Pour sauver son père victime d’un accident, le cascadeur Johnny Blaze a vendu son âme au diable. Mais ce marché a un prix qu’il ne tarde pas à découvrir : humain la journée, il devient le Rider la nuit, un chasseur de primes traquant les âmes échappées de l’enfer. Lorsque Roxanne est menacée, Johnny décide d’utiliser ses pouvoirs pour se retourner contre son Maître.
Avis de Rick :
2022 commence, allons y, partons sur la filmographie de Nicolas Fucking Cage ! Je n’avais jamais vu Ghost Rider. Je sais bien que pour beaucoup, c’est clairement le début de la fin pour la carrière de Nicolas Cage, et l’acteur lui-même le dit en interview, que son personnage dans le film est un peu comme son alter ego à ce moment là de sa carrière, un fantôme qui traverse les films. Le fan de Nicolas Cage que je suis devait voir le film. Non, mieux, je devais voir les deux films. Qu’est ce qui pouvait mal tourner, quand on sait que le scénario était au départ écrit par David S. Goyer, capable du meilleur comme du pire, avant d’être intégralement réécrit lorsque le réalisateur est enfin choisi, à savoir le grand Mark Steven Johnson, qui nous avait auparavant gratifié de Daredevil, ce film culte avec Ben Affleck. Il réécrit d’ailleurs lui-même le scénario le bougre. Et puis, mine de rien, on trouve Christopher Young à la musique, Nicolas Cage joue un super héros bad-ass, il a à ses côtés Eva Mendes qu’il retrouvera dans le fort sympathique Bad Lieutenant deux ans plus tard, et le diable est joué par Peter Fonda lui-même. Ce n’est pas rien. Alors, enfilez votre tenue en cuir moule bite, votre plus beau manteau, votre perruque, utilisez de l’essence Zipo pour allumer les roues de votre moto, et c’est parti pour une folle aventure que j’aurais tenté non pas en version cinéma d’1h50, mais en version longue de 2h03. Car quand c’est bon, on ne compte pas non ? Et n’ayant jamais vu la version cinéma, n’attendez donc pas une comparaison. Et ben ce Ghost Rider était finalement génial. Un film écrasant sans mal tout ce que Marvel a produit par la suite, avec un acteur surpassant tout ceux qui lui ont succédé dans le genre super héroïque, des CGI qui, par leur finition et leur souci du détail, ferait rougir un James Cameron pourtant si maniaque, et surtout, un scénario qui tient la route et parvient à marier des thèmes forts, donnant à ce blockbuster au budget de 110 millions des allures de tragédies Grecques ! Oui rien que ça !
Dés le début d’ailleurs, le ton est donné, avec une ouverture assez longue, bien 15 bonnes minutes, nous présentant le héros, que tout le monde surnomme JB, Jean Benoit donc, alors qu’il est jeune, et que son père est malade. Le film flirte sans mal avec le drame social, donnant de l’épaisseur aux personnages, car si le père de Jean Benoit a un cancer et est très malade, c’est car il fume. Hollywood n’a jamais été meilleur lorsqu’il tentait de passer subtilement des messages à travers ces films. Et ce genre de coups de génie, le film les accumule, et dés le début, avec l’arrivée du diable, joué par Peter Fonda donc, puant la classe tel un Easy Rider, et qui va tromper Jean Benoit. Oui, il va sauver son père du cancer, pour finalement le tuer autrement le jour suivant, car on ne se met pas au travers de sa route. On est pas loin des plus grandes tragédies connues dans la mythologie Grecque. Mais comme il faut toucher un plus large public que les férus d’histoires et de légendes, le film ajoute forcément un intérêt amoureux à notre héros. Ils veulent être ensembles, mais le destin ne fait que les séparer, pour mieux les rapprocher ensuite, et les briser de nouveau. L’inspiration fut très certainement Shakespeare ! Ghost Rider est entre de bonnes mains, et peut donc localiser son histoire des années plus tard, alors que Jean Benoit a grandit et aborde le visage de Nicolas Cage, qui a du demander des conseils à Bruce Willis pour trouver la perruque la plus réaliste qui soit. Suivant les traces de son père en faisant des cascades de folies, car il faut bien impressionner le public de 2007 à coups de cascades en moto, il va devoir devenir le Ghost Rider afin d’empêcher le fils de Satan de s’emparer d’un livre qui lui permettrait de prendre la place de son père et de régner sur Terre. Des enjeux clairs et sérieux, et une fois le film lancé, plus rien ne l’arrête. Le rythme est endiablé, Nicolas Cage s’enflamme et se transforme pointant du doigt chaque personnage en signalant au spectateur s’ils sont coupables ou innocents afin de laisser (ou non) la sentence tomber, pendant que Wes Bentley incarne un antagoniste haut en couleur, habillé tout en noir donc, et bien maquillé pour avoir l’air gothique comme la mode de la première moitié des années 2000 le voulait.
