Dans un futur proche, le Major est unique en son genre : humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on lui a volé. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
Avis de Rick :
L’adaptation live de Ghost in the Shell, voilà bien un projet qui trainait depuis des années. Il faut dire que le film d’animation original a une place toute particulière dans le cœur des fans, et a donné lieu à une suite, des dérivés et j’en passe. L’adaptation live, forcément, demandait un gros budget pour rendre l’univers crédible, vivant et épique. Et si le projet a eu du mal à finalement se lancer, la production n’aura pas été de tout repos non plus, avec pas mal de pétitions se plaignant du casting lorsque celui-ci fut annoncé. Personnellement, bien qu’ayant beaucoup aimé le Ghost in the Shell de Oshii Mamoru (1995 déjà, bordel), je ne voyais juste pas l’intérêt de cette nouvelle version live. Mais je ne crachais pas non plus dessus, et ne fut choqué par l’annonce du casting. Pourquoi juger un acteur ou une actrice avant même de voir ce que les scénaristes et le réalisateur feront du rôle donné à cet acteur ou actrice ? L’annonce du réalisateur, qui n’avait à son actif que Snow White and the Huntsman me faisait bien plus peur. Mais Ghost in the Shell partait donc avec un gros handicap. Scarlet Johnansson digérée (façon de parler), 110 millions de budget plus tard partagés entre un bon gros paquet de pays pour la production, et Ghost in the Shell débarque dans les salles. Et soyons clair, si le film de Rupert Sanders n’a pas la portée du film animé d’Oshii Mamoru, ni sa profondeur, et bien il s’avère être un divertissement tout à fait recommandable, et surtout un produit respectueux de ce qu’il adapte. Ce qui n’est pas si mal si on le compare récemment à des films comme Alien Covenant.
Ghost in the Shell version 2017 commence d’ailleurs magnifiquement bien, avec la création de Major, Scarlet Johansson donc. Montage classe, magnifiques images, très bon score musical de Clint Mansell et Lorne Balfe. D’entrée de jeu, le film met en confiance, et continue avec sa vraie scène d’ouverture, où l’on retrouve toute l’esthétique de l’œuvre originale, mais en images réelles. Bon ok, et avec beaucoup de CGI, certains étaient sublimes, d’autres manquant carrément de naturel. Le film prend alors une histoire et un sens beaucoup plus simple que l’œuvre originale, mais essaye de plutôt bien faire les choses. De « Qu’est-ce que je suis ? », le film passe donc à « Qui suis-je ? » (la nuance est mince sur le papier, mais prend tout son sens avec le film), et prend des allures de thriller cyber-punk rythmé qui a de la gueule. Certes, son intrigue est plutôt clichée, et on sent tout venir de loin, mais ça fonctionne bien, d’autant plus que le casting est réussit. Outre Scarlet Johansson donc, on aura droit à Kitano (qui jouera en Japonais), mais également à Juliette Binoche. L’ensemble fonctionne et donne un film un gros capital sympathie. Si l’intrigue est cousue de fil blanc, on sent le sérieux derrière l’entreprise, et surtout, le réalisateur croit en son film et respecte le produit originale, il a un grand respect pour. Mais le gros point fort du métrage, malgré des défauts, ce sera donc son esthétique. La direction artistique, malgré parfois un petit abus sur les hologrammes, est de toute beauté, et on en prend plein la gueule.
C’est beau, parfois artificiel volontairement, parfois trop artificiel, mais ça a de la gueule, a défaut de faire dans l’originalité. Car oui, en plus donc d’adapter l’œuvre originale et de lui rendre hommage par certains plans identiques, le film pioche aussi dans d’autres grandes œuvres du genre, comme Blade Runner. Peu original, mais convaincant, surtout que la mise en scène de Rupert Sanders est tout à fait honnête, malgré quelques hésitations lors de certaines scènes d’action notamment, qui paraissent un poil maladroites. Heureusement, là n’est pas le cœur du récit, et du film, et encore une fois, à défaut d’être inoubliable ou marquant, le film remplit parfaitement son contrat de divertissement, bien emballé, court, et ne partant pas dans des explications à rallonge. Vu les attentes, Ghost in the Shell surprend donc. Il n’y a bien que la scène d’action finale, plus brouillonne (et ambitieuse ?) que les autres, qui peine à convaincre, surtout que là, les CGI ont du mal à suivre et perdent alors tout naturel, Scarlet étant simplement remplacée par un clone animé qui saute partout. Dommage. Mais pour une fois, malgré ces défauts qui sautent aux yeux, j’aurais apprécié le résultat final, et j’aurais surtout passé un très bon moment.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un bel univers visuel ♥ Très bon score musical ♥ Divertissant et plutôt fidèle |
⊗ Mais malgré tout très simplifié ⊗ Peu original dans son traitement et ses choix visuels |
Cette adaptation de Ghost in the Shell se fait forcément moins profonde, moins réfléchie, mais remplit parfaitement son contrat de divertissement, d’autant plus qu’il est très correctement emballé, au niveau visuel et sonore. |
Année : 2017
Durée : 1h47
Origine : U.S.A. / Chine / Japon / Hong Kong / Angleterre / Canada / Australie
Genre : Science Fiction
Réalisation : Rupert Sanders
Scénario : Jamie Moss, William Wheeler et Ehren Kruger
Avec : Scarlet Johansson, Pilou Asbaek, Kitano Takeshi, Juliette Binoche, Michael Pitt et Chin Han