Deux actrices récemment renvoyées d’une série à succès, Diedre et Frida, deviennent géantes grâce à une technologie extra-terrestre et décident de se venger de leur producteur véreux. Mais l’armée veut récupérer cette technologie et elle déploiera tout ce qui est en son possible pour arrêter les deux géantes de leur destruction massive de la ville d’Hollywood…
Avis de Cherycok :
Alors que j’évoquais à Rick ma dernière pêche en termes de films lowcost mais qui avaient l’air rigolo, à savoir Creepies (2003) et Giantess Attack (2017), tous deux du réalisateur Jeff Leroy, il s’exclama haut et fort : « Mais non, tu ne vas pas oser ! Jeff Leroy est le pire réalisateur de tous les temps ! J’avais noté Creepies 0/10 à l’époque ! C’est de la merde en boîte ! Débarrasse-toi de ces films immédiatement, ils vont te ronger le cerveau et tu vas décéder dans d’atroces souffrances et je viendrais piétiner ton corps en te sautant dessus à pieds joints pour avoir regardé ces étrons cinématographiques !!! ». Bon, peut-être pas si extrême mais un truc comme ça. Car il est gentil Rick, il a envie que je conserve ma santé mentale. Mais il sait malgré tout que ses paroles sont vaines car je suis un fétichiste du nanar. Si j’ai envie de regarder un film fait avec trois bouts de ficelles où des nanas géantes en bikini détruisent des maquettes en marchant dessus tout en se trémoussant, il ne pourra pas m’en empêcher. J’ai donc regardé Giantess Attack, 1h02 au compteur générique compris, et j’en suis ressorti indemne ! Aucune séquelle ! Et le pire dans tout ça, c’est que je me suis marré comme une baleine ! Finalement, peut être que mon cerveau a subi quelques dommages…
Alors Jeff Leroy, c’est le mec qui avait plein d’idées mais qui n’avait pas de sous. Mais il avait plein d’idées. Bonnes ou pas bonnes, là n’est pas la question. Ce qui compte, c’est qu’il en avait plein, et qu’il avait envie d’en faire des films. Mais il n’avait pas de sous. Rah c’est ballot. Mais il en a fait des films quand même. Parce qu’il est comme ça Jeff Leroy, il en a rénafoutr’, c’est un rebelle de la société, et même quand son kickstarter ne lui apporte pas toute la monnaie dont il a besoin, il s’en branle éperdument et il fait son film quand même en disant d’entrée de jeu dans son film que « On n’a pas pu financer Giantess Attack sur Kickstarter, donc on vous présente un autre film haut en couleurs ». Ouais, il est comme ça Jeff, il fait des gros doigts d’honneur à l’industrie du cinéma, il détruit même le célèbre panneau Hollywood du Mont Lee. « Ouais, fuck le cinéma, fuck la société, fuck les militaires, j’men fous, vais aller boire des bières en écoutant les Sex Pistols avec mes potes punks et je vous emmerde ! » est une phrase pleine de poésie qui aurait pu sortir de la bouche de ce très cher monsieur Leroy lors de la sortie de Giantess Attack. Sauf que non parce que, ah ah, dans Giantess Attack, tout n’est que second degré. Bon, voire troisième ou quatrième à ce niveau-là hein. Il se moque de son propre film lorsqu’un personnage au jeu magnifique s’écrit « On dirait un mauvais film de SF », et même de lui-même puisque le début du scénario parle d’un producteur véreux qui produit de la daube pas chère juste pour faire de l’argent rapidement. Moi je dis respect Mr Leroy, être conscient qu’on est en train de faire de la merde, ce n’est pas donné à tout le monde. Et du coup, lorsque tout n’est que grosse bouffonnade, ça a tendance à me faire bien rire moi.
