que le métrage a parfois un peu du mal à cacher son jeu. Si le personnage principal de Hoang Quyen est parfaitement établi dès le départ, et que le spectateur se doute qu’avec son intrigue alternant le présent et le passé, que tout n’est pas rose à son sujet, on peut trouver à redire sur les deux autres personnages, notamment celui interprété par Kaity Nguyen. Mignonne comme tout oui, mais au jeu qui en fait parfois trop, et donc qui vend trop tôt la mèche, et nous fait immédiatement douter de ses intentions.

Ce n’est pas raté, ou inintéressant d’ailleurs, mais le tout manque de subtilité, c’est souvent gros et on parvient par moment à deviner à l’avance certains retournements de situations, ce qui est dommage lorsque le film se croit malin. Les deux réalisateurs, ainsi que le scénario, semblent finalement beaucoup plus intéressés par le passé du personnage joué par Lan Ngoc, et dans le fond, c’est clairement ce qui fonctionne le mieux dans le métrage. L’actrice s’en sort en plus très bien. Kaity Nguyen par contre, ayant un peu moins de temps de présence à l’écran, parviendrait presque à faire illusion au départ, de par son visage innocent, mais révèle trop vite ses possibles intentions. Non pas que l’actrice soit mauvaise en soit, mais encore une fois, la subtilité de l’ensemble n’aide pas. Si bien que lorsque le métrage arrive dans sa dernière ligne droite, nous ne sommes pas vraiment surpris. Tout était déjà un peu trop gros avant pour ça. C’est dommage, mais le métrage parvient néanmoins à ne jamais être désagréable, à fournir quelques scènes chocs efficaces, et livre une copie technique très propre avec quelques idées bienvenues, notamment sur le travail des couleurs, ou sur les mouvements de caméra. Ça fait de l’ensemble un petit thriller plein de bonnes intentions, bien que bancal et finalement sans grandes ambitions, et un petit moment divertissant.

LES PLUS LES MOINS
♥ De bonnes idées visuelles
♥ Quelques scènes chocs
♥ Lan Ngọc, très bien dans le rôle principal
♥ Un petit film divertissant
⊗ Certains éléments un peu gros
⊗ Kaity Nguyen, charmante, mais qui en fait trop
⊗ Un final peu surprenant
note2
Girl from the Past est bancal, pour pas mal de raisons, pas mal de petits détails, mais demeure malgré tout un petit thriller sympathique mâtiné de quelques scènes chocs.


Titre : Girl from the Past – Cô Gái Tu Quá Khu
Année : 2022
Durée :
1h45
Origine :
Vietnam
Genre :
Thriller
Réalisation :
Nam Cito et Bảo Nhân
Scénario :

Avec :
Lan Ngọc, Kaity Nguyễn, Ninh Dương, NSND Lê Khanh, NSƯT Hữu Châu, Lãnh Thanh et Lê Xuân Tiền
Cô Gái Tu Quá Khu (2022) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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