On passe de morceau de bravoure en morceau de bravoure, entre courses poursuites avec notre Ghost Rider pilotant sa moto le long d’immeubles, et ce sans CGI, ou alors tellement bien intégrés qu’ils sont invisibles, un méchant tout sauf manichéen, qui débarque dans la plus belle ironie dans un bar où seuls les Angels peuvent rentrer, le tout sublimé par un Nicolas Cage au top de sa forme, n’hésitant pas à crier de douleur lors de ses transformations pour augmenter la tragédie de son personnage, sans issue. Maintenant, si vous ne sortez pas d’un hôpital psychiatrique, vous vous doutez bien que là je vous raconte de la merde depuis tout à l’heure non ? Non car j’aime Nicolas Cage, mais ce premier Ghost Rider, ce n’est juste pas possible. Plat au possible, inintéressant, avec un méchant drag queen ignoble, des CGI totalement ratés alors qu’ils ont limite fait doubler le budget, un gentil censé être bien bad-ass mais qui mange des bonbons dans un verre à cocktail, et puis, il y a le Rider en lui-même, raté et pointant du doigt tout ce qui passe devant ses yeux avant de parler, voulant sans doute paraître hyper dangereux et viril, mais passant plutôt pour un vieux qui en pointant du doigt, voudrait confirmer qu’il n’est pas aveugle et qu’il y a vraiment quelqu’un devant lui. On n’aura que rarement vu un soit disant anti héros paraître si fade et gentil, un méchant paraître si peu dangereux, des enjeux qui se voudraient énormes mais qui ne font ni chaud ni froid, sans oublier l’abus de CGI, qui n’ont pas vraiment bien vieillis, et qui donc retire aux cascades tout aspect qui aurait pu être impressionnant. Non, Ghost Rider n’est pas bon. Il ne fera même pas vraiment rire, à l’exception d’une toute poignée de scènes, que l’on devra évidemment à Nicolas Cage. Sa première transformation par exemple, l’acteur semble être à fond. Mais c‘est gâché par la mise en scène, qui plutôt que de laisser l’acteur s’exprimer devant la caméra, préfère faire mumuse avec et entrecouper son plan d’un nombre incessant d’inserts d’images de flammes. Oui, il y a beau avoir des flammes partout, moi ce film m’a refroidit !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une poignée de moments convaincants ♥ Si on est bourré, peut-être drôle |
⊗ Nicolas Cage ne peut sauver le film ⊗ Un scénario inepte ⊗ Facilités, hasards, raccourcis ⊗ Un Ghost Rider tout gentil ⊗ Les CGI, envahissants et peu réussis |
Impossible de dire si l’équipe était sérieuse ou non en livrant le film, tant tout semble explicitement risible et raté. Et même daté ! On a pourtant Cage, Mendes, et même Fonda, mais rien n’y fait, entre les CGI, la direction artistique, le côté tout public du film, rien ne marche. |
Titre : Ghost Rider
Année : 2007
Durée : 1h50 (version cinéma), 2h02 (version longue)
Origine : Etats Unis
Genre : Action
Réalisation : Mark Steven Johnson
Scénario : Mark Steven Johnson
Avec : Nicolas Cage, Eva Mendes, Peter Fonda, Sam Elliott, Matt Long, Brett Cullen, Donal Logue, Wes Bentley, Laurence Breuls et Daniel Frederiksen
Galerie d’images :