Et donc Jeff Leroy, c’est le mec qui a plein d’idées, mais qui n’avait pas de sous. Mais le mec, il est super fort en système D. Oui, c’est le roi de la débrouille, et construire des tonnes de maquettes, de décors en carton-pâte tenant avec trois bouts de scotch, d’y ajouter des voitures majorettes, de mixer ça avec des fonds verts et de l’image de synthèse digne d’un mauvais jeu PS1, il n’a pas peur le mec. Un peu à la façon des vieux Godzilla période Ishiro Honda mais 60 ans après quoi. Bon, le talent en moins. Et une finalité bien différente. Le but de Giantess Attack est d’être fun et complètement débile, et Giantess Attack est bel et bien fun et complètement débile. Ce genre de film qui se lance direct dans le nawak et qui y restera jusqu’au bout, en se vautrant volontairement, et si possible de manière régulière, dans le vulgaire et le graveleux le plus total sans la moindre honte. Deux nanas géantes en bikini qui se font attaquer par l’armée, et plus particulièrement par un petit général un peu trop cabotineur à leur goût ? Et si on lui pissait dessus du haut de nos 50 mètres ? Comment ? il n’en a pas assez ? Tiens, et si on se l’enfilait tout entier dans le vagin en s’écriant « Mon Dieu, c’est le meilleur vibro du monde » et lui de rétorquer suite à l’expérience « Elles ont enfreint toutes les règles de la guerre en faisant ça. Des terroristes du cul, voilà ce qu’elles sont. ». Shakespeare, prosterne-toi, à genoux devant cette prose. Du grand art. Et alors que tous -enfin tous, ceux qui se sont lancés dans le film- s’attendaient à un festival de boobs comme s’il en pleuvait, pas l’ombre de téton. On a du gros plan, mais les demoiselles ne tombent jamais le bikini, comme s’il voulait prouver que, contrairement à Bill Zebub (un concurrent direct dans le petit milieu de la production très fauchée), lui n’était plus un gros obsédé. Et quelque part, c’est beau.
Et le scénario dans tout ça hein ? Il est bien le scénario ? Deux bombasses un peu cruches et qui aiment se défoncer la tête avec tout ce qui passe comme drogue, sont les stars d’une sitcom débile façon Power Rangers. Des extraterrestres tombent sur ce show, croient que c’est vrai et vont rendre les deux demoiselles géantes pour lutter contre l’arrivée prochaine d’êtres malfaisants qui veulent détruire la Terre. Et là je cite parce que c’est nécessaire : « Quand vous rencontrez un démon, ou un danger imminent, levez les capsules Betamax vers le ciel et criez « Zippo, Zammo ! ». Vous deviendrez alors des guerrières géantes luttant pour la vérité et la justice. » Voilà voilà, tout est dit. Il est où le scénar il est où ? Bah il n’est pas là hein. Alors on est tristes, on pleure à chaudes larmes devant cette absence de travail scénaristique, d’autant plus qu’on ne les voit jamais les fameux êtres malfaisants, ils ont été oubliés en cours de route. Alors on se console avec les scènes nawaks, comme lorsque nos deux géantes se mettent à tirer sur un bang improvisé avec un double canon de tank, ou ces dialogues parfaitement épiques comme la discussion sur l’achat de chaussures géantes pour nos deux donzelles. On rira des effets spéciaux très approximatifs (mais vraiment très) qui nous prouvent que l’image de synthèse, ce n’est pas à la portée de tous ; on essaie de détecter les mains qui tiennent les marionnettes et on ne s’étonne même pas quand on arrive à les voir ; on sourit au running gag sur la catastrophe cinématographique Glitter (2001) avec Maria Carey, ou sur l’attention que nos deux géantes portent malgré tout à leur régime et leurs cheveux ; et on se surprend de la qualité (même si toute relative) des différentes maquettes construites et n’ayant pour but que d’être détruites à la fin du film à grand coup de petits petons pointure 428. Oui, et c’est le seul moment où je serais sérieux dans cette chronique à la con, chapeau bas au concepteur des maquettes qui a dû faire ça avec un budget n’excédant pas le prix d’une baguette de pain avec tous les cartons recyclés qu’il a dû récolter un soir de ramassage des poubelles jaunes.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le kitch absolu ♥ Le second degré assumé ♥ Totalement débile |
⊗ Votre entourage peut vous prendre pour un fou de regarder ce genre de film |
Note : Note nanar : |
|
Ma première expérience avec le cinéma très particulier de Jeff Leroy m’aura bien déridé les zygomatiques. Cet étron intergalactique, qui ne se prend jamais au sérieux, est tellement kitch et nawak qu’il en devient tout bonnement épique. Amateurs de soirées nanars bières/pizzas entre potes, ce film est fait pour vous ! |
Titre : Giantess Attack
Année : 20174
Durée : 1h02
Origine : U.S.A
Genre : Nawak fauché second degré
Réalisateur : Jeff Leroy
Scénario : Jeff Leroy
Acteurs : Tasha Tacosa, Rachel Riley, Christine Nguyen, Jed Rowen, Robert Rine, Al Burke, Eric Flenner, Randal Malone, Jasper Oliver, Shawn C. Phillips